Voie Spirituelle et Sociale de l'Islam
1- QUESTION : Je suis une soeur de
La Rochelle
en France.
J'aimerais savoir s'il existe un hadith qui stipulerait que la fatihi et
la Jawhartu-Al
-Kamal peuvent être récités. En effet,
il est très difficile de prouver que ceci fait partie intégrante de nos pratiques musulmanes spirituelles.
Car, suivre le Prophète n'est- il pas notre but pour aimer DIEU?. J'ai pratiqué
pendant 2 ans les dikrs de la tariqa Tijania, mais tout le monde m'a prévenu du
danger que j'encourais.
1- REPONSE : Un hadith authentique
est rapporté par Abou Horeira qui dit avoir appris du Prophète deux séries de
hadiths: une série qu'il est autorisé à divulguer et une autre dont la
révélation lui coûterait la vie, car le commun des gens ne le comprendrait pas.
Les commentateurs de ce hadith soulignent bien que l'exécution des normes
communes et des concepts ordinaires de la Charia et de la Sounna suffira
amplement au bon croyant, à l’exception des élus bien édifiés introspectivement et aptes à transcender vers l'optimal. D'autre part, Sidna Mohammed avait
inculqué à son compagnon Hodeifa des enseignements secrets qu'il n'était guère
autorisé à émettre. Le khalife Omar Ibn El Khattab venait, parfois, le
consulter sur des états et situations que le compagnon Hodeifa aurait
éventuellement acquis de la bouche du Prophète; figurent parmi les variantes les "salâts" (bénédictions du Prophète), communément
récitées par les croyants, et celle appelée "salat Ibrahimiya". Or,
le gendre et khalife du Prophète, Ali Ibn Abi Talib récitait une autre
"salât". Le Messager d'Allah le qualifia de gardien de la "cité
de sapience mohammadienne", en disant : "Je suis le Forum de la
science, Ali en est le moyen d'accès". Ali récitait une "salât"
où figurent des termes de la Fatihi. Cette ''salât'' est partiellement ainsi libellée: ''El fatihi lima oughliq wal khatimi lima sabaqa, nasiri el haqq bil haqq'' (se référer aux écrits d'Ibn El Atir, Ibn
Qoteïba (dans sa Mouchkil el hadith) et Ibn el Fâris (épître sur les bienfaits
de la "salât")). D'ailleurs, les compagnons du Prophète récitaient
souvent des litanies qu'ils n'avaient pas apprises du Prophète, sans aucun
dénigrement de la part du Messager d'Allah. Celui-ci avait entendu, un jour de
la bouche d'un autre compagnon, une oraison spéciale. Il en reçut expressément
l'agrément de l'Envoyé de Dieu- D'autres hadiths sont cités par Tabarâny et les
commentateurs dignes de foi. On cite, entre autres, parmi les Tabiyines
(successeurs des compagnons), Omar Ibn Abdel Aziz qui récitait des oraisons qui
ne figurent guère dans la nomenclature mohammadienne. La liste est longue.
D'après Ibn Mâjah, dans ses Sounane, le compagnon Abdallah Ibn Messaoud récitait
une salât spéciale: "O mon Seigneur, réserve Tes bénédictions et Tes
grâces au plus sublime de Tes Messagers, l'Imam des Pieux, Sidna
Mohammed". L'Imam Chafiyi, promoteur du rite juridique qui porte son nom,
avait sa propre salât ; cette salât est communément récitée aujourd'hui dans
toutes les mosquées du Maroc : "O mon Dieu, bénis Sidna Mohammed,
autant de fois que le nombre des membres de sa communauté qui l'aurait
récitée ou même omis de réciter."
2- QUESTION : Je suis un musulman
habitant le Sénégal, très attaché à
la Tariqa Tijania
, je ne pratique pas
la Wadifa
, mais connaîs
bien toutes ses oraisons. On m’aurait dit que celui qui n’est pas initié au
Tijanisme ne peut ou ne doit pas les réciter. Je prendrai le cas de HIZBOU AL
BAHRI, dont on me dit que celui qui le récite et qui n’a pas reçu l’initiation
est comme quelqu’un en pleine mer, se trouvant dans la position délicate de
celui qui ne sait pas nager. J’aimerais que vous m’expliquiez toutes les arcanes
du Tijanisme
2- REPONSE : La Tariqa Tijania est
une voie ouverte et accessible à tout croyant musulman des deux sexes, à
condition d’être pubère. Donc, l’accès est général, même pour ceux qui
n’accomplissent pas certaines obligations religieuses. Mais, pour être un bon
Tijani, il faut être un pratiquant assidu, déployant un effort continu pour
demeurer dans les normes Mohammadiennes que comportent à la fois la Charia et
la Sounna. Le cas de Hizb Al Bahri que vous avez cité, est un cas spécifique, hors
classe, car il faut une initiation particulière et spéciale, confortée par une
autorisation authentique, émanant d’un grand Cheikh. Or, il s’est avéré, pour
ce cas, que les conditions sont très rigoureuses pour ce hizb, car le Cheikh
Tijani, lui-même, ne l’avait accordé qu’à quelques-uns parmi les plus.
4- QUESTION : J’aimerais savoir dans la Tariqa Tijania en quoi consiste Salat Al Fatihi qui est une partie intégrante du wird Tijani. Pouvez-vous m’expliquer et m’indiquer son contenu en utilisant une translation latine ?
4- REPONSE : ALLAHOUMMA SALLI ALA
SAYDINA MOHAMMED AL FATIHI LIMA OUGHLIQ, OUA AL KHATIMI LIMA SABAQ, NASIRI AL
HAQQI BIL HAQ, OUA AL HADI ILA SIRATIQ AL MOUSTAQIM, OUA ALA ALIHI HAQQA
QADRIHI OUA MIQDARIHI AL ADIM. Dans la Fatihi, le Prophète, qui est l’objet de
la salutation est qualifié de promoteur d’ouverture de tout ce qui est obstrué
et caché de tous les messagers antérieurs. IL est également qualifié de
Réalisateur de droit par le Droit, c’est à dire par le pouvoir du droit,
attribut de DIEU et Orientateur du croyant vers le chemin de DIEU. Salutations
aussi aux descendants du Prophète, salutations à la hauteur de leur ancêtre le
Messager d’ALLAH. Certains avaient expliqué cette grande ouverture par la
première émergence de notre vénéré Sidna Mohammed, considéré comme le premier
être humain dégagé du grand néant, avant même la genèse ou la création du monde.
5- QUESTION : J’aimerais vous poser
quelques questions :
1- Où est enterré exactement le Cheikh
Sidi Ahmed Tijani ?
2- A t-il eu des
enfants et petits enfants ? Où vivent-t-ils ?
3- Combien de
Tijanis y a t-il dans le monde ?
4- Pouvez-vous
m’indiquer un guide spirituel à Montréal ?
5- A quelle date, et
de qui le Cheikh Sidi Ahmed Tijani a-t-il reçu
confirmation de sa mission ?
Dans quelle ville ?
5- REPONSE : 1- Cheikh Sidi Ahmed
Tijani est enterré à Fès au quartier Blida, près de l’Université Al Qaraouine.
2- Il a eu deux fils
: Mohammed Al Kabir et Mohammed Al Habib de deux mères différentes : Moubaraka
et Mabrouka. Seul Mohammed Al Habib a eu des enfants dont le nombre au Maroc
seul atteint aujourd’hui une centaine d’enfants. Les autres sont à Ain Madi en
Algérie et au Sénégal.
3- Il est difficile
de compter le nombre de Tijanis dans le monde. Selon une statistique française,
remontant à l’année 1930, lors du Protectorat, le nombre de Tijanis se serait
élevé à 1 million au Maroc, 1 million et demi en Algérie et au Sahara Oriental,
et 600 mille en Tunisie. Une récente interview avec un universitaire indonésien
affirme que le nombre de Tijanis en Indonésie s’élève à 2 millions.
4- Je ne connais pas de guide spirituel à
Montréal, mais je demeure à votre disposition pour répondre à d’autres
questions.
5- La grande
ouverture du Cheikh Sidi Ahmed Tijani octroyée par Allah, grâce à l'entremise
du Messager Sidna MOHAMMED, que Dieu le salue et le bénisse, commença à Tlemcen
et se couronna à Chellala et à Abi Samghoun au Sahara Oriental. C'est là où le
Prophète autorisa le Cheikh Tijani à inculquer son wird Mohammadien à ceux qui
le demandaient, sans autre condition que la soumission aux préceptes et concepts
de l'Islam. La permission de réciter le wird et la wadhifa peut être
accordée à n'importe quel croyant des deux sexes, à condition d'être pubère et
d'accepter les conditions. Ce fut à la
date 1196 de l'hégire, et le wird ne comportait, alors que l'Istighfar et
la Sallat Al
Fatihi. Ces 2
éléments ont été couronnés par la récitation de la hilala, au début du treizième
siècle de l'hégire.
17- QUESTION : Je suis intéressé par le livre de Cheikh Umar Futiyu Tall "Rimah". Seriez-vous au courant d’une quelconque traduction? Merci de votre patience et félicitations pour votre site.
17- REPONSE : Pour l'ouvrage "RIMAH", il n'y a pas jusqu'à présent de traduction. Mais il me semble avoir entendu quelques sénégalais émettre le désir de certains, parmi eux, d'en traduire quelques extraits.
18- QUESTION : Je voudrais savoir si une traduction en Français ou Anglais du livre majeur du Cheikh était disponible. Et, comment pourrai-je me le procurer ?
18- REPONSE : Depuis quelques mois , j’ai procédé à la traduction en français de très larges extraits de "JAWAHIR AL MAANI" en 155 pages, que vous trouverez dans la rubrique « Tariqa Tijania » du site.
24- QUESTION : Un disciple Tijani, qui est possédé, a-t-il le droit d'aller chez une personne qui enlève les djinns, en sachant qu'il n'est pas Tijani d'une part, et qu'il appelle d'autres saints non Tijani, pour le soigner d'autre part ?
24- REPONSE : Selon les normes soufies, un bon tijani doit se référer uniquement à Allah par l’intermédiaire de son cheikh, pour tout malaise quel qu'il soit. L'effet est sûr, mais dépend du degré d'attachement du Mouride à son cheikh, étant sûr que le cheikh n'est qu'un guide et que ALLAH seul détient le pouvoir suprême. Il faut donc s'attacher à ALLAH par l'intermédiaire de son guide.
25- QUESTION : Pouvez-vous m'indiquer une source où obtenir des informations sur Sidi Larbi Benssayah, sa vie, son parcours, sa place dans la "cour" du Cheikh Tijani, l'époque où il a vécu... J'ai, depuis très longtemps, une très forte relation spirituelle avec ce patron de la Zaouia de Rabat où je me rends régulièrement, en route pour Fès. Comme une sorte de force d'attraction... J'aimerai le connaître davantage. J'ai lu sur votre site ce que vous avez dit de lui.
25- REPONSE : J'ai été enchanté par vos liens d'attractions envers ce grand khalife Sidi Larbi Benssayah, à propos duquel le Cheikh Tijani aurait dit: "avant de me rendre visite à Fès, faites-le d'abord à la zaouïa de Sidi Larbi Benssayah à Rabat". C'est là un grand "iden' (autorisation) du cheikh. Quant aux renseignements, à propos de son C.V, ils sont malheureusement épars dans divers ouvrages de la Tariqa dont notamment "Kachf Al Hijab" de Sidi Ahmed Skirej. Néanmoins, un manuscrit encore inédit du grand Moqaddem Lahjouji comporte près de 500 pages sur la vie spirituelle et culturelle de ce grand Khalife. En lisant sa "BOUGHIA", qui a été publiée du vivant même du Khalife, vous pouvez entrevoir, entre les lignes, les éléments intéressants sur son comportement idéal exemplaire, qui doit refléter la vie spirituelle de chaque mouride Tijani Je vous incite à lire notamment les 7 requêtes qui répercutent les signes forts d'un véritable mouride sûr d'atteindre, dans l’au-delà, le summum des approches vers "Hadrat Al Qods" (le Plenum de Présence). Je souligne ici que les 7 requêtes, constituent une adaptation commentée, dans mon ouvrage "Le Soufisme Afro Maghrébin aux 19ème et 20ème siècles".
31- QUESTION : J'ai besoin de votre éclairage à propos de la Hadarat du vendredi : la plupart des Tijanis sénégalais semblent la négliger, en se contentant, très souvent, de petits nombres de "Hilala", au lieu des 12OO, 16OO ou autres... Ils semblent soutenir, que quand on est en groupe, n'importe quel nombre suffit 2OO, 3OO, 5OO. Même en groupe, ne doit-on pas atteindre au minimum les mille et quelques? Que disent les livres de la Tariqa et, principalement la Boughia ?
31- REPONSE : Selon la BOUGHIA, le nombre minime de la hilala doit dépasser un millier (1000), et doit être accompli à la dernière heure du vendredi, jusqu'au coucher du soleil. Certains khalifes comme NADIFI préconisaient 300 fois, la récitation de la hilala en groupe, à condition de continuer à la réciter jusqu'à, au moins, mille. NADIFI recevait à l'époque des mourides de la banlieue de Marrakech, pour réciter la hilala avec lui, mais les 300 ne suffisaient pas. Un seul cas est plausible: au cas ou un mouride rejoindrait le groupe qui avait déjà entamé la hilala, alors, pour lui le reste suffit, 200 ou 300 au lieu de 1000.
34- QUESTION : Je vous serais reconnaissant de bien vouloir m'éclaircir les points suivants : J'ai lu que Sidi Ahmed tijani, qu’Allah l'agrée, a rapporté dans son livre « jawaahir al-maani » les deux hadiths suivants : - «lorsqu'il (prophète , paix et bénédiction sur lui ainsi que sur sa famille,) entra un jour chez Fatima, tandis qu’Ali dormait dans un coin de la pièce et qu'Al Hassan et Al Hussein jouaient auprès d'elle: "En vérité, toi, ces deux-là et ce dormeur, vous êtes avec moi à mon degré au Paradis, or cela n'est pas vrai pour autres qu'eux, même parmi les Prophètes et les Envoyés "» ; d’autre part, "Le Prophète, Dieu le bénisse et lui donne la paix, a dit, dans un de ses hadiths: "Nous étions, moi et Ali, deux lumières par devant Dieu le Sublime, puis Il nous a déposé dans les lombes d'Adam et ne cessa de nous faire passer de lombes en lombes, jusqu'à [notre grand-père] 'Abd al-Muttalib. Je passais, alors, dans les lombes d'Abd Allah et lui dans celles d'Abû Tâlib. Ensuite, notre lumière s'est réunie dans al-Hassan et al-Hosayn: ils sont donc deux lumières de la lumière du Seigneur des mondes " 1- Est ce que ces deux hadith sont bien rapportés dans « jawaahir al-maani » ? ; 2- Quels sont leur degré d'authenticité ? ; 3- Comment peut-on interpréter ces hadiths sachant qu'un Wali (saint) n'atteindra jamais le degré d'un prophète ?
34-REPONSE : En général, un hadith n'est authentifié que conformément à l'authenticité du Sanad (chaîne de transmission).Or, un million de hadith, d'après l'imam Ahmed Ben Hanbal, était déjà en vogue à son époque, c'est à dire au 2ème siècle de l'hégire. Seuls ont été authentifiés, parmi ces hadith, un maximum de 10.000 ; et, c'est pourquoi, les hadith rapportés par Boukhari et Mouslim, dans leurs "Récits des sahih" ne dépassent guère 5000. Pour l'imam Malik, dans sa "mouatta", il n'a retenu parmi les 10.000 hadiths que 700 qui constituent la teneur actuelle du "Mouatta". D'où provient donc cette profusion apocryphe du hadith? L'origine de cette euphorie réside dans les israélismes extraits d’une Bible falsifiée et des propos soi-disant prophétiques, fabriqués de touts pièces par des organismes théologiques et leurs promoteurs. Les chiites sympathisants enthousiasmés de Ali, n'ont pas manqué d'y participer, d'où des centaines de hadith, concernant Sidna Ali. Certains d’entre eux peuvent être authentifiés, sans aucune référence à un Sanad quelconque. Car, le manque de chaîne de transmission peut être compensé, non par la non authenticité, mais par d'autres mobiles plus ou moins plausibles. C'est pourquoi on peut rencontrer certains de ces hadiths, dans des oeuvres soufies telles "Jawahir al maani" et la "Boghia" de Sidi Larbi Bessayah. Vue la crédibilité des auteurs de ces ouvrages, on ne saurait les rebuter, d'autant plus que la position sublime de Sidna Ali, que lui réservait le Messager d'ALLAH lui-même, n'est pas à démontrer. La teneur des hadiths cités, en l'occurrence, dans vos questions, sont sûrement parmi les hadiths non soutenus par le sanad, mais qui pourraient être authentifiés. Un grand hadith a été rapporté, concernant Sidna Ali, à propos duquel le Prophète avait dit: "Je suis la cité de la science, et Ali en est le gardien". Dans d'autres hadith, le Prophète préconisait que Sidna Ali est considéré comme son frère, que Lalla Fatima est la dame la plus sublime, et que les 2 fils Hussein et Hassan sont les 2 seigneurs de la jeunesse paradisiaque. Pour le fait de les comparer au Prophète et Messager d'ALLAH, un principe essentiel en Islam affirme que le fait de qualifier une personne, qui n'est pas Prophète, d'attribut apparemment supérieur à ceux du Prophète, n'implique pas la suprématie de cette personne. Il ne s’agirait, là, que d’une prérogative qui n’implique aucune proéminence.
39-
QUESTION : Je souhaiterai une bibliographie sur la Tijania en français.
39-
REPONSE : Mon livre « La Tijania : voie spirituelle et sociale » est inséré dans mon site ; vous avez la possibilité de le consulter.
49- QUESTION : Comment doit-on faire si, au cours de la wadifa, on somnole ?
49- REPONSE : Pour éviter de somnoler, durant le dikr, il faut, selon la sounna authentique, prendre ses dispositions, pour que l'esprit du mouride y demeure présent. Si dans un cas de force majeure, le chapelet se détache de votre main en somnolant, il suffit de l'intercepter, tel que vous le pouvez et continuer votre dikr, abstraction faite du nombre exact des dikrs, que vous auriez fait. Mais, si en somnolant vous laissez tomber votre chapelet sans vous en rendre compte, vous devrez refaire vos ablutions. Dans tous les cas, il faut éviter de faire le dikr, quand on sent un besoin péremptoire de dormir, comme le souligne le Prophète.
51- QUESTION : Connaissez-vous des zawiyas, et/ou disciples ou cheikhs tijanis en France? Je serais très content d'aller à leur rencontre, afin de me ''frotter'' aux gens avec qui je partage l'amour du saint Cheikh Ahmed Tijani (RAA).
51- REPONSE : Quant aux zaouïas tijanies existant en France, j'en ai connu une quinzaine quand j'ai visité la France en 1944. La plus importante zaouïa est celle de Gennevilliers, qui est toujours pleine de mourides tijanis. Aujourd’hui, il en existe des centaines, dans toutes les régions de France, notamment dans celles de Lyon.
55- QUESTION : Existe t-il un manuscrit écrit par le cheikh tijani ?
55- REPONSE : Il n'existe pas de manuscrits à proprement parler écrit de la main du cheikh, sauf à notre connaissance, une lettre dont je dispose d'une copie dans laquelle le cheikh autorise un de ses mourides à réciter le dikr. Je possède également un (manuscrit de Jawahir al Maani), dans lequel le khalif Sidi Larbi Benssayah le présente comme un manuscrit originel, contresigné dans sa dernière page par le cheikh, mais qui n'est pas écrit de ses propres mains.
57- QUESTION : Je suis presque nouveau venu en France. Je suis actuellement à Aix-en- Provence, quelle est la zaouïa tijanie la plus proche de ma localité ?
57- REPONSE : Les zaouïas dont je vous ai parlé (celles que je connaissais) sont toutes à Paris. La plus ancienne est celle de Gennevilliers. Leur nombre a déjà atteint en 1945 une quinzaine. Il est difficile de faire un départ net entre une zaouïa et une mosquée où le nombre de ces oratoires, tous confondus, dépasse les 300. Quant aux adresses, il suffit quand vous êtes dans un des quartiers habités par des musulmans de vous informer sur les lieux de ces oratoires, sans parler de leur nature, car la plupart des gens n’y voient qu'un simple lieu de prière.
58- QUESTION : Pouvez-vous m’indiquer d'autres sources en français, ou en arabe à défaut, sur notre chère tariqa, pour que nous soyons davantage instruits en écrits tijanis ?
58- REPONSE : Des références en arabe sur la tariqa, celle que je recommande le plus est ce qu'on a toujours appelé "le code de la tariqa", soit "la boughia" de Sidi Larbi Benssayah, dont la première publication remonte à l'année hégirienne 1304, au Caire. D'autres éditions ont vu, le jour tout le long du 14ème siècle. Tout récemment j'ai publié une petite encyclopédie, en 3 volumes, sur le soufisme entre le Machreq et le Maghreb, dans laquelle j'ai réservé plus d'une centaine de pages à la tariqa, à son Cheikh et à ses khalifes.
65- QUESTION : Après le récital du Fatiha à voix haute, certains disent qu'on doit dire « AMIN », à haute voix, d'autres, à voix basse. Je voudrais connaître la version de notre Cheikh.
65- REPONSE : Le mot " AMIN " doit se dire à haute voix, comme l'ordonne le rite malékite, auquel adhère le Cheikh tijani ; et c'est pourquoi, il est de notoriété dans toutes les mosquées et zaouïas de le réciter, d'une seule et haute voix.
68- QUESTION : Je suis sénégalais et fervent adepte de la confrérie du grand Cheikh Tijani. J'ai lu, avec intérêt, vos textes et contributions que vous avez insérés sur le web. Votre livre intitulé "La Tijania : Voie Spirituelle et Sociale", m'a beaucoup instruit. Professeur, je suis à la recherche de deux livres, et je sollicite votre aide. Le premier s'appelle "Jawahir Al Maani" du cheikh Tijani, le second "Arrimah" (les lances) du Cheikh Omar El Fouti. Pourriez-vous m'aider à avoir ces livres, qui me sont d'un très grand intérêt ?. Auriez- vous la version (en français ou en anglais) des livres sur un support électronique ?. Cela m'aiderait beaucoup à poursuivre mon éducation spirituelle.
68- REPONSE : Je vous informe que les deux textes "Jawahir Al Maani" et "Rimah" sont insérés dans une même publication, disponible dans une librairie à Rabat, je serai disposé à vous envoyer un exemplaire si vous le désirez. Quant à la traduction française de ces deux livres, je n'en connais aucune, sauf une italienne en voie d'élaboration, préparée par un moqaddem italien le cheikh Abdessamad. Mais, les premiers chapitres de la "Boughia" de Sidi Larbi BENSAYAH, qui, elle non plus, n'a pas été traduite, ont été l'objet d'une traduction adaptée et commentée en français, que j'ai publiée dans un ouvrage intitulé "Le Soufisme Afro-Maghrébin aux 19ème et 20ème siècles". Il s'agit de ce que j'ai intitulé "les Sept Requêtes", qui résument la pensée soufie, telle qu'elle est conçue par la tariqa, et qui constituent le summum du comportement idéal de l'initié tijani.
71- QUESTION : J'ai fais connaissance avec votre site par le biais de la recherche sur google des données sur le soufisme. Justement, je butte sur une définition très importante dans la voie de la tariqa tijania, à savoir : Achchaïkh al Mourabbi. Je serais très heureux de vous lire sur ce thème.
71- REPONSE : Le mot « cheikh », n’est employé que pour désigner le promoteur de la tariqa tijania : « Sidi Ahmad Tijani ». Certaines régions africaines ou autres l’emploient parfois, pour désigner un moqaddem. Il y a, donc, un nombre de plus en plus croissant, dans la tariqa de moqaddems, qui, par définition, donnent à l’initié officiellement la permission de réciter le dhikr. C’est alors qu’il devient tijani, autrement, il n’est que sympathisant. Les cheikhs morabbis sont les moqaddems, hautement qualifiés, pour éduquer les mourides, dans le processus d’initiation. Leur nombre selon le cheikh ne dépasse guère 600 moqaddems, parmi les humains, et la moitié (300) parmi les génies. Le moqaddem peut atteindre le plus haut des grades dans la hiérarchie initiatique, sans pouvoir s’arroger ce titre.
72- QUESTION : Pourquoi le drap que l'on étale au milieu du cercle de la wadifa, et de la hadratat al Joumoua ? Et qui est le premier à l'avoir instauré ?
72- REPONSE : Le drap qu’on étale comme vous dites au moment de la récitation de la hilala, aussi bien dans celle de la wadifa, a été déployé du temps du cheikh. Cela a été motivé par le fait que le promoteur de la tarîqa récitait la wadifa, avec ses mourides, dans le long couloir de sa demeure, la zaouïa n’ayant pas encore été construite. Cet « izar » ou drap n’était, alors, destiné qu’à couvrir le sol, tel un tapis pour la prière. Il n’est donc pas obligatoire dans ces dikrs. Les zaouïas se sont habituées, depuis, à en faire usage par réminiscence.
74- QUESTION : Je vous prie de bien vouloir m’informer sur la mystique de salat al fatihi, et de l’initiation de l’aspirant de la tariqa tijania sur le wird.
74- REPONSE : La salat al Fatihi n'est pas le propre du Sheikh Sidi Ahmad Tijani. Elle a été inspirée à un cheikh antérieur: Al Bakri ESSADDIKI. Son grade dans la hiérarchie des oraisons, affairant à la louange du Prophète, est spécifique. Elle vaut, selon son propre promoteur, 600 mille fois une récitation ordinaire. Le cheikh tijani a reçu une autorisation spéciale, qui assure à ce dhikr un grade exclusif. Le cheikh tijani, après avoir atteint le stade de pôle, a été inspiré pour la remplacer par Jawharat Al Kamal, élaborée par insufflation prophétique. Il a reçu, alors, l'incitation à reprendre Salat Al Fatihi. Quant à votre seconde question, concernant le grade auquel aspire le mouride tijani en récitant son wird, il ne doit guère dépasser la sublime intention de s'assurer l'agrément d'ALLAH et Sa grâce. Le vrai initié n'ose guère aspirer à s'arroger une quelconque ouverture, par le biais de ce symbole spécifique de la tariqa. Le cheikh a tenu à avertir son mouride, en lui enjoignant d'éviter toute velléité dans ce sens.
75- QUESTION : Celui qui est né tijani et qui n'a pas encore pris le wird, mais assiste délibérément aux séances de Hadhratul jum'a, peut-il quitter les litanies avant même leur fin, s'il a un devoir indispensable à remplir ?
75- REPONSE : Naître tijani a pour sens le fait d'être inscrit par le Destin Divin, comme membre de la tariqa tijania. Ce qui veut dire qu'on en n’a pas toujours le choix, car d'aucun peut être inscrit comme membre d'autres voies spirituelles. Celui qui se trouve donc dans ce cas, et, qui ne s'est pas encore engagé, par autorisation spéciale, peut se permettre même de ne pas assister à la wadifa, et s'il y assiste, il aura toute l'attitude pour s'en dégager, en quittant les litanies, avant leur fin. Mais, il y a un devoir moral, qui consiste d'après la tradition prophétique, à ne pas défaire, un devoir moral par une rupture, au sein même du dhikr. Dans un tel cas, on est dans l'obligation morale de ne pas intégrer la wadifa si on est sûr de ne pas pouvoir en terminer l'oraison. Mais, en ce qui concerne le wird, on est libre de le rompre dans certains cas de force majeure, pour le reprendre plus tard.
88- QUESTION : Quels sont les miracles attribués au Cheikh Sidi Ahmed Tijani ? Y a t-il une oeuvre les évoquant ? Quel crédit faut-il y apporter ? Que pensait le cheikh des miracles (karama) ?
88- REPONSE : Le cheikh tijani a affirmé, comme le rapportent maints ouvrages élaborés par de grands érudits de la Tariqa, que la pieuse rectitude vaut mieux que mille miracles. Du vivant du Cheikh, personne n'osait faire part des miracles éventuels et spontanés, émanant du Cheikh, et personne n'osait en enregistrer certains, qui se manifestaient d'une façon inopinée. Mais, après la mort du Cheikh, maints personnages de la Tariqa se sont permis d'en élaborer quelques uns. Néanmoins, certains comportements du Cheikh comportaient, involontairement, d'amples miracles, dont les initiés appréciaient la grande envergure, sans oser en parler. En ce qui concerne la valeur canonique du miracle, toutes les autorités religieuses de l'Islam n'en voient que les reflets des grands miracles du Promoteur de l'Islam Sidna Mohammed.
89- QUESTION : Est-ce que le moqaddem (dans la Tariqa Tijania) qui a donné les ‘‘awrad allazima’’ au disciple, est considéré comme son cheikh, ou est-ce que le disciple peut prendre les awrad d'un moqaddem, et faire d'un autre, son cheikh ?
89- REPONSE : Le mot "cheikh" n'est octroyé qu'à Sidi Ahmad Tijani seul, dans tous les ouvrages de la Tariqa. Mais, dans certaines régions africaines, les mourides se permettent de qualifier les moqaddems de cheikhs. C'est, là, une simple convention, à laquelle la Tariqa ne s'oppose guère, car l'essentiel est d'avoir la conviction que le moqaddem n'est que le délégué agréé du Cheikh, seule source du ‘‘madad’’, et que le mourid tijani doit se contenter d'un seul cheikh qui est Sidi Ahmad Tijani, autrement, une rupture immédiate s'en suivra. D'ailleurs, le fait n'est pas propre à la Tariqa Tijania, comme l'ont signalé maints soufis. Cela n'empêche guère le mourid d'étayer sa chaîne de transmission en recourant à la permission d'un autre moqaddem de la même Tariqa. Le cas du khalife Omar Ibn Khattab, qui s'est référé à la Thora de Moïse, a suscité la colère du Prophète Mohammed.
95- QUESTION : Faut-il la permission d'un moqaddem, pour réciter la salat al-fatihi ?
95- REPONSE : Le récit de salat al fatihi ne nécessite aucune permission de la part d'un moqaddem.
98- QUESTION : Y a-t-il des traductions prévues d'ouvrages écrits par Muhammad al Hafidh Tijani ?
98- REPONSE : Il n'existe pas, à ma connaissance, de traduction d'ouvrages écrits par le moqaddem du Caire Muhammad Al Hafidh Tijani.
100- QUESTION : Le disciple du Cheikh, qui a pris le wird, peut-il prier derrière un imam qui ne récite pas la basmala à haute voix ? Est-ce que le Cheikh dans la Fatiha, récitait la basmala à haute voix ? En ce qui concerne les prières de soub'h, Maghreb et al-icha ?
100- REPONSE : Le récit de la basmala est obligatoire dans les 5 prières et, non seulement dans certaines d'entre elles. Mais, l'imam Malik a autorisé ce récit à voix basse, alors que dans la Tariqa, il est obligatoire à haute voix. Ce que le cheikh faisait de son vivant.
110- QUESTION : Il y a deux ans, j'ai vu à l'état de veille le Prophète Mohammed, avec qui je me suis entretenu brièvement. Suite à cette rencontre, j'ai commencé par faire mes 5 prières canoniques. Par la suite, j'ai lu l'ouvrage de Amadou Hampaté Bâ : "Vie et Enseignement de Tierno Bokar". Ce qui m'a fait, un peu, découvrir le soufisme et particulièrement la Tariqa Tijania avec tous ses wirds et litanies. Etant donné que certains wirds ne peuvent être récités, sans l'autorisation d'un moqadem, j'ai demandé, dans mes prières à Dieu, une initiation à la Tariqa. Quelques temps après, à l'état de veille, j'ai reçu une formule (en arabe, alors que je ne suis pas arabophone), avec un nombre de fois différents de le réciter, soit en récitation mélodieuse, soit en parole simple. Enfin, j'ai eu un autre rêve pieux où j'ai vu le visage de celui qui m'a donné cette formule qui n'est autre que Hussein Ibn Ali Ibn Abi Taleb (gendre du Prophète). J'aimerais savoir, si on peut parler des rêves pieux qu'on a faits à sa femme ou membre de sa famille. Comment connaître la signification de cette formule, qui m'a été donnée, sachant que cela ne peut être divulgué. Connaître l'adresse d'une zawiya tijania en région parisienne ou à Lyon. Je prévois de rentrer dans la Tariqa, j'ai besoin de savoir s'il faut aller en Algérie, dans la maison mère ou à Fès. Faut-il réciter la jouhara au nombre de 11 grains ou 12 grains. Et, quelle est la différence entre ces deux chiffres ?
110- REPONSE : Il y a deux types de rêves perçus à l'état de sommeil. Ceux perçus à l'état de veille ne sont qu'une vision. Le rêve pieux est appelé par le Prophète, dans un hadith authentique "rêve véridique". Ce rêve est considéré par le Prophète, dans le même hadith, comme une bonne nouvelle, adressée directement à la personne concernée ou par l'intermédiaire d'une tierce personne. Un rêve ne saurait être interprété par n'importe qui, un certain degré de piété est nécessaire. Dans un autre hadith, tout rêve non interprété, demeure spatialement en suspens entre ciel et terre. La première interprétation de ce rêve serait reconnue comme adéquate, même, si elle est mal interprétée; c'est pourquoi, il faut bien se garder de raconter le rêve à quiconque, pour éviter tout risque de confusion. Dans un troisième hadith, le croyant est tenu à n'interpréter un rêve quelconque que favorablement. Dans ce cas, on peut raconter un rêve pieux à toute personne de la famille (votre épouse ou autre), si elle remplit cette condition. Quant à la deuxième question, concernant les zaouïas en France, il en existait au sein de la capitale française et ses environs déjà en 1945, 14 zaouïas dirigées toutes par un seul moqaddem. D'autres zaouïas auraient, depuis, vu le jour. Concernant votre intégration au sein de la Tariqa, vous pouvez recevoir l'autorisation n' importe où, à condition que le moqaddem concerné, soit à la hauteur ; c'est le plus important. Quant à la différence entre les 2 options concernant la jouhara 11 grains et 12 grains, il ne s'agit que d'une question très simple, dans laquelle on a vu un véritable problème. L'option concernant la récitation de la jouhara avec 11 grains remontait au début de la Tariqa, c'est-à-dire à peu près 2 décennies, avant le décès du Cheikh Sidi Ahmed Tijani. Elle figurait notamment dans "Jahawir Al Maani", élaboré au début de ces 2 décennies. Mais, l'autre option, celle des 12 grains, est la plus récente, c'est-à-dire celle qui abolit la première, comme le cas des hadiths du Prophète où le dernier acte du Prophète abolit les précédents.
111- QUESTION : Je sais que vous recevez beaucoup d'email, et j'espère que vous allez m'aider inch'Allah, ou, du moins, me diriger dans la bonne direction. Je suis à la recherche d'information sur l'origine des Beni Mester, près de Tlemcen, et je dois dire que les informations concernant cette localité (tribu) sont vraiment très réduites ou même indisponibles. Beni Mester est un village très ancien qui date de moins de 7 siècles; il se trouve à 10 Km de Tlemcen. Je sais, aussi, qu'il existait un village du même nom au Maroc, des fois appelé Beni Mestara. Il doit, sûrement y avoir un lien entre les deux, mais cela reste à prouver. J'ai découvert récemment que les enfants de Ahmed Ben Gannoun arrière petit- fils de Ahmed Ben Idris, sont très répandus chez les Béni Mestara (voir Al Dourar Al Bahia). En fait, un ami à moi m'a raconté que, d'après Al-Achmaoui, les Beni Mester sont une fraction Idrisside. Je n'ai toujours pas réussi à confirmer cette information, mais je ne suis pas loin. Si par hasard, vous avez des informations sur cette question, je vous serais très reconnaissant de me les communiquer. D'autre part, le Cheikh Tijani était contemporain du grand savant de Tlemcen, le Cheikh Mohamed Ibn Abderrahman Al Yabderi. Ce dernier est mort, à la fin du 18eme siècle (1780-1800). Savez- vous, s'ils se sont rencontrés ?
111- REPONSE : Dans mon ouvrage, "Encyclopédie Maghrébine" (T.4 p 274) sur Beni Messara ou Mestara, tribu comportant des villes dont Wazzan, sur la montagne dite de la "Rayhâne"; parmi ses localités, j'en ai cité deux qui sont Beni Mestar et Tlemçoun. Il semble, d'après une étude que j'ai intégrée dans mon ouvrage sur le Souss, diverses localités ou tribus portent ce même nom, en Afrique du Nord, surtout en Atlas (Haut, Moyen et Anti–Atlas, c'est-à-dire Souss). Pour ce qui est de la personne dite Kanoun, il se peut qu'il s'agisse de Guennoun, famille faisant partie de Mestara (voir mon ouvrage sur Wazzan, p57, édition Dar Dmana, Wazzan). Pour la dernière question, concernant le contemporain du Cheikh Tijani, Mohammed Ibn Abderrahman Al Yabderi, il en existe effectivement Ibn Yabderi de Tlemcen sous le même nom, qualifié d'El Fakhkhar par A. Skirej dans son ouvrage "Raf' Anniqâb" (T3- p212), citant une épître d'El Fakhkhar où il exprime au Cheikh Tijani, avec ardeur et véhémence, son intimité et affection indélébiles.
112- QUESTION : Il m'est impossible d'aller à la séance du vendredi, après midi, pour faire la hilala du vendredi, en raison d'obligations professionnelles, bien entendu. Il est exclu de faire les 1000 de "la ilaha illa Allah" au bureau, alors que faire ? En faire juste quelques unes, en silence ? Sachant que, même dans ce cas, il est impossible de se déchausser, de s'asseoir par terre et de se mettre face à la qibla. On m'a dit que la ziyara de Moulay Driss Zerhoun à Fès, n'est pas permise. Pourtant, de mon modeste point de vue, ce grand saint n'est pas un cheikh avec une Tariqa, mais il est bel et bien parmi "ahl al bayt", auxquels font référence toutes les formes des salawat à l'adresse du Prophète; y compris la fatihi et la jawharat el kamale:(...wa'alaa allihi...).
112- REPONSE : Tous les obstacles auxquels vous faites allusion ne le sont guère. Car, vous pouvez faire votre dikr entièrement au bureau même, sans vous déchausser, car d'après un hadith authentique, le croyant peut faire sa prière, tout en restant chaussé. Seule la "jawharat al kamal" ne peut être récitée sur une monture : bateau, avion et voiture. Quant à la ziara, tout initié ou mourid, dans n'importe quelle tariqa, et non seulement dans la Tariqa Tijania, ne peut procéder à la ziara d'un autre cheikh, quel qu'il soit et quel que soit son degré de descendance du Prophète, dans un contexte d’allégeance ; autrement, elle est permise.
116- QUESTION : Le cheikh qui m'a initié ne m'a informé que de deux conditions d'affiliation: l'engagement de pratiquer le wird et la wadifa, toute ma vie durant et l'interdiction de pratiquer tout autre wird ou litanie d'autres tariqa ou de saints vivants ou morts. M'étant aperçu, par la suite, qu'il y avait de nombreuses autres conditions, je me demande aujourd'hui si mon initiation est valable ou si je dois la renouveler en me faisant rappeler l'ensemble des autres conditions ?
116- REPONSE : Votre initiation demeure valable. Mais, vous êtes dans l'obligation d'essayer d'assimiler les autres conditions, qui, en principe, sont communes à tous les initiés, donc non péremptoirement indispensables à l'initiation. Mais, aux deux conditions su-citées, certains khalifes du Cheikh ajoutent une troisième qui demeure, elle aussi, obligatoire pour tout musulman. C'est-à-dire, croire que le cheikh, quel qu'il soit, n'est qu'un directeur de conscience et un serviteur de DIEU.
117- QUESTION : Le rattachement spirituel au Cheikh qui vous a initié implique t'il que seul ce dernier a qualité pour vous guider dans la Tariqa, et répondre à vos questions, ou est-on autorisé à s'adresser à toute personne instruite, pour poser une question sur un point précis de la tariqa ?
117- REPONSE : Rien n'empêche un initié tijani de s'adresser à un autre moqaddem tijani pour s'assurer de la véracité d'une idée ou de l'existence d'autres options. Mais, là, il faut se garder de méconnaître la valeur de l'un au dépens de l'autre. Car, il ne s'agit là, que d'effort louable chez l'un et l'autre, qui sont méritoires tous les deux.
118- QUESTION : L'interdiction de pratiquer d'autres wird ou de réciter d'autres litanies s'applique t-elle aux invocations de protection ou d'adoration d'Allah, enseignées par la sounna et rapportées par les hadith (exemples parmi des centaines : hasbiyallahou, la ilaha illa houwa, aleyhi tawakkaltou, wa houwa rabboul archil azime -7 fois-, l'invocation d'Aboû Dardâ (allâhoumma anta rabbî..., 7 fois le verset du Trône etc). Ou, s'applique t-elle uniquement aux litanies composées par des personnes étrangères à la Tariqa ?
118- REPONSE : Un bon initié tijani, pour l'être réellement, doit se conformer à l'esprit et à la lettre des hadiths authentiques du Prophète. Il peut donc réciter toutes les da'âwates mohammadiennes, en parallèle à celles de la Tariqa, elles-mêmes nécessairement Mohammédiennes.
122- QUESTION : J'ai lu dans votre site que la wadifa peut être accordée à tous, sans autorisation. Puis-je l'avoir ?
122- REPONSE : La wadifa peut être accordée à tout un chacun, féminin ou masculin, fille ou garçon pubères. Mais, avec l'autorisation d'un moqaddem.
123- QUESTION : Hizb Sayfi remplace 41 fois sourate Al Kadr. Puis-je le réciter et combien de fois par jour ?
123- REPONSE : Pour réciter Hizb Sayfi remplacé par sourate Al Qadr, l'autorisation spécifique d'un moqaddem habilité à l'accorder, est nécessaire.
131- QUESTION : Je tiens d'abord à vous adresser ma gratitude pour votre travail qui est très utile à mon développement personnel. Qu'Allah vous récompense abondamment. J'ai quelques questions relatives à Dalail al Khayrat et à l'éducation spirituelle dans la Tariqa :
1- Est-il nécessaire d'avoir une autorisation pour réciter le livre du shaykh al Jazouli ?
2- Si oui, les muqaddem de la Tariqa Tijania ont-ils cette permission ?
3- Qu'est ce que l'éducation spirituelle par la himma ?
4- L'éducation spirituelle n'est-elle remplie que par le wird et l'attachement au Coran et à la sounna dans cette Tariqa ?
5- Faut-il être affilié pour pouvoir réciter la Jawharat Al Kamal ?
Encore merci pour votre travail.
131- REPONSE : 1- Dalail Al Khayrat est une récitation spécifique à un cadre donné des initiés, mais en tant que récitation congratulatoire du Prophète, il peut faire l'objet d'une récitation pour tout initié, quelle que soit sa voie. Mais, pour un initié tijani, nulle autorisation ne peut lui être donnée, en l'occurrence, pour réciter des wirds qui ne figurent pas dans le catalogue tijani. Le Sheikh Sidi Ahmed Tijani, en gardait précieusement un exemplaire dans sa bibliothèque privée. C'était un des rares manuscrits qui figuraient dans cette bibliothèque.
2- Les moqaddem de la Tariqa ne sauraient en permettre la récitation, étant d'une exclusivité spécifique.
3,4- Concernant l'éducation spirituelle par la "himma", il s'agit d'abord de préciser l'ampleur maximale de la himma, dont le rôle créateur n'est pas à démontrer. Le rôle optimal de cette himma est d'une créativité sans pair. Mais, cette himma, n'est-elle pas l'attachement irréversible de l'initié à la haute Volonté d'ALLAH? N'est-elle pas le fil conducteur transcendant vers l'Ordre Sublime de DIEU? Dans les deux cas, le rôle initiateur à la volonté d'ALLAH, doit être dûment édifié, pour en faciliter l'éducation spirituelle. Sans cette himma sublime, toute initiation demeure, en deçà de son conceptualisme créatif. La himma, pour un initié, consiste à s'attacher d'une manière indéfectible de l'initiateur à la volonté du Créateur, dans une servilité qui ne voit comme leitmotiv que la magnanime Haute Volonté divine. C'est pourquoi, le Prophète, dans ses récitations transcendantes, vers la Haute Présence, se dégageait de toute velléité individuelle, pour s'attacher exclusivement à cet Ordre divin. Il s'agit là, donc, d'un atout spécifique d'initiation, qui devrait tenir compte des concepts du Coran et des préceptes de la sounna.
5- Quant à Jaouharat Al Kamal, elle ne peut être récitée que par un initié affilié ou du moins attaché à la voie tijanie, et cela, à cause de la spécificité de la jaouhara. Mais, dans quelques cas, une autorisation exceptionnelle peut être accordée par un moqaddem habilité, en vue d'en réciter un nombre limité.
En conclusion, je tiens à vous féliciter pour votre haute conception de certains secrets spirituels exclusifs mais toujours canoniques vis-à-vis des normes de la Charia.
132- QUESTION : Suite à une visite sur le site suivant: www.alsanusiya.com. J'ai quelques questions à vous soumettre. J'ai appris que le shaykh al Sanûsi avait étudié auprès du Shaykh Tijani (qu'Allah les agrée tous les deux). J'ai cru comprendre qu'il a, par la suite, quitté Fez pour rejoindre celui qui deviendra son maître, le Shaykh Ahmad ibn Idris qu'Allâh l'agrée. J'aimerais savoir si quitter la tijania est permise dans le cas exceptionnel de grands saints dont la destinée est particulière. En effet, le Shaykh al Sanusi est devenu l'organisateur et l'éducateur d'une tariqa, qui a joué un grand rôle dans l'histoire des musulmans et du monde entier. Je citerais, aussi, le shaykh Ahmadu Bamba qu'Allâh l'agrée, le fondateur de la Tariqa muridiyya, qui, après avoir pratiqué les awrad qadiri, shadhili et tijani, a fondé sa propre confrérie par ordre du Prophète (sallalahou 'alayhi wa salam). Je tiens pour véridiques les propos du Shaykh Tijani qu'Allah l'agrée. Il a mis en garde contre le fait de quitter son ordre. J'ai l'impression que cette parole concerne ses disciples, en général, mais pas les individus que j'ai cités en particulier, mais je ne sais pas pourquoi. Pourriez-vous m'éclairer sur le sujet ?
132- REPONSE : En réponse à vos questions, je tiens à souligner que le principe auquel vous avez fait allusion, concernant la mise en garde de tout initié de quitter l'ordre tijani comme vous le dites; il y a deux cas éventuels en l'occurrence, celui d'abord où le cheikh tijani n'aurait accordé qu'une autorisation de tabarrouk, ce qui laisse au nouvel initié toute latitude de quitter l'ordre tijani vers un autre ordre. Dans un deuxième cas, le cheikh pourrait, semble t-il, accorder une permission exceptionnelle, pour réciter un autre dikr, en sus du dikr tijani. C'est le cas de Moulay Abdessalam Addarir à Fès, qui demeurait attaché au wird tijani, tout en s'arrogeant le droit d'accorder son dikr propre à tout initié, même tijani. Avait-il reçu la permission du sheikh? Lui seul le sait. Néanmoins, son rang dans la hiérarchie tijanie nous incite à lui accorder toute crédibilité. Dans un autre cas similaire, le moqaddem tijani Ahmed Skirej a cité, dans "Kachf Al Hijab", Maa Al Ainayn, le Changuiti, comme étant moqaddem tijani, tout en s'alignant à d'autres ordres, telle la qadiria ou la naqchbandia. Mais, ce moqaddem en assume seul la responsabilité, car le promoteur principal de la tariqa Sidi Larbi Benssayeh dans son ouvrage "La Boghiat", n'admet nullement aucun de ces cas, sauf celui de Moulay Abdessalam Addarir qui ne l'a guère critiqué, comme il est de son habitude de le faire, s'il s'agit d'une quelconque incartade de ce genre.
137- QUESTION : J'ai un commentaire sur les statistiques que vous avez affichées sur votre site indiquant que 90% des Sénégalais sont Tijanis. En tant que Sénégalais, je trouve que c'est vraiment exagéré. Je prends juste l'exemple de la région de Toba, où presque toute la population est constituée de mourides du cheikh Amadou Bamba, sans compter les autres tarîqa comme la Qadiriya. Ajouter à cela, que dans la capitale, la moitié de la population n'adhère à aucune tarîqa. Je n'ai malheureusement pas de chiffres entre les mains, mais ceux sont mes propres constatations.
137- REPONSE : Vous avez raison, j'aurais dû indiquer que le recensement avancé, concerne l'époque où il n'y avait pas encore de mourides. C'était l'époque où même le parlement comportait déjà 4/5 de députés tijanis.
138- QUESTION : Les soufis tijanis pratiquent t-ils le samaâ ou le chant religieux ?
138- REPONSE : Les chants religieux chez les tijanis comportent la « Borda » et la « Hamzia » de l’imam Al BOUASAIRY, ainsi que des poèmes composés par des tijanis, en l’honneur du Prophète (ssl), ou du Cheikh Sidi Ahmed Tijani, ou de ses khalifes.
142- QUESTION : Je suis un Tijani sénégalais travaillant au Bénin, à Porto Novo. Il n'y a pas de zawiya tijanie dans les environs, et, donc, je n'ai pas la possibilité de faire la Wadifa et la hilala du vendredi, en communauté. En plus, je suis un peu paresseux et je n'arrive pas à faire correctement mes devoirs liés à la tariqa. Aussi, j'avais pris le wird auprès d'un maître, mais je n'ai pas suivi sa voie, c'est à dire la voie du Cheikh Ibrahim Niass, mais celle d'El Haj Malik Sy. Dois je renouveler mon wird ?
142- REPONSE : S'il n'y a pas de Zawiya dans votre localité, vous pouvez accomplir la wadifa seul, ainsi que la Hilala du vendredi. Quant à la source où vous avez puisé la Tariqa, n'importe, quelle appartienne au Cheikh Ibrahim Niass ou Haj Malik SY. Quant à votre paresse, essayez de faire votre dikr ou prière le mieux que vous pouvez, l'essentiel c'est de faire le geste nécessaire et indispensable dans l'horaire déterminé.
144- QUESTION : Je suis tijani depuis l'âge de dix ans (aujourd'hui j'ai 23 ans) et j'ai fait l'initiation à l'âge de 13 ans. Mon père est Khalife Mutlaq de Cheikh Al Islam Ibrahim Niass (RA), et moi-même je suis khalife, à l'heure actuelle. D'autre part, je suis ingénieur en recherche opérationnelle (formation à l'Université Houari Boumediene d'Alger, major de promotion). J'ai beaucoup apprécié votre travail, mais je n'y ai pas vu la trace et le rôle joué par Baye Niass (RA), or, vous le savez certainement, il a au moins 100 millions d'adeptes à travers le monde (estimation de 1990). Je ressens donc, une certaine injustice. Je pense qu'il mérite qu'on lui consacre des recherches très poussées (il a le plus grand nombre d'adeptes tijanes dans le monde et plus particulièrement en Mauritanie, au Nigeria et plus généralement en Afrique de l'Ouest). D'autre part, j'ai constaté dans la partie consacrée aux zawiyas, qu'il y a des erreurs concernant les populations et les pourcentages. Donc, je vous le signale en toute objectivité ?
144- REPONSE : En réponse à votre lettre, je tiens à vous souligner que Cheikh Al Islam Ibrahim Niass est un grand ami, avec qui j’ai passé bon nombre d’années, au cours desquelles j’ai connu son œuvre magistrale et le message grandiose par lequel des millions d’Africains ont connu l’islam et la Tariqa Tijania. Je tâchais toujours de faire un saut à Kaoulakh, chaque fois que je me trouve à Dakar. Il m’aimait beaucoup et ne manquait pas de m’envoyer certains de ces ouvrages, avant de les publier ; j’ai la conviction qu’il n’avait pas besoin de mes avis, mais il me consultait grâce à l’affection intime qui nous liait. Le même lien continuait, après son décès, avec son fils le grand 'alem et le moqaddam Abdallah Niass. Mon contact avec la famille Niass est étroit. Je suis en train d’élaborer une synthèse bien documentée en français pour l'insérer dans mon site Web quant aux erreurs concernant les populations et les pourcentages notamment en Afrique, je ne fais maintenant que réunir tous les renseignements concernant ce thème, en pensant les regrouper et les comparer, quand j'en aurais réunis une quantité suffisante. Je vous remercie d’avance pour votre geste fraternel, en vous demandant de me tenir informé, de tout ce que vous connaissez sur ce point.
162- QUESTION : Est-ce qu'il y a le "hal" (la hadra), dans la voie tijania ? Et, est-ce qu'il y avait le "hal" dans l'époque de Sidi Ahmed Tijani ?
162- REPONSE : Le "hal" est un état d'extase, dont la luminance et les retombées théophaniques influent sur le cœur, et agitent le corps. Il n'est pas, en principe, lié à un dikr, mais le mouride extasié se voit comme un réceptacle d'un flux divin sublime. Quant à la "hadra", c'est un état où le mouride se sent attiré vers un certain agissement, qui l'incite à se tenir debout dans un mouvement rythmé, tout en faisant le dikr, notamment la hilala. Cette manifestation ne remonte guère à l'époque du cheikh Sidi Ahmed Tijani, qui a eu, toujours, comme principe essentiel, le comportement du Prophète (psl), et de ses compagnons, en l'occurrence. L'Envoyé d'ALLAH avait dit: " Le meilleur des dikrs que j'ai pu réciter, n'est autre que la hilala". Dans un tel cas, le Prophète (psl) demeurait toujours dans une situation assise, pour mieux se concentrer. En conséquence, il faut s'astreindre à un état normal, pour que le recueillement soit entier. Mais, certaines zawiyas tijanies, n'avaient pu s'empêcher d'être actuées, par ce mouvement anormal auquel Sidi Larbi Benssayeh, avait mis fin, pour demeurer dans le concept classique tijani. Mais, même dans ce cas, les zawiyas qui s'emportaient ainsi dans leurs oraisons, notamment le vendredi, jour de la hilala, s'imposaient certaines mesures très strictes.
164- QUESTION : Je suis un américain musulman, et suis intéressé par la Tariqa tijania. J'ai trois questions à vous poser, et vous remercie, d'avance, pour vos réponses. 1- Comment peut-on développer ou faire progresser sa spiritualité dans la Tariqa, tout en se débarrassant des malaises spirituels. 2- Existe t-il une relation mouride/cheikh, dans la Tariqa Tijania ? 3- Pourquoi quelques cheikhs de la Tariqa ne portent pas la barbe, alors qu'elle est clairement décrite dans la sounna, et que 3/4 des écoles la déclarent obligatoire ?
164- REPONSE : 1- Le seul moyen de se développer dans la Tariqa, est de suivre le comportement sunnite indiqué par le cheikh, et remplir tout le temps des loisirs par la bénédiction sur le Prophète (psl), notamment la salat al fatihi, qui équivaut à 600.000 autres salats. Cette valorisation est générale pour tous les mourides, dans toutes les tariqas, avant l'avènement du Cheikh Tijani, car "salat al fatihi", était déjà connue et récitée pendant près de deux siècles par d'autres cheikhs. 2- La relation dans toute Tariqa entre le mouride et son cheikh, est l'assise de toute initiation basée sur l’amour d’Allah et l’attachement à la Sounna. 3- Le port de la barbe est initialement un signe de distinction entre les deux sexes. Il ne s'agit donc, que de certaines bribes pour marquer ce signe. C'est pourquoi un hadith du Prophète (psl) - le seul hadith qui existe en l'occurrence-, rapporté par Moslim, dans son Recueil, et commenté par l'imam Oubbi (commentateur du Recueil), fait allusion à cet état réductif de la barbe. Mais, il existe un autre propos du compagnon du Prophète (psl), Abdallah Ben Omar, qui préconise la nécessité du rallongement de cette barbe. Mais, il ne s'agit ici que d'un hadith "maoukouf", c'est-à-dire personnel à ce compagnon. Il n'est donc pas recommandé dans la sounna, d'éliminer entièrement cette marque virile.
168- QUESTION : J'aurais voulu savoir pourquoi la fatiha est récitée au début du lazim et de la wadifa ?
168- REPONSE : Pour la récitation du wird lazim, la fatiha n'est pas obligatoire, mais elle est recommandée. Seule la basmala l'est, car, il y a un hadith qui dit, que toute chose importante doit être confortée par le récit de "bismillah".
169- QUESTION : J'aurais voulu savoir, si ce wird est conforme au Coran et à la sounna, et s'il était possible de le réciter: aoudou billahi mina samii al alim mina shaytani rajim(1fois), la fatiha (1fois), astaghfirou allah (100fois), sourate 33- verset 56 (1fois), Allahoumma salli Ala saydina Mohammed wa sallim (100fois), la ilaha illa Allah (100 fois), sourate 37- verset 180-182 (1fois) ?
169- REPONSE : En effet, le wird de la Tariqa Tijania est basé sur les préceptes du Coran et de la Sounna. Il a été composé d'une façon uniforme qui n'est guère possible de changer. Il comporte d'abord; la fatiha, première sourate du Coran où la Basmala en constitue un verset, précédée par "Taaoud et la basmala", auxquels vous avez fait allusion, puis l'Istighfar, et la fatihi (c'est-à-dire la bénédiction du Prophète (psl) qui porte ce nom). Vous avez signalé, dans votre question, une bénédiction résumée à laquelle on ne peut se référer, qu'en cas de contrainte exceptionnelle, car le récit de la Fatihi est absolument nécessaire. Le 3ème dikr de ce wird est la Hilala, qui n'y a été intégrée que 4 années, après les deux premiers dikrs, c'est à dire en l'an 1196 de l'ère hégirienne, car la Hilala est d'après la sounna, le meilleur des dikrs dont le récit nécessite une épuration anticipée par les deux premiers dikrs. Quant aux références coraniques, en l'occurrence, ce sont pour l'Istighfar le verset 180 de la sourate 37 (assafate), et la sourate 33, verset 58 (al ahzab), concernant la bénédiction du Prophète (psl). Pour ce qui est de la Wadifa, qui constitue le troisième dikr, après les deux wirds du matin et du soir, son récit est basé sur un hadith rapporté par le compagnon du Prophète (psl), Abi Said Al Khondri : "Celui qui récite l'oraison suivante: "Astagfirou Allah Alladi Lailaha Houa Al Hayou Al Qayoum", se voit absoudre tous ses péchés, quelle que soit leur ampleur.
172- QUESTION : Je suis une italienne convertie à l'Islam, et je pratique les rites de la Tarîqa tijania, depuis une dizaine d'années. J'habite le Maroc mais, malheureusement je ne parle pas l'arabe. Depuis mon entrée dans la Tarîqa, une anomalie m'a déconcertée: on m'a appris la Jawarat al kamal avec :" bi mouzouni er-riahi" mais tout le monde récite: "Bi el mouzouni al arbahi". Le livre "Jawahir El Maani", en ma possession dit "Riahi", et les commentaires se réfèrent à ce mot. Quand je pose des questions à ce propos, les réponses sont confuses, et sans références. Est-il possible qu'on ait changé le mot laissé par notre vénéré cheikh? Si tel est le cas, pourquoi on a fait ça? Merci de bien vouloir éclaircir ce point.
172- REPONSE : Les deux versions concernant cette partie de la Jouharat Al Kamal existent dans certains ouvrages de la tariqa. Les uns optent pour la première, et d'autres comme Sidi Larbi Benssayeh dans sa "Boghiat", choisissent la deuxième. Dans le texte manuscrit de la "Boghiat", j'ai relevé personnellement, en marge, la rectification faite par le grand moqaddem Sidi M'hamed Nadifi, se référant sans doute au texte initial de Jawahir Al Maani. Or, il y a, à mon sens, deux raisons qui avaient provoqué cette différentiation. L'une est banale concernant la ponctuation, où il est aisément naturel de changer le "ba" en "ya". Mais, l'autre raison consiste dans les révisions qui ont été faites après l'inscription du premier manuscrit sur Jawahir Al Maani en l'an 1213 de l'hégire, c'est-à-dire 17 ans avant la mort du Cheikh Tijani, décédé en l'an 1230. D'autres changements ont été opérés, concernant la Jawhara Al Kamal elle-même, où le texte initial de Jawahir Al Maani parle de onze Jouhara, dans la wadifa, au lieu de 12, ce qui a provoqué des controverses dans certains pays africains, où les uns ont opté pour la version de 11, comme les Hamaouiyines. Mais, pour la "Boghiat", il ne s'agit pas d'un défaut de ponctuation, car toutes les zones se référant à la "Boghiat" optent pour le "ba" et pour les 12 grains de la Jouhara.
173- QUESTION : Je me permets de vous contacter, afin d'obtenir une aide. Je suis une jeune marocaine qui vit en France. Mon grand père originaire de la ville de Taza, était le grand fqih de cette ville, je suis intéressée par les écrits de mon grand père. Parmi ses livres, il y en a un qui s'appelle: "kitâb el kanz el madfoun oua sir el maknoun sâ'ïr 'an mahd koun fayakoun, min imlâ' sayidounâ oua shaykhounâ oua mawlânâ ahmad tijânî radia lâh 'anhou...". Son auteur est donc le cheikh Ahmad Tijani, mais l'écriture est celle de mon grand père. A mon avis, il a dû le copier d'un autre livre. Connaissez-vous ce prétendu livre du cheikh Tijani ?
173- REPONSE : Tous les ouvrages du cheikh tijani sont bien connus. Celui que vous citez n’y figure pas. Il y a même ce qu’on appelle « le kounnach al maknoun », attribué au cheikh, et qui se trouve actuellement à Ain Madi en Algérie, qui ne serait - dit-on- qu’une copie de « Jawahir Al Maani ».
174- QUESTION : Merci, mille fois, pour la réponse à ma question concernant la récitation de Jouharat el Kamal avec le mot "r'bahi" ou " riahi". Finalement, j'ai pu éclaircir ce point avec votre réponse précise et avec toutes les références. Votre disponibilité m'encourage à demander votre avis à propos de la fréquentation de la femme à la zaouïa, et récitant Jouharat el Kamal. Dans la région du Souss, il y a énormément de zaouyas, et j'ai eu le privilège de les visiter presque toutes. Mais, très rares sont celles qui réservent un lieu particulier pour les femmes. En général, la femme est découragée à se rendre à l'assemblée du vendredi, sous prétexte qu'elle n'est pas obligée d'accomplir la prière en communauté. Cette position, je l'ai retrouvée chez d'autres savantes ou personnalités de la Tariqa. On m'a même conseillé de ne jamais réciter Jouharat el Kamal dans la Wadifa, et de lui préférer les 20 salats Al Fatihi. Quand j'ai demandé les références pour ces affirmations, on ne m'a rien donné de précis. A ma connaissance, il n'y a rien de tel dans « Jawahir Al Maani ». Pourriez- vous, éminent professeur, éclaircir cette position de beaucoup de Tijanis, et me donner aussi votre opinion personnelle à ce sujet ? Merci d'avance pour votre réponse et pour votre patience! Soyez assuré, professeur, de toute mon estime.
174- REPONSE : En ce qui concerne la femme, elle peut comme les hommes réciter Jawharat Al Kamal, sauf dans le cas où les deux sexes, parmi les tijanis doivent remplacer la jouhara par 20 fois la fatihi. Concernant votre deuxième question, en principe, les Tijanis que nous avons connus depuis cinq décennies, refusent à leurs épouses d’aller à la zawiya, car, selon un hadith authentique du Prophète (psl), la chambre particulière de toute femme au sein de sa maison, est sa véritable mosquée.
176- QUESTION : Je suis sénégalais, et fais partie de la confrérie tijane. J’ai lu un passage sur le livre de cheikh Ahmadou Tall intitulé : « Niche des Secrets », et j’aimerai que vous m’aidiez. En effet, il y parle d’une méthode mystique permettant de découvrir le ou les noms divins à utiliser. Il parait que cette méthode est aussi enseignée par l’imam Al Bouni dans son livre « Chamsoul ma arifil koubra ». Mais, étant donné que j’écris mal l’arabe, et que j’ignore comment calculer mon poids mystique, je me demandais, si vous pouviez m’aider à le découvrir.
176- REPONSE : Il y a, là, une certaine spécificité très profonde que seuls les grands initiés peuvent concevoir. Dans la « Boghiat », son auteur le grand khalife Sidi Larbi Benssayeh, recommande d’éviter tout contact avec les djinns, quel que soit leur degré spirituel, et ne jamais avoir recours à des ouvrages, tel que celui auquel vous faites allusion, en se contentant des ouvrages authentiques de la Charia et de la Sounna. Vous pouvez vous demander comment pouvez-vous vous assurer la grande ouverture : le cheikh y avait répondu en précisant qu’il suffit de s’aligner sur la sounna, la charia et leur interprétation par le cheikh dans ses « Jawahir Al Maani », et autres. La dépuration découlant de toute récitation autorisée des dikrs et oraisons authentiques, tel le wird et la wadifa, et notamment le Coran, est considérée comme le véritable catalyseur qui ouvre la voie du succès et de la sécurité. C’est par inspiration, émanant d’un for intérieur dépuré que vous pouvez alors détecter votre degré en tant qu’initié.
182- QUESTION : Durant une leçon qui a eu lieu dans une Zaouïa, j'ai entendu le Moqaddem expliquer que: "...chaque descendant de Sidi Ahmed Tijani vaut 40 ghaout." N'y a t-il pas confusion entre "Ghaout" et Qotb? Il nous semblait, à la description du « Diwan Essalihin » qu'il n'y a qu'un seul Ghaout, et qu'il peut prendre la place du Prophète (psl). Y a-t-il plusieurs Ghaout ?
182- REPONSE : Concernant le grade spirituel des descendants du Cheikh Sidi Ahmed Tijani, Sidi Larbi Bensayah souligne, dans sa « Boghiat » qu’il n’existe, à son insu, aucune référence qui le confirme. Quant à la situation sublime du ghaout, elle est effectivement unique dans chaque période temporelle. Son grade est le plus sublime. Concernant la succession du ghaout au Prophète (psl), il ne semble pas qu’elle soit toujours adéquate, car en principe ; et selon les soufis, chaque ghaout à deux adjoints : l’un est toujours à sa droite, et l’autre à sa gauche. C’est ce dernier qui le remplace à sa mort. Tout ghaout ne peut l’être qu’en passant par le grade de pôle, c'est-à-dire Qotb. Il peut y avoir plusieurs Qotbs en même temps. Mais, il peut y avoir -d’après des références soufies- un seul entre eux qui ait atteint le grade de ce qu’on appelle « le cachet des stades » (khatim al maqamate). Et, c’est pourquoi, certains parmi les grands Qotbs, avaient cru avoir atteint le grade supérieur de « khatm al maqamate » (cachet des stades), ou, encore plus, le cachet des saints réservé au « Qotb al maktoum ».
185- QUESTION : Je ne sais pas comment vous exposer mon problème, mais je vais essayer d'aller à l'essentiel. Je suis âgé de 28 ans et je fréquentais souvent la zaouïa Tijania de Sidi Larbi Benssayeh à Rabat. Depuis peu, j'ai pris le chemin de la Tariqa de Sidi Ahmed et j'essaye d'être le plus assidu possible, mon seul problème est que très souvent, je me masturbe pour ne pas commettre d'adultère, mais aussi parce que je n'ai pas d'autres voies actuellement. Seulement cela est un vrai problème pour mes prières, wirds et wadifa. Y a-t-il une prière tijanie pour éviter d'avoir les pollutions nocturnes "Janaba" la nuit, ou qui m'éviterait la masturbation, la nuit. Pour être franc, avant de prendre la Tariqa Tijania, je me masturbais presque tous les soirs, car je n'ai pas les moyens de me marier, et aussi je ne peux pas jeûner comme le conseillait le Prophète (psl) pour des raisons de santé. De plus, je ne peux pas prendre mon bain, quand bon me semble, car je suis toujours sous le toit de mes parents et cela me met en conflit avec mon père. Je tiens beaucoup à la Tariqa, mais j'ai de plus en plus peur. Aidez-moi à résoudre ce problème. Y a-t-il un "douaa" tijani, pour se marier, ou pour hâter le mariage ?
185- REPONSE : Au sens de l’islam, les pollutions nocturnes ou « janaba la nuit », constituent une sorte d’échappatoire légitime, qui diminue ou limite du moins, l’impact du problème qui vous incite à commettre un acte illégitime, qui, non seulement est prohibé en islam, mais qui risque de provoquer à la longue de graves méfaits. Le croyant, doit alors, s’adresser à la Providence Divine, pour lui épargner cette pratique. Tout dikr demeure exécutoire à cet état, et rien ne vous empêche de continuer à fréquenter la zawiya, et de faire vos dikrs. Car, dans un tel cas, la bonne intention est à la fois nécessaire et suffisante, à condition de déployer un effort, pour vous en dégager, même partiellement.
188- QUESTION : Après la visite de votre site internet, j'aimerais que vous m'entreteniez sur un concept tijani: «la fayda» dont notre vénéré maître dit qu'elle descendra parmi ses disciples à une période conjoncturelle ?
188- REPONSE : La fayda qui est une manifestation théophanique, à laquelle certains soufis et parmi lesquels les tijanis font allusion, se confond parfois avec le « hal », senti au sein du dikr. Mais, il y a d’autres «fayda» exclusives, car réservées à certains grands élus, comme parmi les compagnons du Prophète (psl), le khalife Omar Ibn Khattab. L’éminent cheikh Sidi Ahmed Tijani est parmi ces élus ; certains de ses compagnons peuvent en subir l’heureux effet. Comme complément de ma réponse, j’atteste cette situation de «Jawahir Al Maani», mais dont la signification demeure ambiguë, quant aux personnes dignes d’en recevoir l’effet. Ce qui a incité quelques grands maîtres de la tariqa à se considérer comme digne de ce don, tel le sheikh Ibrahim Niass de Kaoulakh au Sénégal, qui a affirmé que si son frère Abdallah était un khalife, lui était parallèlement le réceptacle de la fayda.
189- QUESTION : Ne pensez-vous pas que ce réceptacle doit être connu de tout disciple tijani, afin de pouvoir bénéficier de cette effluve, que sidna cheikh tijani nous a non seulement promis, mais aussi décrit ?
189- REPONSE : Toutes les manifestations théophaniques ne doivent être connues d'avance, parce qu'elles sont censées intervenir au moment où on ne s'y attend pas. Et, dans tous les cas, celui qui en est le réceptacle ne doit pas en faire état aux autres.
190- QUESTION : J'avais remarqué que notre vénéré maître, lui, nous donne des indications concernant cet effluve. Pourquoi donnerait-il ces indications, si le fait devait intervenir, au moment où on ne s'y attend pas? Je pense que les bienfaits de cet effluve (fayda) devraient profiter à tout disciple tijani, et partant de là, je vois mal que son dépositaire ne puisse en faire état. Le sceau de la prophétie n'est-il pas annoncé d'avance? Et son dépositaire ne l'a t-il pas clamé, haut et fort, afin que nous puissions le reconnaître et le suivre ?
190- REPONSE : Les prophètes mêmes ne sauraient connaître, lors des quatre premières décennies de leurs vies, qu’ils seront un jour prophètes. Ils attendent toujours ce flux transcendant, qui est la révélation par le biais de Gabriel. A plus forte raison, les saints élus quel que soit leur grade. En ce qui concerne effectivement le cheikh tijani, il n’a eu vent de son grade réel, qu’après un certain âge. N’empêche que cette sublime situation peut être détectée par certains symptômes, pour permettre le cas échéant au futur dépositaire, de déployer un certain effort, être à la hauteur d’une éventuelle ascendance. Parfois, le futur dépositaire butte, au contraire, à des situations malencontreuses comme le cas du Prophète Joseph. Devenir un jour, le réceptacle d’un certain grade n’implique pas une connaissance anticipée ; la réciproque est vraie.
194- QUESTION : Je suis faqir ila Allah, mourid de la tariqa derqawiya-harraqiya au Maroc. Mais, je m'intéresse à l'histoire du soufisme, en général et du marocain en particulier. Je voudrais poser une question concernant la Tijania. J'ai lu dans beaucoup de références que la récitation une seule fois de la Salat Al Fatihi équivalait à 6000 récitations du Saint Coran, tout entier et que la récitation de la Jawharat Al Kamal valait 20 Salat Al Fatihi. Je ne veux pas polémiquer, mais ma petite logique n'arrive pas à comprendre ça. Je vous serais très reconnaissant si vous pouviez m'apporter des éclaircissements à ce sujet. Je ne puis croire qu'une confrérie (la Tijania en l'occurrence) qui a participé pour beaucoup dans l'islamisation de l'Afrique puisse être qualifiée comme le font les "antitijanis".
194- REPONSE : Le cheikh Sidi Ahmed TIJANI, a parlé dans « Jawahir Al Maani » (perle des idées), de cette question. La récitation du Coran par un croyant, qui comprend le sens et en applique les hautes directives du Coran, est le meilleur des dikrs. Dans la même catégorie figure celui qui, en le lisant, ne le comprend pas, mais en applique les concepts. Le troisième type qui récite le Coran en allant sciemment à l’encontre de ses principes, est, selon un hadith, maudit par son Sublime Auteur ALLAH. Pour le cheikh tijani et autres autorités islamiques, il vaudrait mieux pour ce pécheur, qu’il lise n’importe quel dikr canonique à la place du Coran, car, là, il est sûr de ne pas subir la malédiction de DIEU. Parmi ces grandes autorités dignes de foi, se trouve le grand Ibn Hajar Al Haytami. Là, naturellement, il ne s’agit pas de 6000 qui n’est qu’un chiffre symbolique, car le grave péché subit par un tel hérétique est hors chiffre. Or, pour un vrai tijani, l’éminent cheikh Sidi Ahmed Tijani, le moindre nombre de hizb qu’il doit lire chaque jour est de 2, c'est-à-dire 1/30 du Coran. Il est considéré comme un élément essentiel dans le wird et la wadifa. Quant au remplacement de la Jouhara par 20 fois Salat Al Fatihi, il ressort d’une déclaration du cheikh Sidi Ahmed Tijani, qui se base sur des données d’ordre spirituel que nous ne pouvons guère analyser dans notre réponse.
195- QUESTION : Je voudrais savoir s'il existe une traduction française de "Jawahir Al Maani", et où peut-on se la procurer; Si elle n'existe pas où peut-on se procurer ce livre en arabe ?;bien que je ne maîtrise pas bien la lecture de cette langue, je ferais un effort.
195- REPONSE : «Jawahir Al Maani» (Perles des Idées) n’a jamais été traduit en français, à l’exception de quelques extraits, et un projet de traduction en langue italienne par le moqaddem Abdessamad. Quant au texte en arabe diffusé avec en marge «Arrimah» (Les Lances) du Sénégalais Sidi Omar Al Fouty, il a été publié par «Dar Al Fikr» en deux volumes sans indication de date. Nous sommes en train d'assurer cette traduction qui verra le jour incessament.
196- QUESTION : Je voudrais connaître les maîtres de Sidi Ahmed Tijani "bi assanadi al mouttassil ila hadrati rassouli Allah salla Allahou alaïhi wa sallam ?
196- REPONSE : La chaîne de transmission (sanad) essentielle est celle de Sidi Mahmoud Al Kourdy, un des cheikhs soufis du Caire que Cheikh Sidi Ahmed Tijani avait connu, au cours de son passage par l’Egypte pour le pèlerinage à la Mecque. Sidi Ahmed Tijani avait contacté maints cheikhs et maîtres soufis, au Maroc et ailleurs, cités par Sidi Larbi Benssayeh, dans sa «Boghiat» publié au Caire, pour la première fois en l’an 1304 de l’hégire. Mais, il ne s’agissait que de maîtres passagers, car le véritable cheikh de Sidi Ahmed Tijani, comme plusieurs grands cheikhs du soufisme, est le Messager d’ALLAH Sidna Mohammed (psl).
203- QUESTION : Sidi Larbi Benssayeh est-il contemporain du cheikh Sidi Ahmed Tijani? Si oui, pendant combien de temps ont-ils vécu ensemble ?
203- REPONSE : Sidi Larbi Benssayeh est né à Meknès en 1229 de l'hégire, c'est à dire un an avant le décès de cheikh Sidi Ahmed Tijani en 1230.
204- QUESTION : Pouvez-vous me donner des preuves, comme quoi la tariqa tijania est une voie sunnite ?
204- REPONSE : La voie tijanie, est une voie spirituelle dont les concepts et les comportements sont basés sur les 2 sources initiales de la charia (le Coran et la Sounna). La preuve essentielle est que le wird récité 2 fois par jour, ainsi que la wadifa ne comportent que les dikrs (oraisons) extraits du Coran ou des hadiths du Prophète (psl). D'autres dikrs récités en parallèle et qui sont surérogatoires sont fondés sur les mêmes assises. Pour s'en convaincre, vous pouvez vous référer à un ouvrage doctrinal de la tariqa, celui de Sidi Larbi Benssayeh intitulé: "Boghiat Al Moustafid», c'est à dire: le voeu de celui qui veut comprendre.
205- QUESTION : Voici ma requête: je cherche à savoir tout ce que le cheikh Sidi Ahmed Tijani a pu dire sur le Prophète Aïssa dans son oeuvre « Jawahir Al Maanî ». C'est un sujet qui m'est proche et j'aurai aimé en savoir plus. Pourriez-vous me traduire ces passages concernés si vous en avez le temps ?
205- REPONSE : Ci-après un extrait du texte proprement dit, suivi d’une interprétation adaptée en français :
ÈÚÖ ãÇ æÑÏ Ýí ÌæÇåÑ ÇáãÚÇäí Úä ÓíÏäÇ ÚíÓì Úáíå ÇáÓáÇã æÚä ÓíÏÊäÇ ãÑíã
...ÇáäÈæÉ æÇáÑÓÇáÉ áÇ Êßæä ÅáÇ Úä ÊÌá ÅáÇåí áæ æÖÚ ÃÞá Þáíá ãäå Úáì ÌãíÚ ãÇ Ýí ßæÑÉ ÇáÚÇáã ßáå áÐÇÈÊ ßáåÇ áËÞá ÃÚÈÇÆå æÓØæÉ ÓáØÇäå ¡ ÝáÇ ÊÞÏÑ ÇáÃäÈíÇÁ Úáì ÊÍãá ÃÚÈÇÆå æÇáËÈæÊ áÓØæÉ ÓáØÇäå ÅáÇ ÈÚÏ ÈáæÛåã ÃÑÈÚíä ÓäÉ ....æÃãÇ ÓíÏäÇ ÚíÓì Úáíå ÇáÕáÇÉ æÇáÓáÇã ßæäå äÈíÇ ÞÈá ÇáÃÑÈÚíä ÝÇáÌæÇÈ : áã íßä ÈÔÑíÇ ãÍÖÇ ÅäãÇ ßÇä äÕÝíä äÕÝ ÈÔÑí æäÕÝ ÑæÍÇäí ÅÐ äÔà ãä äÝÎÉ ÇáÑæÍ ÇáÃãíä Ýí ÝÑÌ Ããå ¡ ÝÞæí ÖÚÝ ÇáÈÔÑíÉ æÒÇÏ ÈÐáß ÞæÉ Úáì ÇáäÈííä ¡ ÝáÐáß ÈÚË ÞÈá ÇáÃÑÈÚíä ááÞæÉ ÇáÊí ÃÚØíåÇ ãä äÝÎ ÇáÑæÍ ÇáÃãíä Ýí ÝÑÌ Ããå ¡ ÝÅä ÞáÊ : íáÒã ãä åÐÇ Ãä íßæä ÃÞæí ãäå Õáì Çááå Úáíå æÓáã ¿ ÝÇáÌæÇÈ Ãäå áã íßä ÃÞæí ãäå Õáì Çááå Úáíå æÓáã¡ æáßä áãÇ ßÇä Õáì Çááå Úáíå æÓáã ßÇãá ÇáÈÔÑíÉ ãä ÌåÉ ÃÈíå æÃãå ßÇä Ýíå ÖÚÝ ÇáÈÔÑ¡ æÃÚØí Ýíå ÇáÞæÉ ÇáÃáåíÉ ÇáãæÏÚÉ Ýíå ÇáÊí ÊÒíÏ Úáì ÞæÉ ÚíÓì æÛíÑå æÇáÓáÇã. ( Ì.ã. 123)
...áÇÍÙ ááäÓÇÁ Ýí ÇáäÈæÉ æÇáÎáÇÝÉ ¡ áÖÚÝåä Úä Íãá ÃÚÈÇÁ ÇáÍÖÑÉ ÇáÅáåíÉ ¡ áÃä ÌÓÏ ÇáÃäËì Êßæä ãä ÖáÚ ÂÏã ÝÞØ ¡ æÝíåÇ ÇÚæÌÇÌ æáã íßä ãä ÇáÃÕá ÇáÐí åæ ÇáãÇÁ æÇáÊÑÇÈ ¡ áÃäåÇ ãä ÇáãÇÁ æÇáÊÑÇÈ ÈÇáæÇÓØÉ áÇ ÈÇáÃÕá ¡ ÝÞÏÊ ÇáÞæÉ ¡ æÑæÍåÇ ÅäãÇ ÎáÞÊ áÃÌá ÂÏã áÇ ÛíÑ ááÊÃäíÓ æÇáÅÚÇäÉ ¡ æãÇ ãäÍåÇ ÞæÉ ÊÍãá ÃÚÈÇÁ ÇáÍÖÑÉ ÇáÇáåíÉ ¡ æÈåÇ ÊÚÑÝ ÅÈØÇá Þæá ãä ÞÇá ÈäÈæÉ ãÑíã æÃã ãæÓì ...ÝÇä ÞáÊ : ÅÐÇ ßÇä åßÐÇ ÝßíÝ äÈÆ ÚíÓì Úáíå ÇáÕáÇÉ æÇáÓáÇã ¡ æåæ ÅäãÇ ÎáÞ ãä ãÇÁ ÇáÃäËì ÝÞØ ...ÞáäÇ : Çäå ÇßÊãáÊ Ýíå ÞæÉ ÇáÐßæÑíÉ ÈäÝÎ ÇáÑæÍ ÇáÃãíä Ýí ÝÑÌ Ããå ¡ æÐáß ÇáäÝÎ äíÇÈÉ Úä Çááå ÊÚÇáì ÍíË ßÇä ÈÃãÑ ÅáÇåí áã íßä Ýíå ÇÎÊíÇÑ ááÑæÍ¡ ÝÝí Ðáß ÇáäÝÎ ÓÑÊ áå ßãÇáÇÊ ÇáÞæÉ ÇáÇáåíÉ ¡ ßãÇ ÓÑÊ áÂÏã Úáíå ÇáÕáÇÉ æÇáÓáÇã ¡ æáåÐÇ ÇáÃãÑ æÞÚ ÇáÊãËíá ÈíäåãÇ Ýí ÇáÂíÉ ÈÞæáå ÓÈÍÇäå æÊÚÇáì "Åä ãËá ÚíÓì ÚäÏ Çááå ßãËá ÂÏã" (Ì.ã. 146)
..ÇÚáã Ãä äÈæÉ ÇáÓíÏÉ ãÑíã æÇÍÊÌÇÌ ÇáÞÇÆá ÈåÇ ÈÞæáå ÊÚÇáì "æÅÐ ÞÇáÊ ÇáãáÇÆßÉ (Âá ÚãÑÇä 42) ..áÇ íÚæá ãäåÇ Úáì ÔíÁ æÇáÞæá ÇáÍÞ ÇáÐí íÌÈ ÇáãÕíÑ Åáíå Ãä ÇáäÈæÉ ãÓÊÍíáÉ Úáì ÇáäÓÇÁ áÇ ÓÈíá áåä ÅáíåÇ ¡ Ëã Åä ãÑíã æÂÓíÉ ÞÇá ÝíåãÇ Õáì Çááå Úáíå æÓáã :" ßãá ãä ÇáÑÌÇá ßËíÑ æáã íßãá ãä ÇáäÓÇÁ ÛíÑ ÂÓíÉ ÇÈäÉ ãÒÇÍã æãÑíã ÇÈäÉ ÚãÑÇä " æÇáãÑÇÏ ÈÐáß ÇäåãÇ ÃÏÑßÊÇ ãÑÊÈÉ ÇáÕÏíÞíÉ ÇáÊí áíÓ ÝæÞåÇ Ýí ÇáãÚÑÝÉ ÈÇááå æÇáÚáã Èå æÇáÑÓæÎ Ýí ÇáÚáã ÅáÇ ÇáÞØÈÇäíÉ æÇáäÈæÉ ..( Ì.ã. 153)
Les propos de Sidna Ec-Cheikh Sidi Ahmed Tidjani concernant l’éminent Messager d’Allah Jésus, fils de Marie, insérés dans « Jawaheer al Maâni » (pages 123 et 146), peuvent être résumés comme suit : - La Prophétie et la Rissalah ( titre de message divin ) sont l’effet d’une Sublime Manifestation théophanique divine , que le cosmos même , dans sa plénitude , ne saurait supporter ; c’est pourquoi , tout Prophète ou Messager d’Allah , ne serait , effectivement , apte et digne d’en assumer la Haute Mission que s’il atteint l’âge d’une sage maturité , à savoir la quarantaine ; or , Jésus a été élu , en tant qu’éminent promoteur , dans cette sublime mission , bien plus tôt , à l’âge de trente ans . Cette option d’Allah trouve sa raison d’être dans la double nature humaine et angélique de Jésus, né du souffle de l’Esprit Sacré (Gabriel) dans la matrice de Marie. D’aucuns seraient tentés d’imaginer que le Prophète Sidna Mohammed, d’une progéniture naturelle, serait taxé d’une certaine faiblesse, motivée par l’appartenance à l’ordre biologique humain. Le secret explicatif de cet état est qu’Allah, grâce à son Omnipotence, a substitué à ce fait apparent, son Souffle sublimement Générateur.
206- QUESTION : Tout d'abord permettez-moi de vous rendre hommage pour votre oeuvre, et les informations précieuses. Je suis un descendant d’El Hadj Omar Tall, et je suis passionné par la vie de ce grand homme. Je suis en train de faire des recherches sur sa vie et son œuvre. J'aimerai savoir d'abord s'il existe des photos de lui authentiques, combien d'enfants il a eu (beaucoup je sais), quel est le dernier de ses enfants à avoir vécu, et le livre de feu Thierno Mountaga Tall : « Les perles rares sur la vie d'El Hadj Omar" est-il traduit en français ?
206- REPONSE : Je connais deux ouvrages élaborés sur la vie d’El Hadj Omar Tall, à savoir :
- Une étude intitulée : El Hadj Omar de Fouta (Sultan de l’Etat Tijanie en Afrique Occidentale), imprimé par la Zaouïa Tijania du Caire (Hossein el Ghrabline – n°9)
- Conte sur les miracles d’El Hadj Omar, intitulé « Aqd el Jomân wa ed-dourar » par Ahmed el Adnani (manuscrit à la Bibliothèque Nationale de Paris N° 5559 et 5734). Quant au Cheikh Montaga Tall, décédé récemment, je lui ai rendu visite deux fois à Dakar ; il a eu l’amabilité de me lire quelques extraits de son ouvrage (encore manuscrit) sur son grand-père. Un de ses fils était alors à son coté aussi. L’éminent Montaga Tall, m’a confié son désir de faire publier, son ouvrage, sous les auspices du Ministère Marocain des Habous et des Affaires Islamiques. Quant à son père Saïd En-Nour Tall , je l’ai connu aussi de très près ; c’est lui qui m’a accordé, entre autres, la permission d’intégrer la Tariqa Tijania, à travers sa propre chaîne de transmission, écrite spécialement par mon ami, Si Abdelaziz Sy , Khalife Général des Tijanes à Dakar, et signée par l’éminent Cheikh Tall lui-même. Si Abdelaziz Sy, m’a alors accompagné, à cet effet, chez le Khalife, lors d’une des Journées Tijanes, commémorées en fin décembre, chaque année. J’ai participé, pendant des années, à ces Journées, qui permettaient le rassemblement de centaines de milliers de Tijanis, venus de tous les coins du Sénégal et de pays voisins. Et je prononçais à ces occasions, des communications et des conférences, sur la nature, le but, la portée, et l’envergure de cette voie sociale et sunnite.
209- QUESTION : Il m'arrive de m’endormir quelques secondes en pleine récitation du wird. Pendant ce temps, il me passe à l'esprit des images négatives qui me perturbent dans mon dikr : je vois des chiens, une tête coupée, une personne qui claque une porte. Que dois-je faire?
209- REPONSE : Le meilleur moyen de se concentrer durant le dikr, est d'être dans un état où l'esprit doit être bien épuré, le coeur étant bien saturé par un sommeil normal équilibré. Là, intervient le hadith authentique du Prophète (psl) qui nous incite à n'entreprendre un dikr qu'après avoir consommé pleinement notre ration normale de sommeil, et ce, pour reprendre le dikr quand l'esprit sera bien rétabli. Au cas où malgré l'effort déployé en l'occurrence à l'état de veille, la responsabilité du croyant ne serait pas tenue en compte, au contraire, un hadith sacré précise qu'Allah se glorifie, à l'adresse de Ses anges, quand Il voit un de Ses serviteurs en pleine lutte contre le sommeil.
211- QUESTION : C'est avec un grand plaisir que je découvre votre site, et je le recommande à bien des amis mourides. Le site est super, les références correctes et les orientations très justes. Par cette même occasion, je voudrai savoir si vous avez des données sur Sidi Brahim RYAHI (oeuvres, encyclopédies, vies...).
211- REPONSE : Sidi Brahim RYAHI, de nationalité tunisienne, un grand khalife de Sidi Ahmed TIJANI est en même temps Cheikh Al Islam de l'Afrique du Nord. Maintes oeuvres ont rapporté les sublimes péripéties de sa carrière en tant que grand mufti, vénérable professeur à l'université Zaitouna à Tunis, et grande figure soufie. Parmi les références de sa biographie, figurent la "Boghiat" de Sidi Larbi Benssayah, "Kachf Al Hijab" de Sidi Ahmed Skiredj, et de larges renseignements cités dans l'ouvrage d'un de ses descendants.
212- QUESTION : J’aimerai vous poser certaines questions relatives aux maîtres et aux voies spirituelles. Personne n'ignore que le Cheikh Sidi Ahmed Tijani était un très grand maître spirituel et authentique, mais beaucoup de personnes prétendent que d'autres cheikhs contemporains sont aussi grands en matière de réalisation spirituelle. Actuellement au Maroc, il y a une tariqa que je ne citerai pas, dont la notoriété et l'influence s'étendent de plus en plus. Quel est votre avis ?
212- REPONSE : Le Cheikh Sidi Ahmed Tijani n’a jamais prétendu que son état de «Pôle des Pôles», ou «Cachet des Saints» voulait dire qu’il n’y aurait jamais après lui de personnalités spirituelles éminentes dont le stade pourrait atteindre le plus sublime des états. Mais ce que veut dire «Pôle des Pôles», est qu’il n’y aurait jamais de cheikh d’une éminence similaire, donc la porte demeure ouverte pour tous les élus éventuels d’ALLAH.
213- QUESTION : Que pouvez-vous me dire concernant les niveaux d'entendements? Quelles sont leurs caractéristiques propres ? Quels ouvrages me conseillez-vous ?
213- REPONSE : Vous posez là, des questions de grandes envergures dont la réponse nécessiterait de longs discours sur les péripéties éventuelles d’un tel processus. C’est la réponse à cette problématique qui m’a incité à me poser plusieurs questions dont les préceptes d’analyse se répercutent dans mon ouvrage « Le Rationnel du Sacré » (voir le lien vers cet ouvrage dans mon site web : www.abdelazizbenabdallah.org). Là, tous les éléments, constituant les composantes principales ou secondaires du rationnel, ont été foncièrement détectés. Vous trouverez sans doute à travers les dizaines de réponse que comporte cet ouvrage une certaine lumière dont je pourrais éventuellement vous expliquer quelques reflets au cas où vous butteriez à une certaine ambiguïté.
214- QUESTION : J'ai pris le wird tijani d'un moqadem, mais je me suis aperçu que ce moqadem faisait le takfir de grands walis dont Ibrahim Niass et Ahmadou Bamba. Suite au conseil d'un homme sage, j'ai arrêté de pratiquer le wird, car comment un moqaddem peut transmettre quelque chose en transgressant une condition de la tariqa, qui est de respecter les saints vivants et morts. J'ai néanmoins un doute, car Sidi Ahmed Tijani a dit que celui qui abandonnerait le wird apostasiera. Je ressens une frayeur, et j’aimerais savoir ce que vous pensez de cela.
214- REPONSE : J’ai la conviction que le cheikh Ibrahim Niass que je connais parfaitement, et avec lequel j’ai eu des rapports pendant des décennies, ne saurait être taxé de telles mécréances. Il ne faut jamais se fier aux médisances des uns et des autres sans preuves concrètes et adéquates. Ce que vous devez faire en l’occurrence, c’est de renouveler l’autorisation du dikr sans aucune arrière pensée à l’encontre des uns et des autres.
215- QUESTION : C’est avec tristesse que ma femme et moi apprenons les dures conditions dans lesquelles vivent certains membres de Sidna Sheikh Sidi Ahmed Tijani. Ces familles devraient faire l’objet d’une zyara régulière pour pallier à cette situation déplorable. Tous les foyers de la voie seront conviés à ses mégas zyaras. L’exemple sénégalais est édifiant en la matière, il est riche en enseignement et parfait en mobilisation. Notre couple s’inscrit dans cette démarche solidaire, et vous propose d’initier des réceptifs voire des campements pour que les voyageurs de tous les horizons convergent avec leur hadiyya à l’occasion du recueillement et du ressourcement en nos hauts lieux bénis. Le tourisme religieux et confrérique n’a t-il pas droit de cité ? Merci d’attirer notre attention sur de telles épreuves vécues par la famille de notre grand cheikh. Enfin, permettez-nous, par écrit, de faire le relais informationnel de votre appel (- de 2000 visiteurs alors que nous sommes des dizaines de millions); il sera, in cha Allah, largement diffusé et retransmis (zawiya, dahiras, medresa, sites, blog, mails, etc.). Nous devons tous nous y mettre, personnes physiques et/ou morales. En attendant, veuillez nous communiquer un numéro de compte bancaire ou une adresse pour un tranfert Western Union ou par une autre structure similaire. Compassion et soutien aux familles défavorisées. Remerciements et compliments à votre fadila.
215- REPONSE : Merci de votre touchante attention et bonne intention d’avoir pensé comme nous l’avons fait à la famille du grand Cheikh Sidi Ahmed TIJANI, notamment les nécessiteux qui exigent de notre part un entretien généreux et constant. Pour des raisons pratiques, nous avons depuis quelques années essayé de sérier les problèmes pour parvenir à des solutions adéquates et efficientes. Nous avons d’abord classé les membres nécessiteux qui vivent parmi nous au Maroc. Nous avons dressé une liste complète avec les besoins et cordonnées. Nous avons fait un appel très restreint au sein de notre propre famille tijanie qui heureusement comporte des dizaines d’initiés et de sympathisants, et ce, pour participer à l’alimentation de ce fond dont les recettes ont progressé de 40.000dhs les premières années, à 350.000dhs cette année (2003). Depuis 4 ans, l’ensemble des descendants du cheikh reçoivent continuellement des sommes qui ne cessent d’augmenter tenant compte de leurs besoins particuliers (famille nombreuse, hébergement, éducation des enfants….), et de certaines circonstances saisonnières (Aids, rentrées scolaires….). Nous avons depuis le début de l’année 2007, élargi le creuset de cette générosité agissante en faisant appel à tous les tijanis dans le monde en indiquant aux donateurs bénévoles les adresses et les comptes bancaires de ces familles tijanies. Ce geste quoique très partiellement, et avec une certaine lenteur commence à donner ses fruits. Ce sont là, les premières étapes pratiques qui seront confortées ultérieurement par de nouveaux processus. Que vous en soyez vivement remerciés.
216- QUESTION : J’aimerai saisir la présente pour vous demander davantage sur vos relations avec Cheikh Al Islam, El Hadj Ibrahim Niass. Votre note sur le sujet en arabe sur le site en dit peu. On nous a appris que vous avez travaillé ensemble et avec Cheikh Mohammed Al Hafid Al Misry, sur l’authentification de Jawahir Al Maânî, le confirmez-vous ? Si oui, où est-ce que vous en êtes, s'il vous plaît, avec ce tahqiq indispensable ? Il y a - semblerait-il, des erreurs encore dans une édition sur le marché sénégalais. Nous vous prions de secourir ce tourâth en souvenir à vos deux illustres frères et amis.
216- REPONSE : J’ai connu l’éminent Cheikh El Islam Ibrahim Niass depuis quatre décennies. Je venais, alors, une fois au moins chaque année, pour assister aux Journées Tidjanes célébrées en fin d’année. L’Imam Niass n’a jamais manqué de m’envoyer de Kaolack, sa propre voiture, pour passer, quelques jours, dans un pavillon contigu au sien. Nous passions d’heureux moments, pleins d’élans théophaniques et d’échanges culturo-spirituels. Je l’ai toujours considéré comme un grand chef émérite qui a pris soin grâce à sa vaste érudité, son tact sans pair, et son goût luminescent, d’ébranler et d’épurer les cœurs de ses initiés et sympathisants dont le nombre se monte à plus de quinze millions, sans compter les nouveaux néophytes. Ses chaînes de transmission, sur le double plan scientifique et soufi, décèlent l’authenticité et le rehaut des sources d’épanouissement de notre Imam. J’ai eu le plaisir de détecter une véritable symbiose, dans les chaînes qui nous lient, Ibrahim Niass, Abdelaziz Sy, le khalife général à Dakar, et moi-même, ayant tous les trois, un grand maître commun, le grand cheikh Abdelaziz Belcadi de Casablanca, que notre Imam contactait, en passant des nuits avec lui, chaque fois qu’il se trouvait au Maroc. Une deuxième chaîne nous ramène au grand khalife Sidi Omar El Fouty et par lui au Cheikh Tijani, à travers d’éminents moqaddams dont Saïd En-Nour et Mohammed-Tal, fils de Sidi Omar. L’Imam Niass, tiraillé de par le monde, se référait parfois à moi comme il l’a fait pour relire son manuscrit sur le dénégateur Zemzmi, et l’aider à l’imprimer. A propos de Jawahir el Ma’ani ( Perles des Idées) de Sidi Ali Harazem, l’Imam m’envoya une épître, dont je vous envoie une copie, sur la problématique soulevée à propos de l’origine de certains passages. Il s’est avéré que nous avions ce manuscrit, lui, l’original qu’il eut d’Aïn Madi, et moi, le manuscrit certifié conforme à l’original par Sidi Larbi Ben Sayyeh. Je ne saurais tout dire, sur d’autres échanges, entre nous, plus étroits et plus secrets, et notamment sur l’effet lumineux de nos contacts intimes où le for intérieur demeure le seul catalyseur.
228- QUESTION : Quand vous trouvez les fidèles faire la wadifa, par exemple, sur la salatoul fatihi, comment faire pour renter dans la wadifa ?
228- REPONSE : D’après Sidi Larbi Benssayeh dans sa « Boghiat », il y a plusieurs moyens d’entamer la Wadifa ou le wird. Il suffit de l’aborder après la bassmala, en ajoutant la sourate du Coran « Al Fatiha ». On peut en outre commencer par le verset du Coran : « wa ma toukaddimou li anfousikoum min khayrin tajidouhou inda Allahi khayran wa aadam ajra, inna Allaha ghafouroun rajim ».
229- QUESTION : Je suis un disciple tijani (alhamdulilah), et je voudrai avoir une réponse pour éviter que mon waswas se répande. J’ai eu des waswas au sujet de la tariqa de Sidi Ahmed Tijani et sa sincérité. Sans jamais accepter ses pensées parfois abjectes et douteuses et les rejeter très fortement sans jamais les exposer à haute voix, en priant Allah de me sauver de ces doutes, de me faire aimer Sidna Cheikh énormément et d’avoir confiance en lui et ces paroles. Cela n'a pas fait sortir de la tariqa? Donc, en gros, je demande si le waswas parfois abject envers le cheikh et la voie, sans accepter ces pensées et doutes et sans jamais les exposer à haute voix en priant Allah d'en être protégé, me fait t'il sortir de la tariqa? Pouvez-vous me renouveler mon pacte, et me donner ainsi votre silsila ?
229- REPONSE : Un jour les compagnons du Prophète Sidna Mohammed (psl) sont venus le voir pour lui faire part de certains doutes qui les rendaient perplexes. Le Prophète (psl) leur demande ce qu'ils sentent en évoquant ces doutes; ils répondirent qu'ils ressentaient alors une amertume interne, et une crainte féroce qui se cristallise par une excitation psychique. Le Prophète (psl) les rassure en leur précisant que c'est là, une marque de conviction et de foi. En ce qui concerne la tariqa, je ne peux pas vous renouveler le pacte par e-mail. Si vous venez au Maroc, on en parlera.
230- QUESTION : Qu’est- ce c’est que le Latif Al Akbar ?
230- REPONSE : Allatif Al Akbar c'est le latif qui résulte de la multiplication de 129 qui constituent le premier terme du latif multiplié par lui même et le reste également par lui même pour atteindre le latif akbar. Mais, il y a un latif réduit où se concentrent toutes les multiplications. Mais, il faut une autorisation spéciale pour réciter ce latif.
231- QUESTION : En faisant le wird, est ce qu’on peut réciter 50 salatou alanaby et 50 salaatoul fatihi ? Il avait l’intention de faire le wird avec les 100 salatoul fatihi mais il s’est trompé sur deux salatoul fatihi. Il a récité deux salatou alanaby à leur place. Doit – il faire une réparation ? Si oui comment ?
231- REPONSE : Selon la modalité prescrite par le Sheikh, le mouride aura à choisir entre la fatihi ou une salat plus courte. Au cas où il le fait exprès il faut refaire le wird, sinon il aura à compenser par un ajout de rachat qui est une centaine de istighfâr.
232- QUESTION : J'ai lu une traduction d'un passage du noble livre Jawâhir al-Ma`anî concernant la Qutbaniyyah (le degré de Pôle) de notre maîtresse Fatimah az-Zahra (qu'Allâh l'agrée et nous fasse bénéficier de sa bénédiction). A propos du Pôle (Qutb), notre maître et appui auprès d'Allâh ta`âla, le Shaykh Ahmad Tijânî (qu'Allâh l'agrée) a dit : "He is the most excellent of al the Muslims in every era, apart from any Keys of the Treasures (Maftuh Kunuz) that may exist, for he is superior to them in some respects,, and they are superior to him in some respects." Traduction approchée : "Il, le Pôle est le plus excellent de tous les musulmans de chaque époque, sauf en ce qui concerne les Clés des Trésors (Mafâtih al-Kunûz), car il leur est supérieur sous certains aspects et ils lui sont supérieurs sous certains aspects." Fin de citation. Source :http://www.dar-sirr.com/forum/viewtopic.php?f=54&t=1743. J'ai lu ailleurs : "Les Connaisseurs d’Allah faisant partie de l’Univers de l’Autorité (‘Alam Al Amr), chacun d’entre eux possède la force de 1000 hommes, la force du Pôle des Pôles est de 1500 hommes ; la force des quatre Pôles de la Singularité (Al Afrad) est de 700 hommes ; et la force des Clefs des Trésors (Mafatih el Kounouz : les 3 chefs des Afrads), chacun d’entre eux possède la force de 2000 hommes." Fin de citation http://www.tidjaniya.com/en-forces_dim_spirit.php. Pourriez-vous m'informer sur d'éventuelles précisions apportées par notre maître Ahmad at-Tijânî (qu'Allâh l'agrée) et ses représentants (qu'Allâh les agrée) ou me transmettre des informations en votre possession à ce sujet ?
232- REPONSE : Concernant les précisions que vous avez demandées à propos du Pôle , des mafatih el kounouz et des forces accordées par Allah aux uns et aux autres , les références sont de deux genres: la 1ère d'ordre théologique et canoniquement doctrinal , est précisée dans des oeuvres de grands doctes de l'Islam, dont Ibn Hajar, commentateur de sahih el Boukhary qui cite certains hadiths en l'occurrence; quant aux doctes soufis , ils sont unanimes à ce sujet; surtout certains comme l'auteur de Rissala al Qouchaïriya , Abdelkarim Ibn Hawazine, cheikh Zerrouq le mouhtassib des soufis et l'imam Ac-chaarany dans ses Tabaqates; leurs sources essentielles sont certains hadiths reçus spécifiquement par les uns et les autres, et dont certaines ne sont guère authentifiées dans les chaînes ordinaires de transmission; le cas de Lalla Fatima Zahra, est spécial , car elle n'avait jamais connu de menstrues qui constituent pour les autres femmes une des raisons qui empêchent leur accès au stade de qoutbanya; il y a dans les deux sortes de citations, celles qui sont l'assise du comportement de l'initié soufi , pour lequel l'authentification de référence est nécessaire; pour celles concernant certaines donnes où manquent à la fois la source authentique et le mobile discursif , la seule référence en l'occurrence, est la réception par les uns et les autres des cheikhs soufis, de la bouche même du Prophète; ce qui est considéré comme renseignement secret; il y a des hadiths qui ne sont pas apocryphes selon les normes des traditionnistes, mais qui s'intègrent dans les chaînes de transmission spécifiques, entre le Prophète et les cheikhs, de sorte que si le Cheikh Sidi Ahmed Tijani, Pôle des pôles et khalife du Prophète, nous rapporte des renseignements par ce biais, la référence du Cheikh est indubitable; le Cheikh Sidi Ahmed Tijani a été toujours considéré par ses contemporains aussi bien au Maroc que dans le reste du monde islamique, comme une référence digne à elle seule, sans être appuyée par d'autres références; je cite ici le cas du grand imam Badre Eddine Al Hammoumy docte professeur à la Qaraouyine contemporain du Cheikh ,pourtant non tijani, qui a eu l'occasion de présenter un de ses ouvrages au grand docte Ali el-Mîly professeur à Al Azhar; ce dernier, étonné de voir el Hammoumy se référer au seul dire du Cheikh Tijani, à propos d'une citation qu'il intègre dans son commentaire d'Al Mourchid Al Mou'ine, Al Hammoumy précise que le Cheikh est considéré, à lui seul, comme référence authentique; un deuxième cas consiste dans la réunion des plus grands alems du Maroc, lors des études de hadiths sous l'égide du Sultan Moulay Sliman où le cheikh Tayeb Benkirane, président de ce Conseil Royal, émit quelques propos que le Cheikh Tijani présent refusa d'admettre; le Sultan intervint pour arbitrer, demandant au Cheikh Tijani de lui répliquer; là, le Cheikh cite pour réfuter, ce qui a été avancé sur ce thème par un des plus grands exégète du Coran, Azzamakhchary; et le Cheikh de préciser encore mieux, qu'un manuscrit de cet exégète se trouve dans la bibliothèque de Zarhoun; on apporta, alors, le texte du manuscrit qui authentifie les propos du Cheikh Tijani; c'est, pour affirmer si besoin est, que le Cheikh Tijani est considéré à lui seul , dans tous les cas, comme une référence. Pour information, la traduction en français de larges extraits de Jawahir Al Maâniy, a été incluse dans notre site.
233- QUESTION : Tout d'abord, je souhaiterais vous remercier, pour votre site qui est très bien fait, et qui est une source d'information riche. Dans la rubrique questions-réponses, dans la question 131 sur Dalail Al Khayrat, vous avez nommé le "catalogue tijani" qui est l'ensemble des adhkars autorisés, dans la tariqa par le Prophète Muhammad (sallallahou Alayhi Wa Salam) à Sheikh Ahmed At Tijani . Je pense que cela comporte des adhkars, tel que Hizbul Bahr, Hizb As Sayfi et d'autres, pour lesquels, il faut l'autorisation d'un moqadem authentique...Je souhaiterais savoir quels sont tous les adhkars constituant ce catalogue tijani, si cela est possible ?
233- REPONSE : Dans votre question concernant le catalogue tijani , c'est-à-dire l'ensemble des litanies, comportant les dhikrs autorisés au Cheikh par le Prophète Sidna Mohammed; ce catalogue ne comporte que les litanies spécifiques à la tariqa, abstraction faite des autres qui ne le sont pas, comme dalâil al khayrât ou ce qui exige une autorisation spéciale comme hisb al bahr ou hisb as-sayfi.
234- QUESTION : Je côtoies un pratiquant de la tariqua Tijania, un musulman salih inchala, cela m'a poussé à chercher à propos de cette tariqa. Je passe sur les faits de la façon dont les dikrs sont faits, fortement critiquée par les salafistes et que ces derniers signalent que ces pratiques n'ont aucune origine dans la Sounna et la Sira Nabaouia. Ce qui m'a sidéré, c'est le suivant: un salafiste récite que la Zouia Tijania a joué un grand rôle et aidé la colonisation française, à s'installer en Algérie, à la fin du 18éme siècle. Il raconte qu'une femme, dont il a cité le nom a pu infiltrer la Zaouïa, et a pu devenir épouse de son fondateur Sidi Ahmed tijani, puis épouse de son frère sidi Ali, après le décès de Sidi Ahmed. Cette femme est devenue, de ce fait, adorée par les mourides de la Tariqa au point que ces derniers prenaient la terre, sur laquelle, elle a marché, pour TAYAMON de cette terre. Ce salafiste apporte également que Sidi Ali aurait dit lors d'un discours " qu'il faut aider la France amie de nos cœurs à s'installer parmi nous" ! et apporte également que cette femme à été médaillée par les autorités coloniales pour les services qu'elle leur avait rendus. Merci de nous éclairer sur ces dires, Que Dieu nous guide vers le droit chemin.
234- REPONSE : Le vrai soufisme ne se conçoit que par l'attachement indélébile du croyant à la charia rejetant tout ce qui contrarie la pensée mohammadienne. C'est, dans l'ambiance luminescente et irradiante du Prophète (PSL) et de ses compagnons, que les cœurs ont été revivifiés; cela a duré trois siècles; passé les stades d'illumination spontanée, les croyants qui recherchent la transcendance et l'agrément d'Allah, s'armaient de litanies, extraites du Coran et du hadith, d'où l'émergence des doctes invétérés, tels El-Jounaïd et ses collègues, qui s'ingéniaient à proclamer que le soufisme mohammadien n'est autre que la double source de la charia (Coran et hadith). Certaines excentricités apocryphes commencèrent à travestir la pensée salifie, tout le long de l'époque médiévale; mais, le soufisme, malgré ces fissures demeure un catalyseur, qui incita les Occidentaux et certains autres à réagir contre les confréries, d'autant plus que le mouride tijani, entre autres, reçoit de son Moqadem à partir du XVIIIème siècle, le chapelet, symbole d'une double lutte contre les mauvais penchants de l'âme corrompue, d'une part, et contre l'occupation occidentale, d'autre part. Le grand leader l'Emir Chakib Arsalane, après avoir testé l'apport bénéfique des groupements soufis, il se référa à l'œuvre de certains grands historiens d'Occident, tel G. Bonnet Maury, pour affirmer que "l'Afrique aurait été entièrement islamisée, sans le coup porté par la France à l'influence de la Confrérie Tijani; le fait - dit-il - est comparable à l'élan d'islamisation de l'Europe, arrêté à Poitiers par Charles Martel". A. Lechatelier, le cite aussi, dans son ouvrage " l'Islam dans l'Afrique occidentale" (p. 189). L’éminent érudit Mohammed Jabir cheikh de l'Université al-Azhar du Caire, souligne dans son commentaire de l'ouvrage d'Al-Ghazali "al-mouqid mina ad-dalâl" (éd. Beyrouth P. 52), que sans la Tarîqa Tijanya en Afrique du Nord, le colonialisme français aurait déchiqueté le dogme de l'Islam dans ces pays. Le Cheikh Tijani, né à Aïn Madi, qui faisait alors, partie d'une province marocaine, en l'an 1150H, commença, dès son jeune âge, à combattre l'occupation turque; dès l'an 1171H - 1757, il fut contraint de s'éloigner de son pays natal, sous les exactions répétées du Bey d'Oran Mohammed ben Otman; âgé de 54 ans le Cheikh continua à être pourchassé par les autorités turques ; il s'installa à Fès, en 1213H -1798. Son influence grandissante, à Aïn Madi et au Sahara oriental, inquiétait le gouvernement turc, qui alla jusqu'à imposer un tribut à Aïn Madi en 1185H- 1785. Après la mort du Cheikh Tijani, en 1230H- 1814, le fils aîné du Cheikh, Sidi Mohammed El-kébir, poursuivit la lutte contre les Turcs. L'administrateur turc de l'Algérie, Mohammed Bey, s'ingénia à détacher Aïn Madi de l'Empire alaouite; le combattant Sidi Mohammed El-kébir, conforté par les adeptes de son père, se dirigea vers Al-ouarss (Mascara), au Sahara marocain, pour engager contre l'envahisseur turc, une bataille acharnée, qui lui fut fatale, ainsi que trois cents de ses compagnons. Son frère Mohammed El-habib, qui était en pèlerinage, rejoignit Aïn Madi où un autre administrateur turc, préfet d'Oran, avait déjà mis la main sur quelques quatre cents habitants de la région de Laghouat et les a incarcérés; le célèbre combattant l'émir Abdelkader Al-jaza'iri, en lutte contre les français, voulut alors, faire de Aïn Madi un centre de ralliement de ses troupes; Mohammed El-habib, en tant que citoyen marocain, fournit à l'émir armes et subventions, le soutenant contre sa guerre sainte contre les Français, venant ainsi à Aïn Madi, pour participer effectivement à la lutte. Mais, le 28 rabi'e de l'année 1238H - 1822, l'émir profitant du martyr de Sidi Mohammed El-kébir, assiégea Aïn Madi que défendait le chérif et toute la population; les deux parties s'entendirent alors, pour un recul de huit miles ( 12,5 km), en deçà de la petite forteresse; la famille tijani demeure donc, comme elle l'était dans son fief ancestral. La France, qui occupait alors, la capitale avec la région d'Oran, reconnut à l'émir (conformément aux traités de 1834 et de 1837) son autorité sur les deux tiers du pays; Sidi Mohammed El-Habib, se sentant engagé par l'acte d'allégeance vis-à-vis d’émir el-mouminine, Sultan du Maroc, et trahi par l'émir, lui refusa toute aide (une correspondance tenue dans les archives de Aïn madi atteste ces faits selon "touhfat azzâ-ir" de Mohammed ben Abdelkader Al-jaza'iri , éd. Beyrout 1964); la zaouïa Khamlichiya du Rif, dut, elle-aussi, interrompre toute subvention; isolé, l'émir reprit la lutte en 1839, grâce au soutien du roi du Maroc et des deux zaouïas Tijaniya et Khamlichiya; mais, en 1843, l'émir , vaincu par le duc d'Aumale, se réfugia au Maroc; le souverain marocain , défait lui aussi un an plus tard (1844) dans la bataille d'Isly, l'émir finit par se rendre en 1847. Sur ces entre-faits, le chérif Sidi Mohammed El-habib mourut en 1269H - 1852, le fils de l'émir, Mohammed ben Abdelkader, lui rendit un vibrant hommage, pour le comportement fraternel, dont il fit preuve, à l'égard de l’émir, continuant à défier les envahisseurs français. Le chérif Sidi Mohammed El-habib laissa deux enfants : Sidi Ahmed Ammar et Sidi Mohammed El-Bachir (non Ali) que l'occupant français ne cessa de provoquer, les refoulant tous les deux en France; auparavant, Sidi Ahmed Ammar, âgé de 16 ans était tenu toute une année en résidence forcée à Alger; il s'attacha, en France, à la jeune Aurélie, qu'il épousa selon les normes de l'Islam devant un juge tunisien (se référer à "la Tijaniya" du Pr Benbdallah p.121 qui résume tout ce qui concerne cette jeune fille, devenue fervente croyante, et détachée de tous les fatras décousus dont on l'accuse). L'étau se serrait, alors, autour du jeune Tijani Sidi Ahmed Ammar qui est le petit fils de notre grand Cheikh Tijani, et non lui-même. La France, était alors, menacée en Afrique occidentale par l'intervention d'un frère tijani, le sultan Si Omar El-fouty, qui s'attaqua à l'occupant français Faidherbe (1854-1865). Toute l'Afrique (nord et ouest) est, ainsi, contre la France. Quant à votre deuxième question elle concerne les propos de louange qu'aurait prononcés en hommage, à la France, le chérif Sidi Mohammed El-Kabir, fils de Sidi El-Bachir et petit fils du grand Cheikh. La revue arabe Al-Fath, dirigée par El-khatib au Caire avait publié le texte d'un discours que son correspondant Fahmi Safouane, avait extrait d'une revue française, qui fit état d'une cérémonie organisée sous l'égide du colonel français, responsable de la partie occupée de l'Algérie, du temps même de l'émir Abdelkader Al-Jazairi; c'est lors, de cette cérémonie que fut prononcée le pseudo discours par Sidi Mohammed El-kébir; or, celui-ci est le fils de Sidi El-Bachir, qui a combattu la France, laquelle l'a incarcéré, pendant sept ans; Sidi Mohammed El-Kébir, dans cette période n'était pas encore né, comme le fait remarquer le docte égyptien Sidi Mohammed El-Hafid, cheikh de la confrérie Tijanie en Egypte, qui se vit alors dans l'obligation de contacter le chérif Sidi Mohammed El-kébir, pour s'informer sur la réalité de ce fait. Le chérif fut catégorique dans sa réponse, et précisa qu'il avait dépêché à la revue arabe, par l'intermédiaire de sidi Mohammed El-Hafid, un message, niant l'existence de tout discours et la participation même à cette cérémonie dont il n'en a eu connaissance que suite à la publication de la revue; cette revue a publié la lettre de désaveu, que lui envoya Sidi Mohammed El-kébir; la revue al-fath, dut alors, reconnaître que le discours n'avait pas été prononcé par Sidi Mohammed El-kébir lui-même mais par une autre personne en langue française , prétendant le faire au nom du Chérif, qui réitéra sa dénonciation, affirmant n'avoir délégué personne, pour le représenter; le docte égyptien dénonça, à son tour dan son ouvrage "al-intissaf" (éd. du Caire 1352H - 1932) tous ces faits, dont le caractère mensonger s'accuse, nettement par les flagrantes contradictions qui font de Sidi Ahmed Ammar, le véritable grand Cheikh Tijani de Fès , et qui confond Sidi El-Bachir avec Sidi Mohammed El-Kabir, auquel il donne le faux nom d'Ali.
235- QUESTION : Je lis la Wadifa actuellement (la perle de perfection) , et j'ai la chance d'avoir acheté il y a un an livre dont le titre Íá ÃÞÝÇá ÌæåÑÉ ÇáßãÇá qui l'explique très bien. En ce qui me concerne je la trouve très forte, j'ai mal à la tête lorsque je l'utilise. J'ai senti qu'il a les sens de livre de lumières dont j'ai eu la vision avant que vous me l'ayez autorisé. Est ce que je suis autorisé à la conseiller à mes amis qui récitent déjà le wird tijani ?
235- REPONSE : La récitation de la jawhara a un grand effet, dont vous pourrez en assumer le fardeau, par deux moyens: d'une part s'ingénier avec persévérance à se purifier, et d'autre part, profiter de la présence simulée du Cheikh en compagnie du prieur, pour vous étayer par son flux à en bien assumer les effets. Concernant la seconde question: vous devez conseiller à vos amis tijanis de suivre avec constance le même comportement.
236- QUESTION : Je voudrais savoir s'il y a une photo authentique de Mawlana Cheikh Ahmed Tijani, et si oui je voudrais me la procurer ?
236- REPONSE : Il ne peut exister de photographie du Cheikh Sidi Ahmed Tijani : il a décédé en 1230H, alors que les premières photo remontent à 1840 correspondant à 1255H. Mais, il existe une photo de Sidi Ahmed Ammar Tijani, un petit fils du Cheikh, disponible dans certains sites de la tariqa.
237- QUESTION : J'aimerai connaitre la véritable cause de l'abrogation de la jawaharatoul kamel de 11 à 12. Notre maitre Cheikh Ahmad Tijani(ra) a dit : je suis le maitre de la sainteté de Qaf à Qaf. (Ifada Ahmediya), que signifie cette phrase ? Et la deuxième phrase : "Allah m'a donné dans le paradis le rang des Quarante messagers. Et cela n'a jamais été donné à quelqu'un d'autre. "(Kunnash de Sidi al-Haj Ali Harazem) que signifie également cette phrase?. Egalement, qu’est ce que les sciences mohammadiennes ? Les sciences Mohammadiennes (al-'Ulum al-Mohammediya) sont au nombre de 111. Chaque science contient 111.000 unités et chaque unité contient en fait 111.000 sous-sciences. Celui qui obtient une science Mohammadienne obtient les sciences de la première génération à la dernière génération. Le plus complet des Saints Mawlana ibn Abdessalam Mashish, [Moulay al-Jilani Abdellqadir et Sidi Ibn Arabi al-Hatimi], ont obtenu 72 sciences Mohammadiennes. Quant à Sidi Abul Hassan Shadhili, il en a obtenu 71. Le chérif Sidi Mohammed Ibn Mishri dit alors: «Le Cheikh Tijani Abil Abbas (qu'Allah soit satisfait de lui) nous a informés qu'il avait demandé au Maître de l'Univers (que la paix et bénédiction soient sur lui) de lui apprendre toutes les 111 sciences Mohammadiennes, et le Prophète (psl)les lui a garantie. Et c'est est une des plus grandes particularités du Cheikh (qu'Allah soit satisfait de lui).
237- REPONSE : Le nombre des unités de la litanie « jawharat al kamal » a été rehaussé de onze à douze grains à chaque wadhifa (dhikr collectif de la Tijanya). Le Cheikh n’a pas cru devoir motiver ce genre de mutation qui peut relever de plusieurs raisons dont certaines d’ordre psychique ou foncièrement spirituel. Ce genre de changement dépend parfois de l’état conjoncturel de chacune des manifestations des Noms et Attributs Divins chez l’initié. Le Cheikh Tijani a dû réduire le nombre des unités de son wird (litanie quotidienne) dans la période entre l’an 1200 et 1204 de l’hégire, pour ne réciter la haïlala avec l’istighfar qu’une fois l’initié entièrement dégagé de ses impuretés , pour devenir digne de réciter cette haïlala « il n’y a de Dieu qu’Allah » , considérée par le Prophète comme le meilleur des dhikrs ; le fait dépend du principe de la Takhlya avant la Tahlya , c’est-à-dire le dégagement des impuretés par une dépuration adéquate de l’initié.
Seconde question : Le Cheikh s’est prévalu d’une Sainteté dont l’exhaustivité s’étend de Qaf à Qaf, c’est-à-dire de l’extrême bout du Cosmos à l’autre ; il a été doté par Allah, dans le Paradis, du rang des Prophètes (et non des Messagers, c’est-à-dire Rossol, comme il est dit dans la question), la différence entre les deux, est que le Prophète demeure assujetti à l’Autorité spirituelle du Rassoul, en tant que Messager, qui lui est antérieur. Ce genre de don est un simple privilège, qui n’implique aucune suprématie, comme c’est le cas habituel dans de tels états. Le grand Cheikh Moulay Abdelkader Jilani avait atteint le même degré. Le fait est corroboré dans plusieurs hadiths du Messager Sidna Mohammed ; d’ailleurs, le Cheikh lui-même qui compara les compagnons du Prophète (à plus forte raison les prophètes) aux plus grands Pôles, souligne que le compagnon est tel un faucon qui maîtrise l’air, alors que le plus grand des Pôles ne dépasse guère la situation d’une simple tortue, dans son élan très limité.
3ème question : L’Imam Malik cite dans son « Mouattah » un hadith rapporté par Abdallah ibn Omar, ainsi que le grand Recueil de Tabarany, tous deux précisent que la pondération (ou la mesure) l’équilibre et la haute dignité constituent une des vingt cinq parties de la Prophétie, ce qui veut dire que le moumin qu’Allah dote de ces caractères est considéré comme ayant atteint certains rangs des Prophètes, alors qu’il en est bien loin. D’autres hadiths (propos authentiques du Prophète) sont rapportés par les Recueils de la Sounna dont ceux-ci:
- Le Prophète dit : Allah m’a autorisé à profiter de ce qu’il n’a pas permis aux Messagers Moïse et Haroun , tels les butins appropriés dans les batailles contre les polythéistes ; la communauté mohammadienne fut dotée des mêmes dons;
- Au Paradis, la Communauté Mohammadienne se présente comme témoins des actes des autres communautés qui lui sont antérieures;
- Allah a donné en exhaustivité à Sidna Mohammed cinq privilèges qu’il n’a pas octroyés aux Prophètes et Messagers, dont le fait qu’Il a considéré la terre, toute entière comme mosquée pure et digne d’être maison d’Allah;
- Le Prophète dit : ceux qui s’aiment entre eux par amour d’Allah, le Jour du Jugement accèdent seuls à des chaires de divine lumière, ce qui n’est pas accordé aux Envoyés d’Allah.
De sa part, l’Imam Assouyouty cite dans son ouvrage (al-itqan sur les Sciences du Coran) , le hadith rapporté par Abou-Daoud et d’autres , de Omar ibn Al-khattab (Agrément d’Allah sur lui) citant les propos du Messager (Salutations d’Allah sur lui) : ‘’il en est parmi les fidèles d’Allah, des gens qui ne sont ni Prophètes, ni martyrs , que les Prophètes et les martyrs jalousent, le jour du Jugement, en raison de leur privilège auprès d’Allah’’ , et les compagnons du Messager de lui demander qui sont-ils ; il répondit : ce sont des gens qui se sont aimés par amour d’Allah , sans avoir entre eux de liens de parenté , ni d’intérêts financiers ; je jure, par Allah que leurs visages sont tout luminescence ,qu’ils sont baignés de lumière et qu’ils ne sont nullement touchés par les craintes et les attristements que connaitront les gens’’. Des hadiths analogues sont rapportés également par Abou Hourayra, Jabir ibn Abdallah et Mardououih.
4ème question : Il est cité dans la 1ère partie du chapitre « certains hauts degrés de sidna Cheikh.. » que l’un de ses grands avantages est qu’il a acquis toutes les sciences Mohammadiennes qui sont au nombre de cent onze milles sciences, chacune comprenant soixante douze sous-sciences ; et les Saints ayant atteint la plénitude du degré, acquièrent ces sciences, comme Sidna Cheikh (agrément d’Allah sur lui). On retrouve dans les ouvrages « tanbih al-aghbyae » et « adhourrou al mandhoum » se rapportant aux Sciences du Coran, l’existence de quelques trois mille sciences ; les Sciences d’Allah étant incommensurables, et dont Il attribue ce qu’Il veut à qui Il veut.
238- QUESTION : Je me posais cette question sur la relation entre Dieu et Son Prophète Jésus : Comment un Envoyé de Dieu pouvait-il clamer qu’il était le fils de Dieu, alors que Dieu ne peut pas avoir de progéniture ? Merci pour votre réponse et pour le plaisir que m’apporte la lecture de vos ouvrages.
238- REPONSE : Cette divination de Jésus a suscité diverses réactions, depuis les premières décennies de l’ère chrétienne. La problématique est toujours plénière, car irrationnelle. De nos jours, une certaine Eva, savante chrétienne, qui avait adopté l’Islam, était vivement secouée par cette hérétique prétention. Décédée, il y a à peine une décennie, elle dût se déplacer des centres de recherche de Mme Pasteur, à Paris, vers Athènes, car le grec fut la langue de révélation de l’Evangile. Elle se rendit vivement compte, comme elle me l’a affirmé elle-même, après quatre ans de contacts avec les milieux ecclésiastiques et autres, que le peuple hellénique fait encore usage des termes fils et fille, pour désigner les divers serviteurs, en tous ménages. Les mêmes termes sont encore employés, dans d’autres pays, et, notamment au Maroc, avec la même signification. Toute confusion est donc à écarter entre les mots évangéliques fils et serviteur de Dieu, synonymes manifestes, depuis les origines.
239- QUESTION : Est-il permis de demander à un maitre tijani, (si possible et si cela n'outrepasse pas les règles de bienséance) de faire un dou'a de guérison dans
cette vie pour une personne ? (il est dit par certains que le dou'a est inclus dans le qadar) ?
239- REPONSE : En réponse à votre question, je tiens à vous souligner que tout doua' de guérison ou autre n'est qu'une adresse à Allah l'Unique Protecteur et Guérisseur. Le fait n'est guère contradictoire avec le concept du qadar tel qu'il est dans le Coran, comme un simple acte à double sens positif et négatif. En effet tout en concevant le qadar comme actuation, dans un certain sens, il l'est également dans l'autre sens, selon la conception Coranique, qui nous incite à s’activer quel que soit le mobile. Le Prophète lui-même a étoffé cette conception dans maints hadiths où le Messager d'Allah, nous incite à nous demander, à juste titre, quel est le véritable promoteur de la fatalité. N'est-il pas Allah dans les deux cas? Et, c'est pourquoi aussi le Prophète Sidna Mohammed, entrant un jour dans la mosquée, entendit ses compagnons se concerter sur le qadar. Il quitta immédiatement l'oratoire. Le Khalife Omar ibn Al-khattab analysant l'effet du qadar dans les deux sens, ne manqua pas de citer comme exemple deux chameaux, l'un dans un terrain stérile et l'autre dans un terrain fécond. Les deux ne sont-ils pas sous l'effet du qadar ?.
240- QUESTION : Quel est le concept de la Himma dans la tariqa tijania ?
240- REPONSE : La ‘’himma’’ a été définie dans une analyse exhaustive par le Cheikh Sidi Ahmed Tijani (Jawaheer Almaâny T 1 p. 89 éd. dar al-fikr , avec en marge les Rimah d’El-Fawty), où il nous décrit en détail, les propriétés et caractéristiques de la « himma », que le Cheikh ne manque guère de la citer, en liaison avec la qualité d’el-hazm (résolution ou détermination), en précisant bien que la « himma» résolue , c’est-à-dire une volonté étayée par une résolution ferme , imperturbable et dégagée de toute velléité personnelle – constitue seule l’assise inébranlable d’un alignement, avec la Haute Volonté d’Allah , condition, sine qua non, de toute Proximité de la Sublime Présence Divine. Le subconscient du croyant initié, est alors, foncièrement étayé par un altruisme déterminé, agissant, serein et dépourvu de tout égoïsme. C’est là le cas, comme dit le hadith des « abdals » dont la générosité d’âme est la marque spécifique, et dont le célibat ne touche en rien la chasteté. Citons en tête de ces « abdâl » le renommé élu d’Allah, dont le tombeau est à Salé, Sidi Ahmed Ben Achir (huitième siècle de l’hégire), qui a rejeté ce bas monde et choisi l’isolement au point de refuser de rencontrer l’émir de l’époque Abou Inan Almariny.
241- QUESTION : Un shiite peut-il devenir tijani? C'est une question qui effectivement posée de la sorte ne conduit pas à une réponse réfléchie et mesurée, mais c'est un cas qui existe, et que j'ai eu à rencontrer en Europe. Le rite en lui même n'est point ici un sujet de discorde mais étant donné que la tarîqa at-Tijaniya est sunnite et qu’elle peut être transmise à toute personne désirant s'affilier à cet ordre soufi, homme ou femme, obéissant ou désobéissant, autonome ou esclave, le shiite ne saurait être une exception.
241- REPONSE : Quant au désir de certains musulmans chiites d’adhérer à une des confréries sunnites , telle la confrérie tijanie, la chose n’est pas impossible, la condition essentielle étant l’attachement à la sunna, en se conformant ainsi à la conduite des imams chiites eux-mêmes, sur lesquels on rapporte de source sûre, qu’ils se référaient aux hadiths authentiques de Bokhari , Mouslim, et autres, ajoutant foi ainsi aux guides sunnites et à leurs citations, et ce par respect et révérence à l’égard de tous les musulmans, compagnons du Prophète et autres, sans s’arrêter sur des détails formalistes transmis par les imams de l’Islam à travers les époques et les pays. Ainsi donc, le chiite attaché à la sunna, ne diffère d’aucun autre croyant musulman dans ses comportements et appartenances. Ceci dit, il faudrait absolument que le candidat chiite à la tarîqa, désavoue certains principes chiites, permettant de se réfugier dans la dissimulation illicite (taqiya) et dans l’usage de faux, comme ce qui est assigné à Sidna Jaâfar As-sâdiq (la taqiya fait partie de ma religion et celle de mes ancêtres, et celui qui n’a pas la taqiya n’a pas de foi) et (les neuf dixième de la religion sont de la taqiya) ; alors que si les neuf dixième de la religion faisaient partie de la taqiya, le Prophète SASL n’aurait pas enduré toutes les sortes de perniciosités de la part des mécréants Quraychites en leur faisant état de la vérité, et en les appelant à rejeter l’idolâtrie et à adopter le monothéisme, et au lieu de cela, il se serait réfugié toute sa vie dans la dissimulation et l’adulation. De même que le chiite devrait désavouer le principe de dédier la imamat islamique (souveraineté religieuse et temporelle de droit divin, dite imamiya) à Sidna Ali Ibn Abi Talib et à ses descendants, en se référant à une parole non authentique du Prophète où il aurait déclaré que cette imamat reviendrait après lui à Sidna Ali Ibn Abi Talib, avec l’immunité de l’erreur que les chiites y attachent, en contradiction aux termes du Coran et de la Sunna, et aux pratiques des musulmans. Ce chiite devrait également désavouer l’autorisation du mariage purement charnel et temporel (dit al-mout-â), et la prohibition du mariage avec les gens du Livre, et autres concepts analogues.
242- QUESTION : Il faut se rendre à l'évidence que l'internet a porté préjudice à la culture de la lecture heureusement que jusqu'à ce jour, beaucoup résistent, restant attachés à cette passion et cette intimité qui prend forme chaque fois que le lecteur transcende l'écrit pour vivre l'évènement. Donc la lecture d'un livre volumineux de nos jours, pour un jeune n'est pas chose courante, par contre les revues ou magazines sont adéquats à la mentalité de l'homme d'aujourd'hui. J'espère que bientôt, une revue Tijani (MAJALA) verra le jour, et s'imposera dans notre espace culturel, prenant le pas à la célèbre TARIQ EL HAQ de l'érudit, Seydi Mohamed el Hafez el Misri qu'Allah en soit satisfait.
242- REPONSE : Quant à l’émission d’une revue à l’exemple de « Tariq al-Haq » que publiait le vénéré alem Mohammed Al-Hafidh l’Egyptien, il y a certes obligation de le faire, seulement cela exige une spécialisation et des moyens pour que la revue soit d’un niveau convenable, à l’exemple de la revue « Daewat al-Haq » ; nous estimons cependant que ce qui est pressant actuellement, c’est de se suffire avec les nouveaux moyens pratiques, consistant à utiliser les sites internet permettant de se mettre en liaison permanente avec le monde entier, ce qui a d’ailleurs poussé le vénéré Professeur fils de Sidi Mohammed Al-hafidh, après s’être vu dans l’obligation d’arrêter la publication de la revue après le décès de son célèbre fondateur en 1978, à recourir à la création d’un site internet spécifique très intéressant, qui a rendu la possibilité de communiquer directement et en continu avec les confrères tijanis et autres. De notre part, nous avons emprunté la même voie en ouvrant l’accès à travers notre site internet aux réponses à toutes les questions qui nous parviennent de par le monde concernant l’islam en général, et la tarîqa tijaniya en particulier ; et surtout avec les réponses multilingues (arabe, français, anglais), que nous regroupons par centaines dans des publications périodiques distribuées gratuitement dans divers pays selon la langue utilisée ; et nous assurons ainsi l’intercommunication avec les lecteurs pour réaliser davantage d’intérêt et de clarté.
246- QUESTION : Ma question est de savoir quelle est la date de naissance exacte du Cheikh, de même que la date de son décès, car il y a des confusions entre le mois de Chaoual et celui de Safar.
246- REPONSE : La date de naissance de Sidna cheikh n'est pas connue avec précision, c'est en 1150 H & 1737 C. Quant à la date de décès, c'est le jeudi 17 Chaoual 1230H - 1815 C.
247- QUESTION : Est-ce vrai que le nom de Dieu le plus grand est la sourate Al Fatiha récitée en état de propreté rituel et sans remuer la langue?.
247- REPONSE : Remuer la langue en lisant la Fatiha ou sourate al-ikhlass, cet acte s’intégrerait dans un autre contexte connu sous le nom de récitation interne par le cœur, où la récitation une fois de la Fatiha, équivaudrait à deux cents milliards de la salat al fatihi (se référer à une missive du Cheikh citée par Sidi Omar El Fouty dans son livre Arrimah).
248- QUESTION : J'aimerai savoir quelle est la différence quand on prononce un nom divin avec ya et sans le ya?.
248- REPONSE : Il semble, d’après les textes des différents awrâds du Cheikh Sidi Ahmed Tijani, que la règle est l’expression de la particule d’adresse « ya »;néanmoins, j’ai pu retenir dans ces wirds, rapportés dans la chaine de transmission des grands Moqadems de la zaouïa mère à Fès où est inhumé notre éminent Cheikh Tijani, que le mouride prononce le mot Allatif sans particule « ya », mais constaté la présence de cette particule dans le zajr du dhikr, c’est-à-dire les termes de terminaison, on peut se demander s’il s’agit d’éviter un double emploi.
249- QUESTION : Comment choisir une tarîqa?.
249- REPONSE : Quant au choix de la tarîqa, la Boghia de Sidi Larbi Bensayeh, code de la tarîqa, dans une des sept requêtes traduites et intégrées dans notre propre site web, décrit en l’occurrence l’acte optionnel du mouride.
250- QUESTION : Je travaille à l’hôpital mai je n'ai pas vraiment le temps de réciter les wirds?.
250- REPONSE : L’initié travaillant dans un hôpital, qui ne trouve pas le temps de réciter ses wirds, peut contourner cet empêchement en décalant les heures de dhikr, en les reportant aux heures où il aurait le loisir de le faire même en dehors du temps optionnel, c’est-à-dire entre la icha et l’aube … ; quant au wird du matin, il peut le faire avant ou après l’aube – le qadae, c’est-à-dire le report est possible même en dehors de cette échéance.
251- QUESTION : Pourquoi ne donne- t- on pas l’autorisation par mail? N’est ce pas Dieu qui guide vers le chemin droit?.
251- REPONSE : L’autorisation du wird par mail ne serait pas suffisante, car le contact entre le Moqadem et le mouride est absolument nécessaire étant donné la nature et l’importance des échanges efficients d’idées entre les deux partenaires, avant l’autorisation. Mais après l’accord mutuel entre les deux, la permission pouvant se faire, n’étant alors qu’un formulaire d’authentification. Allah, certes, guide vers le droit chemin, mais le mouride demeure responsable d’opter manifestement pour un choix effectif.
252- QUESTION : J'ai lu dans un livre que un des cheikhs avait reçu l’autorisation sans la présence du maitre?.
252- REPONSE : Pour ce qui est de l’autorisation sans la présence du Maitre, le représentant du Maitre qui est le Moqadem suffit, ayant été autorisé initialement par la chaine de transmission.