Questions-Réponses sur le Soufisme
 

Questions & Answers on Sufism (Translated into English by Mr Taoufiq GAZOULIT)

 

Authenticité du Soufisme Islamique bien entendu

 

 

3- QUESTION : Je suis à la recherche d’un maître spirituel à Genève. Est-ce nécessaire ? Quel est votre conseil ?

3- REPONSE : Je ne connais guère de maître spirituel à Genève. Quant à la nécessité d’avoir un conseiller de ce genre, les soufis en sont unanimes.

 

 

10- QUESTION : Je voudrais avoir quelques connaissances sur la Tariqa El Qadiria.

10- REPONSE : La Tariqa Qadiria est la voie instituée par le grand Alem et Soufi Sidi Abdelkader JILANI, dont le tombeau se trouve en Iraq. C'est un grand Cheikh considéré par l'éminent jurisconsulte IBN TAYMIA, comme le plus proéminent, dans la catégorie des grands cheikhs en Islam. La plupart des voies maraboutiques se réfèrent à cette secte Sounnite, éminemment préférée, à cause de sa source et de la haute dignité de son promoteur. Pas un seul des Fatwas d'Ibn Taymia, parmi celles d'une trentaine d'ouvrages en l'occurrence, n’infirme les caractéristiques et l'authenticité de ce Cheikh, que le promoteur de la Tijania considère comme un des pôles les plus éminents de l’Islam.

 

15- QUESTION : Je voudrais entreprendre l'étude des écrits d'Ibn Arabi (Cheikh Al-Akbar), mais après plusieurs tentatives de lecture directe des ouvrages, j'ai dû renoncer, étant donné la complexité et la difficulté des idées qui y sont développées. Auriez-vous l'amabilité de m'indiquer un livre en français qui puisse m'introduire ou m'éclaircir sur ses écrits ? Le livre d'ADDAS Claude " Ibn Arabi, ou la quête du soufre rouge " Paris: Gallimard 1989, pourrait- il me convenir? En vous remerciant pour votre attention ainsi que pour votre aide.

15- REPONSE : En sus de l'ouvrage que vous citez, vous pouvez consulter celui d'Henry CORBIN, intitulé "L'Imagination Créatrice chez IBN ARABI". C'est un ouvrage de teinte chiite, et très profond. Il pourrait s'équilibrer avec l'ouvrage de Claude ADDAS. J’ai eu le plaisir d’avoir lu les deux.

 

16- QUESTION : Pourriez-vous m’indiquer, et ce de manière précise, une technique de Dikr que je puisse suivre ? Je le pratique parfois, mais ne sais pas exactement comment, ni quelle formule utiliser, à quel rythme ...?

16- REPONSE : Le meilleur dikr est la récitation du CORAN, surtout 3 sourates dont "la fatiha", qui équivaut selon un hadith à l'ensemble du Coran. Deux autres sourates dont l'une appelée sourate du "destin" équivaut à la moitié du Coran. La troisième sourate dite "sincérité" équivaut au tiers du Coran, outre les autres dikrs connus comme la "hilala" (la ilaha illa allah), et des oraisons pareilles avec la "salat ala nabbi" (bénédiction du Prophète).

 

26- QUESTION : Que dit l’islam sur la musique et la danse (sans mixité) ?

26- REPONSE : Dans mon ouvrage en arabe intitulé "Encyclopédie du Soufisme Islamique entre l'Ouest et l'Occident", publié en 3 volumes, j'ai réservé une étude substantielle sur la musique et la danse, telles qu'elles sont conçues et souvent légitimées même par le cheikh Tijani, quand elles sont dégagées de tous éléments excentriques, dont j'ai cité quelques spécimens.

 

 

35- QUESTION : Nous nous intéressons aux qassayd el madih. Nous vous saurons gré de nous aider, dans notre démarche, si toutefois vous pouvez. Nous sommes des frères de la voie naqshbandi. Cette démarche est personnelle. Nous avons visité votre site sur la voie tijanie.
35- REPONSE : Les poèmes sur la bénédiction du Prophète Sidna Mohammed (Qassayd el madih) sont multiples et divers. Mais les meilleurs et les plus en vogue dans le monde musulman sont les 2 poèmes composés par le grand connaisseur soufi AL BOUSAYRI et qui s'appellent "AL HAMZIA" et "AL BORDA", qui ont été traduits en français. Vous pouvez en trouver des exemplaires, dans les bibliothèques ou les librairies spécialisées dans les ouvrages islamiques.

 

40- QUESTION : Je suis un frère de l’Afrique, je voudrais savoir quelle est la signification de «hizb al sayfi», en français ?

40- REPONSE : Le hizb a deux sens : le parti (groupe partisan), ou oraison (dikr). Sa signification en l’occurrence est « oraison de l’épée », c’est-à-dire « oraison tranchante » ou dikr efficient ou fulgurant. Ce hizb a été élaboré par le grand soufi andalou Ibn Arabi. C’est une oraison comportant une dizaine de pages. Sa récitation peut être remplacée, d’après le grand cheikh Sidi Ahmed Tijani, par la lecture quarante et une fois de la sourate coranique intitulée « sourate Al Qadr » (sourate du destin).

 

54- QUESTION : J’aurais bien aimé vous écrire ce message en Arabe, car ça m’aurait permis de mieux formuler les quelques questions, auxquelles j’espère que vous allez aimablement répondre, en dépit de vos nombreuses préoccupations et responsabilités. Malheureusement, mon ordinateur ne me le permet pas. D’abord, je vous remercie et vous félicite pour l’effort extraordinaire que vous déployez, pour diffuser via internet le savoir encyclopédique qu’Allah vous a octroyé et promouvoir, ainsi, la cause de l’Islam Pur, comme vous le dite dans l’un de vos interviews. J’aimerais vous exposer un songe dans lequel j’ai vu notre Prophète Sidna Mohammed, et, qui a provoqué chez moi un sentiment d’euphorie (Hal), qui est resté avec moi une ou deux journées après la nuit du rêve, que voilà : « je me voyais khairan wa salaman  au centre de la ville de Houston aux USA (j’ai vécu pendant un certain temps dans cette ville il y a quatre ans) j’ai été avec une personne amie, non identifiée dans le rêve. Nous discutions de l’authenticité d’un Hadith Sharif. Je disais que ce hadith est authentique et mon ami soutenait le contraire. Alors que nous étions en train de discuter à haute voix , j’ai aperçu une personne radiante, assise au pied d’un gratte-ciel, au milieu d’une horde des sans-abri (les « homeless » qui, réellement, abondent dans les centres des grandes métropoles américaines). J’ai, d’emblée,  identifié cette personne comme étant le Prophète Sidna Mohammed. J’ai, alors, dis à mon interlocuteur : pourquoi chamailler, allons puiser à la source, voilà le Prophète lui-même, nous allons lui demander, s’il a dit ce Hadith ou non. Nous nous sommes approchés de lui et je me suis mis à genoux, je n’ai pas pu voir son visage, tellement il était radiant comme phare ; j’ai, alors, pris sa main ( akhadto yadaho acharifa) je me suis prosterné sur elle, en l’embrassant avec ferveur et, un « Hal » très fort s’est emparé de tout mon corps et m’a envahi de la tête aux orteils. Cet état est resté avec moi après le réveil…J’ai complètement oublié d’enquérir sur le Hadith, j’ai simplement dit à mon ami de faire comme moi : puiser la BARAKA. » Je dois vous dire que, comme beaucoup de ma génération, bien que croyant je ne priais pas et que je ne suis revenu à la religion en la considérant comme la fondation de ma philosophie de vie que tardivement (j’ai 42 ans), notamment à travers mes lectures sur le Tassawuf. Après ce rêve, la qualité de ma prière a changé : j’y suis plus présent et je respecte plus le temps obligatoire de chaque prière. Je voudrais savoir comment les soufis interprètent les songes dans lesquels apparaît Sidna Mohamed. Y’a t-il un lien avec le Voyage initiatique au sens « Soulouk » du terme ? Je demande ça, car pendant les jours qui précédaient le rêve  j’étais profondément préoccupé par la pensée  que je dois chercher un Cheik Aref bi Allah, sans lequel une personne ne peut jamais connaître véritablement Allah ?

54- REPONSE : La vision du Prophète dans un rêve, quand elle est sentie sûrement, par l'initié ne saurait être assimilée à un cauchemar. Un hadith authentique spécifie que Satan ne saurait aucunement s'assimiler dans cette vision au Messager d'ALLAH. Un autre hadith souligne qu'une vision à l'état de sommeil sera toujours renforcée à l'état de veille. Souvent, cette vision prophétique, est un rappel au croyant pour s'aligner étroitement sur les obligations de l'Islam. Vous l'avez vous-même constaté dans votre nouvel élan d'alignement.

 

 

56- QUESTION : Je suis en train de lire votre livre " Le Rationnel du Sacré " qu'un ami m'a ramené du Maroc. Je suis très intéressée par les trois monothéismes et le soufisme et votre livre me passionne. Je fais, actuellement, un travail sur le symbolisme de la Porte ; je n'ai encore rien trouvé se rapportant à ce symbole dans l'Islam, pourriez- vous m'aider ou me dire où je pourrais me renseigner ?

56-REPONSE : Il s'agit toujours chez le croyant musulman de se référer à la Porte sublime de la Présence divine, où le croyant initié voit se profiler son archétype d'initié. Cette notion se reflète sur la grande porte de l'Islam ou l'Empire Ottoman, qui supervisait pendant une bonne partie du Moyen Age tout le monde islamique. Cette porte de la Présence constitue l'accès sublime du soufi, quand il aura atteint le stade supérieur, dans la hiérarchie. La, dans ce forum, l'ésotérisme se confond avec l'exotérisme, c'est-à-dire que le somato-psychique s'allie harmonieusement à une certaine philosophie où le for intérieur constitue, avec le premier, une symbiose humanisante. Un colloque de techniciens de haut rang, parmi les grands physiciens, a tenu ses assises à Tokyo en 1966. Ces études aboutissent à une constatation extraordinaire où l'électron, repéré dans la matière, se réfère indubitablement à un autre électron, celui de l'esprit. Dans cette symbiose, sublimement humaine, les deux composantes considérées comme contradictoires ne sont au fond que complémentaires l'une de l'autre. Se référer à mon ouvrage intitulé "L'Islam dans ses sources" chapitre intitulé "La spiritualité de la matière".

 

 

59- QUESTION : Nous sommes à la recherche de documents ou livres sur le Cheikh Hamallah originaire du Nioro (Sénégal) déporté en France mort, et enterré à Montluçon en 1949.

59- REPONSE : Prière de se référer à l'Institut IFAN à Dakar, pour vous donner la liste des articles et études sur la biographie de ce personnage.

 

61- QUESTION : Je m’intéresse au soufisme, mais je n’ai toujours pas compris l’origine de cette spiritualité et l’origine du mot.

61- REPONSE : Il n'y a pas d'unanimité, quant à l'origine du mot soufisme. J'ai réservé tout un chapitre, dans mon ouvrage en arabe "encyclopédie du soufisme", sur ce thème. On a cité quelques origines éventuelles comme le "souf" (laine) qui est l'habit habituel des soufis. On a parlé aussi de "ahl souffa" (groupe de compagnons du Prophète tous célibataires  hébergés dans la grande mosquée de Médine). Quant à la notion de spiritualité, elle n'est guère différente dans son fond ultra-humain de l'Islam lui-même, tel qu'il est conçu dans la sounna et qui comporte à la fois le temporel, le psychique et le spirituel.

 

64- QUESTION : J'aimerais savoir où se situe le passage dans lequel Ibn Arabi, mentionne le fait qu'il y ait eu 40 Adam, avant Adam que nous connaissons (Le Rationnel du Sacré). Y a-t-il un hadith même apocryphe, y faisant allusion ?

64- REPONSE : Cette référence à Ibn Arabi, concernant la question que vous soulevez, et dont j'ai parlé dans mon ouvrage "Le Rationnel du Sacré", est bien sûre, quoique je ne me rappelle guère où j'ai repéré le texte. Ce propos Hatimite peut paraître, quelque peu, excentrique, d'autant plus qu'Ibn Arabi est le seul à l'avoir affirmé ; mais le texte coranique lui-même, cité dans le même texte, semble être un commencement de preuve. Si on tient compte du terme coranique "safaka", il peut concerner un être animal ou humain adamique, ou être semblable, abstraction de tout autre élément angélique ou des génies (voir notre article sur la pensée darwinienne).

 

85- QUESTION : Je voudrais entrer dans une tariqa, mais mon mari ne m'y autorise pas; que puis-je faire ? Comment devenir disciple de la voie ? Les hommes et les femmes sont-ils séparés lors des réunions ? Savez-vous où se réunissent les soeurs en région parisienne ?
85- REPONSE : Avant de penser à intégrer une voie spirituelle quelconque, notamment la Tariqa Tijania, vous devez suivre un test personnel, de quelque temps. Durant ce délai, vous pouvez procéder à la récitation de la salat (bénédiction du Prophète), pour vous ouvrir le for intérieur et sentir en vous une réelle disposition à intégrer ce forum. C'est une procédure que vous devez suivre en secret et à tête reposée sans avoir besoin de l'autorisation de quiconque. Vous me questionnez, aussi, sur les réunions éventuelles entre hommes et femmes, au sein de la Tariqa ; dans quelques zaouïas, des lieux sont réservés séparément aux uns et aux autres. Pour ce qui est des zaouïas affairent à la voie Tijania, que je connais le mieux, plus d'une dizaine de zaouïas se trouvant en région parisienne dont celle de Gennevilliers. Quant à la recherche d'un guide spirituel, vous n'en aurez besoin qu'à la fin de ce test.

 

91- QUESTION : Je m'intéresse à la pensée messianique, sa nature; le lien qu'elle institue entre le temporel et le spirituel; l’extéritorialisation qu'elle implique un évènement à venir qui, sans cesse, transforme le présent à une sorte de renversement du temps et de l'Etre. C'est assez confus pour le moment; la différence entre un messianisme sain, qui invite à la transformation de soi et au voyage spirituel. Je pense à Iqbal, et un messianisme malade proche de la névrose et fascinant. On trouve une pensée messianique, aussi bien chez Sohrawardi que chez Ibn'Arabi; et dans le monde contemporain chez Mahmud Taha. J'essaye, donc, de comprendre quelles pouvaient être les lignes directrices d'une pensée messianique en Islam ; surtout après avoir lu le livre splendide d'un philosophe que j'apprécie beaucoup : Levinas, qui expose la pensée messianique, dans la religion juive qui lui est propre. Quelles sont donc les lignes directrices d'une pensée de l'événement messianique en Islam ? J'ai, d'ailleurs, trouvé un début de réponse dans votre écrit "Le Rationnel du Sacré", dans le deuxième chapitre de ce même livre.
91- REPONSE : En sus de ce que j'ai déjà écrit dans mon ouvrage "Le Rationnel du Sacré", je peux expliciter encore mieux en vous précisant que le secret du messianisme réside dans le dogme islamique que : Jésus, fils de Marie, est le Messie proclamé dans le Coran et les sentences prophétiques. Son avènement coïncide avec celui du Grand Elu AL MAHDI AL MOUNTADAR (Le Mahdi attendu). Certaines autres religions croient à ce qu'on appelle le Millennisme, c'est-à-dire l'avènement du Messie au 2ème ou 3ème millénaire, événement tant attendu par les uns et les autres, et qui provoque le mouvement attentiste et son événement actuel aux USA. Vous pouvez, donc, avoir une idée adéquate sur les interférences de tous ces dogmes, pour bien concevoir le secret des remous auxquels on assiste actuellement auprès de certains lobbies.

 

96- QUESTION : Peut-on (comme cela se passe souvent) donner la permission de réciter certaines invocations via Internet ?
96- REPONSE : Cette permission peut, à la rigueur être accordée via Internet, mais cela nécessite parfois des explications préliminaires.

97- QUESTION : D'où vient la litanie Hizb Sayfi ? J'ai lu qu'elle avait été inspirée au cheikh Rifa'i que Dieu lui fasse miséricorde.
97- REPONSE : La litanie Hizb Sayfi a été élaborée par Ibn Arabi Al Hatimi. Elle a été peut- être inspirée à certains autres cheikhs qui n'en sont pas les auteurs.

99- QUESTION : Qui est le sceau de la sainteté Mohammadienne ?
99- REPONSE : Il n'existe pas un seul sceau de la sainteté mohammadienne. Certains parmi les grands pôles, l'ont été, à leur époque. Mais, le cheikh Tijani est le sceau des sceaux.

104- QUESTION : Quelle est l'origine de "ism al jalala" ?
104- REPONSE : ISM AL JALALA qui veut dire "nom de Majesté", c'est le terme ALLAH qui exprime la grandeur, la magnificence et la gloire d'ALLAH.

 

107- QUESTION : J'ai lu, avec un grand intérêt, les questions et réponses, dans votre site. J'ai cherché en vain sur Internet ce que c'est dalil el khirat qu'on récite dans certaines cérémonies. Pouvez vous m'éclairer ?
107- REPONSE : Dalil Al khayrat est un recueil des hommages du Prophète Sidna Mohammed (ss) élaboré par Ibn Slimane AL JAZOULI, originaire de la région de Marrakech, comportant des oraisons authentiques sur la bénédiction d’ALLAH sur Son Messager. C’est un ensemble de salawate très en vigueur et répandu dans tout le monde musulman. Au cours d’un de mes voyages, dans les républiques islamiques en URSS, j’ai constaté que cet ouvrage était le récit quotidien de millions de soufis dans cette partie du monde. Sa Majesté Amir Al Mouminine HASSAN II, a tenu à la faire réciter dans la mosquée du Prophète à Médine, par de grands oulémas du Royaume. Ce geste était très significatif vis-à-vis des wahhabites, qui n’assimilaient guère ce genre d’oraisons. C’est surtout, pour démontrer l’impact d’un grand soufi marocain de par le monde.

109- QUESTION : Je tiens, tout d'abord, à vous remercier, pour l’effort que vous faites, afin de nous éclairer. J'ai remarqué que vous utilisiez le mot «secte», dans certaines des questions et réponses (par exemple secte tijanie ou secte qadiriya). Je suis français converti à l’Islam, et pour nous en France, le mot secte a une connotation négative. Est-ce le même sens, lorsque vous l'utilisez ? J'aimerais, aussi, connaître la présence de la Tariqa naqshbandiya au Maroc et au Sénégal.
109- REPONSE : Votre remarque est pertinente. J’aurais pu employer le terme « voie », au lieu de « secte ». Mais, je compte toujours dans cette appellation, d’abord, sur le contexte, et ensuite, pour ne pas faire de différence ostentatoire entre les sectes théologiques et les sectes soufies, et donc ne pas soulever des contestations sur ce thème. Quant à la Tariqa Naqshbandia, elle est surtout représentée  par Annassiria, de la région de Draa, qui constitue une grande voie, dont le promoteur Sidi M’hammed BENNASSER, avait un contact soutenu avec l’Orient, notamment lors de ses pèlerinages du hadj ou autres. D’ailleurs, les "Rihlats" ou voyages itinéraires élaborés par les Nasséristes, membres de la même famille sont très connus. Le Sénégal avait donc dû recevoir son quota d’influence du fait de l’approche géographique entre l’extrême Sud du Maroc et le reste de l’Afrique Occidentale.

 

127- QUESTION : Al Khidr est-il toujours vivant, et qui fut-il ? Le compagnon du Prophète Moussa, Yuchah Ibn Noun enterré à Istambul, fut-il un saint? Quel était son lien avec Sidna Moussa ?
127- REPONSE : D'après maints hadiths, Al Khadir (ou Al Khidr), est toujours vivant. C'est un simple Wali (élu), et non Prophète. Yuchah Ibn Noun est cité parmi les Prophètes de Béni Israél (Israél ou Jacob, petit fils d'Abraham). C'est un Prophète qui avait poursuivi le message de Moïse, après sa mort.

 

134- QUESTION : Je suis actuellement, un étudiant sénégalais à Lyon, en France. Le contenu riche de votre site et votre ouverture d'esprit pour répondre à toutes ces questions de divers sujets, m'encouragent à vous poser à mon tour, beaucoup de questions surtout sur le soufisme, alors si vous permettez en voici quelques unes : comment est-ce qu'on connaît, si un homme est wali ou non ? Car, il y a beaucoup de cheikhs autour de nous, mais on ne sait pas vers qui se diriger. Y a t-il une façon sûre et pratique, pour connaître la tariqa qui nous convient le plus, autrement pour connaître le meilleur cheikh pour nous faciliter le chemin ? J'ai entendu un hadith qui m'a bouleversé, disant que tous les 100 ans, il apparaît un homme qui renouvelle cette religion ! Est-ce que ce hadith est vrai ? Si oui, qui est donc selon vous, cette personne dans notre époque ?
134- REPONSE : En réponse à votre première question sur la connaissance ou la reconnaissance éventuelle d'un wali, il a été signalé dans la "Boghiat" de Sidi Larbi BENSAYEH, un des khalifes tijanis, que même le wali ne saurait se connaître lui-même. D'autres walis prétendent le contraire. Mais, il y a des symptômes qui pourraient détecter l'existence chez certains  élus, quelques indices susceptibles de déceler, parfois, des caractéristiques qui demeurent, malgré tout, quelque peu ambiguës, parce que les côtés ésotériques d'un wali ne sont pas catégoriquement vérifiés. Concernant votre deuxième question, le même auteur Sidi Larbi BENSAYEH a répondu dans sa "Boghiat" à ceux qui se sont demandés, si le cheikh tijani avait bien atteint ce "maqam" ou degré. Il a répondu que ce degré n'a rien à voir avec le "maqam" ésotérique, et que tant qu'il n'y a pas de texte émanant du cheikh tijani, ou de ses khalifes, lui accordant cette qualification, on ne peut guère le lui confirmer. Maintes autorités canoniques, parmi les grands imams, s'étaient arrogées cet état sublime, mais d'autres ne le leur avait pas reconnu. Je ne connais pas, présentement, les références d'authenticité de ce hadith dont le texte est très répandu parmi les grand imams. Quant à l'identité du personnage auquel cette mission doit être ou peut être confiée, dans chacune des périodes historiques citées, il est difficile de la connaître exactement, car celui qui se sent à la hauteur de l'arroger est seul qualifié pour le prétendre. En effet, plusieurs personnages éminents dans le monde islamique avaient cru atteindre ce degré.

 

167- QUESTION : J'ai fait un rêve qui m'incite à prier d'avantage sur Sidna Mohammed (psl). Combien de fois dois je prier, et comment ?
167- REPONSE : La bénédiction  ou louange du Prophète (psl), constitue le meilleur dikr, après la hilala, car dans un verset du Coran, Allah Lui-même se charge de bénir le prieur, qui la récite. Ce récit divin est décuplé par rapport à ceux récités par le prieur. Certaines autorités soufies soulignent que certains degrés de transcendance sont fonctions de l'ampleur de ce récit.

 

171- QUESTION : J'aurais voulu savoir laquelle de ces deux salats,  est la plus proche de la sounna, : "ALLAHUMMA SALLI ALA SAYYIDINA MUHAMMAD  ANABBIY  AL OUMMIYI WA ALA ALIHI WA BARIK WA SALLIM", et "ALLAHUMMA SALLI ALA SAYYIDINA MUHAMMADIN WA ALA ALIHI WA SAHBIHI WA SALLIM".
171- REPONSE : Les deux versions ne s'éloignent guère de la sounna, car elles comportent l'une et l’autre, les éléments essentiels de la salat et le salam (se référer à la question n°1).

 

177- QUESTION : Avant tout, je voudrais vous remercier d’avoir créé ce site, pour mettre toutes ces connaissances à la portée de tout le monde. Je voudrais que vous m’expliquiez en quoi consiste le Hizb Sayfi, et m’indiquer son contenu en utilisant la translittération latine si possible. Et, dans tous les cas, je voudrais aussi la translittération arabe, si vous pouvez me la faire parvenir.
177- REPONSE : Hizb Sayfi est un dikr très confidentiel que seul un cheikh autorisé peut permettre sa récitation. Mais, je vous indique un substitutif rapporté par le cheikh Sidi Ahmed Tijani, à savoir la lecture de la sourate dite du Mérite « sourate Al Qadr » 41 fois. Quant aux prérogatives et avantages exceptionnels de hizb sayfi, leur nombre se monte à 12.000 selon les indications de grands cheikhs soufis. La moitié concerne notre monde, l’autre, le monde de l’au delà.

 

197- QUESTION : Pendant que j’étais en train de faire une prière sur le prophète (psl) 300 fois, je me suis senti attiré dans un état, qui m'a fait peur, car j’étais attiré par un état inconnu. C'est la deuxième fois que ça m'arrive, la première était tellement forte que j'ai dû prier Dieu pour que cette intensité baisse un peu, comment pouvez-vous expliquer ça et que dois-je faire ?
197- REPONSE : Ce qui vous arrive, quand vous faites votre prière, est normal. C'est un état qui peut même transcender, pour devenir extatique. Dans un tel cas, Satan peut toujours intervenir pour fausser le processus, il faut bien se garder d'écourter votre prière sous ce mauvais effet. Il faut vous habituer à affronter une telle perturbation, souvent satanique. C'est le seul moyen pour éloigner et en éliminer l'effet déprimant.

 

198- QUESTION : Lors d’un rêve, j’ai aperçu Foudayl Ibn Ayad. Je voudrais savoir pourquoi moi, et quelle relation nous relie, et qu'est-ce qu'il a voulu de moi ?. En fait, je voudrais savoir en quoi consiste  le processus d'appel d'un saint ?
198- REPONSE : Foudayl Ibn Iyad est  une grande autorité soufie des premiers siècles de l’islam. Je ne peux pas savoir pour quelle raison un lien spirituel pourrait s’édifier entre votre personne et la sienne. Demandez vous, vous-même, si à un moment donné, vous avez lu quelque chose sur lui, ou pensé à lui, pour détecter cette source de lien. Sinon, la source initiale d’une telle relation spirituelle demeure inconnue, comme celle qu’on peut parfois ressentir, et qui se traduit par le déjà vu.

218- QUESTION : Qui sont les Malâmitiya ? Quel est leur grade, dans le concert des Soufis ?

218- REPONSE : Les vrais Malâmitiya sont ceux dépeints par l'auteur de l'ouvrage élaboré au IVème siècle de l'ère hégirienne, intitulé " el Foutouwwa wa el Malâmitiya ". Le premier Khalife du Prophète, Abou Bekr, en fut le modèle idéal dont Sidi Larbi Ben Sayeh, auteur de la " Boghia ", cite les privilèges caractéristiques. Le célèbre compagnon du Prophète, Salmân el Fârissi (Persan), s'inscrit comme l'un des meilleurs de ces Initiés dont le décent exotérisme couvre la luminescence du for intérieur. Le Prophète qui l'estimait beaucoup, le considérait comme un membre de sa propre famille. Ibn 'Arabi les intégrait dans une catégorie qu'aucun acte surérogatoire ne distingue du commun des croyants. Bien mieux, ils s'ingénient à se comporter normalement, n'attirant guère l'attention, car ils s'isolent intérieurement dans la contemplation de Dieu, sans s'en départir et sans se démarquer par un comportement excentrique. Chacun d'eux vaque à ses occupations, sans exclusivisme prétentieux. Ils ne se prévalent d'aucun privilège ou droit spécifique propre. Les artisans sont, apparemment, absorbés dans leurs métiers, les artistes dans leurs ateliers, les manœuvres dans leurs besognes, alors que certains d'entre eux maîtrisent le Cosmos, de par leur sublime grade hiérarchique. Avec le temps, cette catégorie, bien attachée à la Sounna, dans sa déférente humilité, change sciemment de tactique, en exhibant, ostensiblement, des excentricités, de nature à se mésestimer aux yeux du monde ; donnant l'impression d'être imbus de lubie fantaisiste et capricieuse. Méconnaissant,ainsi, les mobiles initiateurs du comportement de leurs maîtres, les disciples, dans leur ostentation d'allure prétentieuse, se laissèrent entraîner dans des agissements qui s'éloignent des manières usuelles, dénotant parfois, des bizarreries flagrantes.