Questions-Réponses sur l'Islam
 

Questions & Answers on Islam (Translated into English by Mr Taoufiq GAZOULIT)

 

Tendance optimale de la Charia

 

6- QUESTION : Après un long cheminement intérieur, je me suis intéressé à la cabale juive et j'ai fini par expérimenter comment les quatre lettres du tétragramme de Dieu, YHVH, président à la formation de notre corps et de nos pensées, et sont le lien qui nous unit au divin. J'ai cherché quelques échanges dans les sites internet sur la Cabale, mais je n'ai pu trouver de contacts. Je suis sûr maintenant qu'il y a une cabale musulmane où les lettres ont une place prépondérante dans le lien qui unit l'homme à Dieu. Je suis sûr, aussi, que les lettres composant le nom de Dieu en Arabe, ALLAH, ont la même valeur et les mêmes fonctions que YHVH. Malheureusement, je ne sais pas comment. Pouvez-vous m'apporter cette connaissance ? Ces considérations ne me sont pas théoriques, elles sont inséparables du travail que je fais sur moi-même.?

6- REPONSE : Ce dont vous parlez constitue pour les vrais soufis non pas seulement une énigme, mais un forum inexplorable, parce qu'il est foncièrement dangereux pour un véritable ésotérique. C'est ce que certains appellent 'Al Jadwal", comme celui d'Al Ghazali ou d'autres. Il y a d'autres pendants plus spiritualisants mais moins énigmatiques, et, par conséquent, présentant moins de risques dans le cheminement vers Dieu. Mais, c'est un domaine affairant au nom suprême d'Allah dont la récitation autorisée constitue un facteur déterminant sur le plan, à la fois temporel et spirituel. Mais, ce nom sublime est rarement employé, sur un plan terre à terre de notre monde terrestre. Son mécanisme ne saurait se déclencher qu'avec une permission spéciale d'un grand Cheikh.

 

8- QUESTION : J'avais demandé de l'aide, on m'a donné votre adresse. Je me permets de vous demander conseil ; voilà, je vais essayer de vous expliquer ce qui me tracasse, depuis un certain moment, depuis un an et demi je me suis mis, après une poussée très forte de religiosité, à l'apprentissage de l'hébreu, du grec ancien et de l'arabe, afin de pouvoir lire les écritures dans leur langue de Révélation. J'ai arrêté l'arabe pour l'instant, parce que j'avais l'intention de faire deux années d'hébreu et de grec, afin de me dédier exclusivement à l'arabe, en septembre prochain ; en fait j'aurais acquis pour l'hébreu et le grec, des bases qui me permettraient, au besoin, de lire et comprendre quelques versets. Cependant, je conçois que tout cela prend du temps (et que celui-ci dans la vie d'un homme est primordial !) et que plus j'avance et plus je doute de l'utilité de cet apprentissage, car je me rends compte que Le Saint Coran suffit à remplir toute la vie d'un homme, ce qui rendrait non primordial l'étude de ces deux langues. En fait la question peut aussi se formuler d'une autre façon. La Bible est- elle primordiale pour un musulman ? ou a t -elle été dépassée par le Saint Coran ? ou la connaissance de ces langues (ainsi que des textes) est-elle un atout supplémentaire au développement du musulman ?.

8- REPONSE : L'apprentissage de la langue arabe, au moins partiellement, est nécessaire. Il y a en Afrique et en Asie des musulmans qui savent par coeur une partie du Coran, quoique ne connaissant guère l'arabe. Il suffit d'apprendre quelques versets de quelques lignes, pour réciter le Coran en arabe en cas de prière. Quant à l’apprentissage de l’hébreu, pour une raison ou une autre, le Prophète avait autorisé son compagnon Zeid à le maîtriser, pour lui servir d’interprète. Quant à la lecture de la Bible, par un musulman, le Khalife Omar Ibn Al Khattab avait suscité la colère du Prophète, en l’informant qu’il avait consacré deux semaines, à lire la Bible. L’Islam incite le croyant à ne pas se distraire, en dispersant ses efforts dans plusieurs domaines, au risque de ne pas maîtriser un seul, s’il lui consacre tout son temps. Pour le Messager d’ALLAH, le Coran, étant d’après le texte coranique le Rappel des autres Livres révélés, le croyant musulman doit s’y concentrer uniquement.

 

9- QUESTION : Je trouve que vous avez fait un très bon site. J'ai quelque chose à vous demander: je voudrais tout savoir sur l'adoption d'enfants dans l'islam, est- ce permis? dans quelles circonstances?

9- REPONSE : En principe l'adoption d'un enfant en islam n'est pas recommandée. Chaque enfant doit être attribué à son père, sinon à sa mère (si le père n'est pas connu). Le Coran insiste sur la justesse de toute attribution au père légitime. L'enfant adoptif n'a pas droit à l'héritage, sauf au tiers s'il lui est légué. Cela n'a rien à voir avec toute sorte d'adoption d'un enfant nécessiteux orphelin, ou de père et mère inconnus. Cet acte n'est reconnu que comme un simple acte de bienfaisance.

 

 

11- QUESTION : Quel est le degré de responsabilité de "ceux qui savent" : Maîtres, marabouts, imams devant Dieu par rapport à ceux qui se considèrent comme des apprenants, vis à vis de ces savants ?

11- REPONSE : Le degré de responsabilité des Imams Cheikhs ou autres vis à vis de leurs mourides ou des simples croyants, est de leur montrer la vérité sunnite, leur recommander l'accomplissement des actes cultuels, et leur détachement de tout ce que DIEU abhorre. Ces recommandations ou appréhensions constituent leurs devoirs. Si l'intéressé répond à cet appel, l'Imam peut reprendre ses directives chaque fois qu'il en sent le besoin, mais si l'intéressé semble ne pas y prendre garde, un nouvel avertissement s'avère nécessaire. Sinon il doit délaisser le récalcitrant à ses méfaits. Tout cela, d'après un hadith authentique, qui précise que si un croyant ne suit que sa passion ou ses plaisirs, on est en droit de ne pas se sentir obligé de se mêler de ses affaires.

 

12- QUESTION : Je vis dans un pays où beaucoup d'atrocités sont commises sur les chiens, avec des justifications qui me paraissent douteuses: ne faut- il pas respecter toutes les créatures de DIEU?  .

12- REPONSE : La protection des animaux est une obligation pour tout croyant musulman ou autre. La vie au sein de la communauté islamique constitue un forum paradisiaque pour les animaux, que l'Islam considère comme des êtres devant être mis en sécurité entière, sur tous les plans. Dans un hadith authentique rapporté par Al Bokhari, un mécréant a vu ses pêchés expiés par ALLAH, pour un petit geste qu'il a pu accomplir à l'égard d'un chien haletant de soif, sur lequel il s'est penché en essayant d'assouvir sa soif. ALLAH lui ouvre la voie du Paradis. D'autre part, le grand Imam Al Ghazali a été vu en rêve après sa mort (dit-on) ; il a reconnu que ses péchés n’ont été rachetés que pour avoir laissé une mouche assouvir sa soif, dans l'encre de sa plume. Toutes ces bonnes actions, durant toute sa vie, furent mises à l'index eu égard à ce geste clément vis à vis des êtres inférieurs.

 

20- QUESTION : Puis-je me rendre au cimetière visiter la tombe de mon frère en Algérie? 

20- REPONSE : La visite au cimetière était prohibée, au début de l'islam. Le Prophète Sidna Mohammed était très sévère, même avec sa fille Fatima- Zohra, qui lui avait annoncé s'être portée chez une amie pour lui présenter ses condoléances. Furieux, le Messager d'Allah lui avait annoncé, alors, que l'enfer attend celui ou celle qui se rend au cimetière. Un verset  du Coran avait fait allusion à cet interdit, mais le Prophète devait informer, plus tard, les croyants que cet interdit a été levé. Le cimetière est ouvert aujourd’hui à tous les croyants, car il n'y a plus d'éventualité païenne pour lesquelles l'interdit a été proclamé.

 

 

23- QUESTION : On me demande, dans mon entourage, si le fait d'aller consulter un magnétiseur, dans le but d'arrêter définitivement la cigarette, est licite ou pas?

23- REPONSE : Pour réaliser sûrement un tel but, le croyant doit se référer uniquement à sa volonté d'attachement à DIEU, en s'assurant de la licéité ou légitimité du fait. C'est, là, une question d'éducation spirituelle, qui a pour effet essentiel l'attachement exclusif à ALLAH.

 

27- QUESTION : Je serai reconnaissant si vous pouvez me donner des informations et conseils sur la boulimie et l’anorexie, et surtout du côté de notre religion. Je souffre de cette maladie depuis 23 ans. J’ai essayé toutes les méthodes qui existent, mais sans résultats. Après toutes ces longues années, je me suis rendu compte que la solution réside dans ma religion et sa philosophie, mais j’ai besoin d’une personne pour me guider.

27- REPONSE : Il est de bon augure que vous puissiez vous en remettre, en dernier ressort à la volonté d'Allah. Même certains, parmi les grands esprits occidentaux chrétiens, finissent par se confier en fin de compte à DIEU, comme véritable guérisseur. Alexis CARREL décédé dans les années 40, titulaire du prix Nobel en médecine et auteur de "L'homme, cet inconnu", avait opté, après des dizaines de décennies, pour cette heureuse approche divine. Dans un ouvrage plus récent, sur la prière, il motivait certaines des ses options, en soulignant que quand la thérapie classique faillit, l'invocation d'Allah s'avère opérationnelle. Votre attachement à Allah doit être ferme, émanant d'un vrai croyant, pratiquant et assidu, dont le for intérieur doit être éminemment animé d'amour et de serviabilité pour l'humanité, comme l'avaient précisé des propos authentiques du Prophète: "Les créatures (humaines et animales) sont pourvues et entretenues par Allah; ceux qui leur rendent service sont les plus aimés de DIEU" (hadith).

 

 

28- QUESTION : On m'a donné un bout de tissu noir de la Kaaba. Quel usage puis-je en faire ? Quelles sont les propriétés de ce tissu?
28- REPONSE : D'après certaines traditions du Prophète et de ses compagnons, il suffit de garder ce tissu, en lieu propre par respect, sans autres moyens qui risquent d'être excentriques. En étant sûr qu’ALLAH est le seul refuge, le Messager d’ALLAH baisait la pierre sacrée de la Kaaba.

 

33- QUESTION : D'abord je tiens à vous remercier pour vos efforts et la diligence et la gentillesse, avec lesquelles vous répondez à mes mails. J'ai fait un rêve, ce week-end, et je me demandais, si vous pouviez me l'interpréter. J'ai rêvé qu'un liquide gluant et épais sortait de ma narine et formait un long cordon, très long. Au bout d'un moment, le cordon s'est transformé en deux serpents, l'un petit et l'autre gros, ils étaient verts, et puis ils ont disparu, dans mon appartement. Alors, on a commencé à les chercher et on a vu le petit serpent sortir de l'appartement, en passant par le bas de la porte d'entrée....et quelqu'un m'a dit que l'autre serpent était mort.
33- REPONSE : En réponse à votre question, je tiens tout d'abord à vous remercier de votre confiance. L'interprétation d'un rêve n'est pas donnée à tout un chacun, sauf à ceux qui en ont le don. Mais, des personnes comme moi peuvent, dans une certaine mesure, se confier à l'inspiration accordée par le Coran à tout bon croyant. De là, je peux vous attester qu'il s'agit d'un double mal, qui, en sortant, s'est éliminé de votre cerveau, centre de la foi. C'est une confirmation de votre heureuse conversion. Le passage par les narines indique l'origine cérébrale du mal. L'essentiel de ce mal double, s'est éliminé par la mort du serpent mère, reste le jeune serpent qui s'éliminera à son tour. Il symbolise les méfaits éventuels que vous pouvez affronter.

36- QUESTION : Pourriez-vous me dire si les sectes déviées dont le Prophète avait parlé avant sa mort concernent t-elles la Tijania. Sinon, peut-on les citer de nos jours?

36- REPONSE : Avant La tijania est une voie spirituelle, connue depuis le 19ème siècle. Ce genre de voie n'était pas connu du vivant du Prophète, les seules sectes déviées dont vous parlez ne commençaient à se faire connaître que plusieurs décennies ou siècles, après la mort du Prophète. Elles sont bien connues comme les Shiites, les qadarites, les kharijites etc....

 

37- QUESTION : Sommes-nous obligés d'être assis, les jambes croisées ou en position de prière, pour faire le WIRD, car j'ai souvent des problèmes avec une de mes jambes ?

37- REPONSE : Vous pouvez faire votre dikr, comme vous le pouvez, sans être obligé de croiser les jambes ni prendre la position de la prière. Cette éventualité est signalée dans le Coran, qui légitime des positions plausibles, sur tous les plans.

 

 

38- QUESTION : Est-il interdit de porter un "talisman", qui mentionne des noms de DIEU, ou une partie du Coran, à des fins de protection, sans tomber dans l'associationnisme ?

38-REPONSE : Le port d'un talisman qui mentionne des noms de DIEU ou des versets coraniques est tout à fait légitime, car ce qui a été prohibé par le Prophète c'est le port d'un "tamima", comportant non des noms de DIEU, mais des jadaouil ou des chiffres secrets.

 

 

41- QUESTION : Je me permets de vous écrire, étant un ami de Monsieur X, que je connais depuis bien des années. Mon Ami m’ayant offert votre livre «Le Rationnel du Sacré », ce fut un enchantement pour moi, de partager votre grande érudition pour le Coran. Je suis né à Rabat en 1931. Le Maroc reste ma Terre d’élection. Je m’y rends souvent. La culture marocaine et Islamique me passionne. Et votre ouvrage, si profond, m’a ouvert de nouveaux horizons de connaissances. Je tenais à vous en remercier de toute ma reconnaissance. Les temps actuels, si conflictuels que nous vivons, me portent à croire que les hommes font fausse route. Votre Ouvrage vient à point, pour ouvrir les yeux de ceux qui veulent comprendre le Message Prophétique de la Révélation Coranique. Dans son sublime Message, le Coran s’adresse à tous les hommes. Il ferme la Révélation, comme aurait dit le Professeur Gradua, lui même converti à l’Islam, dans son testament philosophique. Nous devons tous, embrasser notre Frère Arabe, qui est par la voix du Prophète « Saint est Son Nom», de nous avoir ouvert les chemins de l’avenir. Je ne peux que vous remercier, Monsieur le Professeur, de votre enseignement qui me va droit au cœur.

41- REPONSE : J’ai été très touché par les termes profondément sincères qui m’ont allé droit au cœur, concernant votre foi et confiance en l’Islam, qui scellent notre intime amitié. Merci de ces hommages fraternels. Je tiens à vous exprimer mon désir de vous voir, bientôt, au Maroc pour une discussion directe, lors d’un passage éventuel.

 

50- QUESTION : Si, au cours du dikr, au moment de la hilala ou du istighfàr on entend prononcer le nom du Prophète (sur lui Paix et Salut de DIEU), doit-on ou peut-on dire "salla allahou alayhi wa sallam" ?

50- REPONSE : Si, au cours d'un dikr quelconque, vous entendez prononcer le nom du Prophète, vous n'êtes pas tenu de prononcer l'expression de salut et de bénédiction. Ce qui se passe alors, est similaire à l'état du mouride en prière obligatoire, dans laquelle il doit se concentrer sans faire attention à ce qui se dit autour de lui.

 

52- QUESTION : Comme tout tijani averti, je commence ma lecture de la fatiha, en priant, par la bassmala. Mais je voudrais avoir des arguments plus solides à brandir, au cas où je serais interpellé sur la question.
52- REPONSE : Pour la lecture de la fatiha, un hadith authentique parle de l'obligation de commencer par la basmallah, qui selon ce hadith rapporté par Aicha épouse du Prophète, fait partie intégrante de la fatiha. Son omission risque selon le rite shafeite d'abolir toute la lecture. Il semble que l'imam Malik, en connectant son disciple shaféite, aurait rejoint cette option. Un hadith authentique précise qu’on doit renforcer l’ouverture de tout acte important par la bassmallah, en tant qu’invocation du nom de DIEU.

 

53- QUESTION : Comment priait le Cheikh, avec le qabd ou le sadl ?
53- REPONSE : En ce que concerne le qabd ou le sadl, le cheikh tijani a opté pour ce dernier, quoique les 2 actes soient aussi bien authentiques, l'un et l'autre.

 

60- QUESTION : Quels sont les horaires déterminés des prières obligatoires ?
60- REPONSE : Les heures indiquées pour les prières annoncent l'horaire d'accès à la prière. On n’est pas tenu de la faire à la première heure. Il reste, néanmoins, un certain décalage entre l'horaire obligatoire et l'horaire facultatif, celui-ci représentant la partie terminale. Il n'est pas possible de reporter les prières, car un verset du Coran insiste sur l'exigence de respecter l'horaire. Il y a même des hadiths authentiques, en ce qui concerne la prière du ASR (considérée comme la prière médiane), qui assimile ce report sans mobile très plausible, à un manquement total de sa foi, pendant 60 ans, c'est-à-dire l'âge moyen d'un croyant. Un autre hadith assimile ce manquement à un croyant récalcitrant qui aurait perdu ses biens et famille.

 

62- QUESTION : Après de nombreuses recherches, j'ai conclu que les savants sunnites ont interdit les instruments de musique (sauf le tambour en certaines occasions). J'aimerais savoir ce qu'en pensait le cheikh Ahmed Tijani (RA) ?
62- REPONSE : Le tambour n'était pas conçu, à mon sens, comme instrument habituel de musique. On l'employait, parfois, avec d'autres instruments en dehors de tout orchestre musical. Quant au Cheikh Sidi Ahmed Tijani, il a été rapporté (et j'en ai fais état dans mon ouvrage "La Tijania: Voie spirituelle et Sociale) qu'il avait assisté à des réceptions où certains musiciens faisaient usage de 3 instruments: la flûte, le rabab et le violon, avec le tarr un autre genre de tambourin. Un musicien célèbre appelé Al Jabri présidait cet orchestre, en présence du Sheikh, et plus tard, en compagnie de son khalife Sidi Larbi Benssayah. J'ai élaboré une étude substantielle sur la musique et le samaâ (Al madih ou chorale), dans mon ouvrage en arabe intitulé: "Encyclopédie de la pensée soufie en Orient et en Occident".

 

66- QUESTION : L'année dernière, durant le ramadan, j'étais malade et j'avais quelques jours à compenser. Lors de la compensation, il y a eu un jour où j'ai suivi un film qui n'était pas pornographique, mais il y a eu une scène d'adultère, et, inconsciemment, je me suis concentré sur la scène et j'ai sorti quelque chose qui était, peut-être, du sperme, et j'ai rompu le jeûne. Je voudrais savoir, si je dois la " kaffara " ?
66- REPONSE : Ce fait est similaire au cas du vomissement. Si ce dernier vient spontanément, et, parfois, d'une manière forcée, le jeûne n'est pas rompu. Il l'est, quand les deux sont provoqués et le rachat "kaffara" est obligatoire.

 

67- QUESTION : Je souhaite que vous m'expliquiez le sens des trois boules qu'on retrouve, au sommet de beaucoup de minarets. Parfois, on n'en voit que deux. Parfois pas du tout. Ces trois boules sont parfois remplacées par d'autres symboles.
67- REPONSE : Depuis les Almohades, à partir de la Giralda de Séville, édifiée par le Khalife Youssef, père de Yacoub El Mansour, ordre a été donné d'établir, au sommet des minarets des mosquées du Maroc, trois pièces rondes de métal doré, de dimensions ascendantes, où la première d'un grand diamètre, est suivie de deux globules dont la troisième est la plus petite du trio. L'idée, éminemment religieuse, est inspirée par un verset du Coran qui dit: "A partir d'elle (la terre), Nous vous avons créés (êtres humains), et à elle Nous vous rendrons, et d'elle, encore, une fois Nous vous sortirons" (Sourate TAHA 20, verset 55). Ce sont ces trois phases qui constituent les symboles des trois globules, qu'on appelle communément le "JAMOR".

 

69- QUESTION : En tant que musulman peut- on admettre la manifestation divine sur le plan humain : l'homme-dieu des chrétiens, ou l'avatar de la tradition hindoue ?
69- REPONSE : Il s'agit, là, sur le plan mystique, de ce que les soufis appellent "Al Houloul", dont le sens étymologique signifie "L'intégration de l'Homme ou de son esprit dans l'Etre". Presque la plupart des soufis rejettent cette prétention, en précisant sa signification réelle, consistant dans l'extinction de l'être de l'initié lors d'une manifestation théophanique. Le "houloul" s'identifie, dans certains de ses aspects, avec ce que les mêmes soufis appellent "unification" ou "ittihad", ce que le grand imam Ibn Arabi réfute en soulignant que le soufi, quel que soit son grade d'initiation, demeure dans son état réel, donc effectivement responsable. Ainsi, tout ce qu'on prétend comme manifestation où le mourid sublime semble s'éliminer n'est qu'une apparence.

 

70- QUESTION : J'aimerais connaître la position de l'islam sur les livres sacrés de l'hindouisme, sont-ils reconnus comme tels? Le Prophète Sidna Mohammed avait- il eu connaissance de cette religion ?
70- REPONSE : L'islam ne reconnaît que les Livres Révélés, tels que le Coran, l'Evangile et la Thora. Il reconnaît également, et en principe, certains rites religieux, comme celui de Zoroastre, dont les adeptes s'appellent "Al Majouss", et que l'islam insère parmi les gens du Livre, à cause du monothéisme originel de son Promoteur. Toutes les autres sectes sont essentiellement polythéistes, dans le contexte islamique, bien que certains comme celui de Confucius au 5ème siècle avant l'ère chrétienne, reflètent des nuances monothéistes. Elles ne sont effectivement que des allusions de réminiscence, émanant de certains Envoyés ou Prophètes antérieurs, tel Noé, dans les 7 recommandations avec les 10 autres de Moise, et qui eurent un grand impact, pendant des siècles.

 

76- QUESTION : Quel est le sort réservé à l'enfant adultérin? Versets et/ou hadiths à l'appui si possible. (Aix-en-Provence, France).
76- REPONSE : Divers hadiths considèrent l'enfant adultérin comme une progéniture naturelle damnée, sauf clémence ou grâce divine, suite à une intercession spirituelle agréée. Les grands soufis qui sondent le secret de la charia, en scrutant certains dessous qui ne sont pas à la portée de tout le monde, voient dans ce labyrinthe une issue, qui est celle d’une intercession d’un grand cheikh. Le fait de considérer l’enfant adultérin comme irresponsable pour le disculper, est considéré en principe par la Providence et la Grâce sublimes d’ALLAH, qui considère l’infidèle impubère comme un vrai fidèle, qu’il soit de parent juif ou chrétien et quelle que soit l’ambiance où il vit. Un verset du Coran spécifie, dans un tel cas, en disant : «ALLAH ne saurait être injuste à l’encontre de ses serviteurs». On peut supposer comme facteur incitateur, dans ce cas, qu’ALLAH propose à Son serviteur adultérin de rechercher Sa Grâce par l’intermédiaire d’un élu.

 

78- QUESTION : L’Islam impose au croyant durant le hajj ou la ‘omra, à la Mecque, sept tours autour de la Kaaba ? Quelles sont les motivations de ce processus ? (Caire, Egypte).
78- REPONSE : Cette question soulève trois corollaires à savoir : 1-Pourquoi spécifiquement vers la Kaaba, pour accomplir ce dogme ? 2-Quelle est la raison de cet activisme agissant ? 3-Comment motiver ce nombre de tours ? On peut répondre à ces trois sous-questions comme suit : 1- La Kaaba est le centre de convergence du monde et le musulman s’y oriente obligatoirement, pour tout processus cultuel. 2-Le croyant est tenu, lors de ce culte, de procéder à une circumambulation, car l’Islam est une religion énergétique et non statique. Toutes ses manifestations cultuelles, en sont empreintes. Toute station debout ou assise, contemplative n’est pas de mise, comme c’est le cas d’autre oraison, qui doit être en principe mentale et méditative. 3-Pourquoi donc l’Islam impose le nombre de sept, dans les tours. Le nombre est là, très significatif, car il revient chaque fois qu’il s’agit d’un fait remarquable. Ce signe se révèle ainsi, dans la gamme musicale et celle des couleurs, où le dépassement provoque une discordance, dans le premier et le recours au simple alliage ou mélange dans le second. Un embryon né au huitième mois est plus exposé à mourir, tandis qu’il survit en général  s’il est mis au monde au septième. Selon un hadith, le Coran a été révélé en sept espèces de caractères.

 

79- QUESTION : Quelle est la position de l’Islam concernant l’esclavage ?
79- REPONSE : L’esclavage n’existe guère en Islam. On entend par esclavage l’emprisonnement d’une personne appartenant à l’ennemi, à la suite d’une guerre sainte. Toute autre espèce d’esclavage est prohibée. Le monde islamique, depuis son avènement, avait propagé pacifiquement sa civilisation et son dogme, toute autre situation qui en découle ne peut se concevoir, que dans le jihad (guerre sainte), contre un ennemi non musulman ; l’Islam a considéré ce cas comme un mal, qu’il a toujours essayé d’éliminer, par divers moyens d’affranchissement du prisonnier. Une autre espèce d’esclavage est survenue, à la suite de manœuvres malencontreuses de la piraterie, contre laquelle le Maroc  avait constitué sous les Almohades, une milice maritime qui lutte contre le promoteur de ce fléau, quel qu’il soit chrétien ou musulman, ce qui a incité d’autres pays musulmans comme la Tunisie, à s’aligner sur ce concept, et, notamment, sous le règne des Alaouites, où le Sultan Mohammed III insérait dans tout traité ou convention passés avec l’Occident, une clause qui interdit ce phénomène immoral. Une autre espèce d’esclavage a vu le jour, dans certains pays musulmans à l’encontre du concept coranique, qui établit comme motivation de rachat, pour tout péché, d’affranchir ses esclaves ; ce nouveau genre d’esclavage est issu de l’enlèvement pur et simple de femmes nées libres, créant ainsi la traite, à la fois des noires et des blanches. Le Khalife Omar Ibn KHATTAB avait lancé ce slogan : «Pourquoi osez-vous assujettir des êtres humains nés libres?».

 

81- QUESTION : Jusqu'à quel moment du matin s'étendent les deux rak'a de al-fajr ?
81- REPONSE : 2 cas se présentent. Dans une prière collective où le prieur s'attarde, alors que la prière de l'aube avait commencé, le fajr sera effectué une dizaine de minutes après le lever du soleil, sauf dans le rite hanafite où le fajr est considéré, non comme une sounna, mais une obligation. Dans ce cas obligatoire, al fajr peut être effectué immédiatement. Quand le prieur se réveille de son sommeil, après le lever du soleil, il doit effectuer les 2 rakaa d'al-fajr d'abord, suivies des 2 rakaa d'as-sobh, selon un hadith authentique, qui a été rappelé à l'imam Malik par son disciple Ibn Wahb, alors que l'Imam proposait le contraire, c'est à dire le sobh avant le fajr.

 

86- QUESTION : Notre Prophète Mohammed est mort, mais Dieu, l'avait compensé par des hommes de probité et de respect. On dit que chaque ère de notre temps, Dieu délègue 100 hommes de ahl ed dine el hanif, pour sauvegarder les hadiths et le Coran. Je suis Algérien, Marié et père de 9 enfants, docteur dans la recherche scientifique en physique moléculaire. Ma question est la suivante : est-ce qu'un musulman Sunnite et descendant de la famille  de notre grand Cheikh Abdelkader El Jilani, que je suis, pourrait être détenteur du NOM SUPREME de Dieu " al ism al aadham "? Etes-vous en mesure de m'enrichir de ce "ism al aadam" ?
86- REPONSE : Le Nom Suprême est peu employé dans ce bas monde ; son déclenchement nécessite une permission d'un Cheikh Soufi de haut rang.

 

103- QUESTION : J'ai entendu dire que celui qui fait le dikr est entouré de 70.000 anges ?
103- REPONSE : Les croyants dans toutes leurs récitations ou oraisons sont accompagnés par la récitation des mêmes dikrs de la part d’anges dont le nombre reste illimité.

 

108- QUESTION : Professeur, j’ai suivi, avec intérêt, votre participation à la table ronde du dimanche 28 décembre 2003 à la grande mosquée de Dakar. Pouvez-vous m’éclairer sur le sujet suivant : Il est interdit de faire des prières de sounna, après celle du sobh, et aussi entre la prière de l’après-midi, et celle du coucher du soleil. Certains disent qu’on peut faire la prière de salutation de la mosquée, pendant ces heures, car cette prière n’est pas du même rang que les autres prières de sounna. Qu’en est-il exactement ?
108- REPONSE : En effet, pour le commun des croyants, il est interdit de faire comme vous le dites des prières de sounna, après celle du sobh. Mais, pour le Prophète lui-même, ces prières ne sont pas considérées comme surérogatoires, mais bien obligatoires. Certains rites comme celui d’Abou Hanifa, ont suivi le concept mohammadien en l’occurrence. Ce qui doit en résulter pratiquement, c’est que si le prieur manque son fajr derrière l'imam, il est autorisé à faire son fajr immédiatement, sans attendre le lever du soleil. Une bonne partie de soufis ont tendance à concevoir que tout ce qui est obligatoire pour le Messager d’ALLAH, l’est péremptoirement pour eux. Quant à la prière surérogatoire après le ‘Asr, elle est décommandée par tous les rites. Pour ce qui est de la prière de salutation de la mosquée, elle est décommandée, dans deux cas, entre le ‘Asr et le coucher du soleil, et quand l’Imam entame son serment avant la prière du vendredi.

 

114- QUESTION : A quel moment de la journée le dikr est le plus valable ? Et quel genre de dikr faut-il pratiquer ?
114- REPONSE : Le dikr est valable, en tout temps. Mais, il est plus efficace et méritoire la nuit, une heure et demie après la prière d’al ishaa jusqu’à l’aube. Dans ce cas, la récompense est multipliée par 500 fois. Quant au genre de dikr qu’il faut pratiquer, il faut en premier lieu lire le Saint Coran, à condition d’être à la hauteur. Il vaudrait mieux choisir les versets de valeur comme la sourate « AL IKHLASS » qui vaut le tiers du Coran, la sourate « LA DESTINEE » qui en vaut la moitié, ou encore mieux « LA FATIHA » dont la valeur équivaut à celle du Coran tout entier. Cela n’empêche guère de lire, au moins, deux hizb par jour. Comme oraison/dikr, la salat de bénédiction du Prophète est plus méritoire que toute autre litanie, sauf la haïlala, qualifiée de dikr meilleur, par le Prophète.

 

119- QUESTION : En se rapportant au verset coranique 37 de la sourate « taweba » -pénitence,  il s’est avéré que le mot « youwatéo »  (s’accommoder à), est désigné pour l’indication de temps. Permettant ainsi au Hadith, rapporté par le Imam Ahmed Abi Daoud et Tirmydi sur la caractéristique et la physionomie du dernier imam que voilà: « 1- chauve parallèlement au front, 2- aquilin, 3- son nom s’accommode au mien, et celui de son père à mon père », d’être résolu dans sa 3ème tranche qui s’est défendu contre toute explication, stupide, du mot par mot, à part celle que révèle le même mot du verset coranique susmentionné surtout en ayant repéré chez leur terminologie, à l’œuvre, le même processus. Enfin, la canalisation de ce processus identique permet de faire ressurgir l’élément crucial, refoulé, jusque-là impossible à dire ; et qui signifie plus concrètement, le portrait astrologique du Prophète Mohammed pur et simple : un bélier du troisième décan, puisque Sidna Mohammed est né le 20/04/571. Des investigations approfondies sur cette prédiction génétique, ainsi que d’autres approches, ont révélé l’existence de la personne concernée; surtout avec une telle accumulation de détails concordants, puisque la personne vient à peine d’accomplir sa 35ème année, en cette année 2004 et qu’elle est née en l’année de la révolution française le 18/04/1968, et que même sa maison à Meknès est numérotée 24. Ainsi que son érudition cachée, et sa descendance du Prophète. Cette personne s’appelle Reziki Khalid. Qu'en pensez-vous ?
119- REPONSE : La situation à laquelle vous faites allusion dans votre écrit, n'est pas la seule dans l'histoire des prétendus "Mehdi Marocains", dont il existe des dizaines dans notre histoire. Tout un chacun, parmi eux, se réfère à des faits ou actes aux qualifications, qui n'ont rien à voir avec le Mehdisme, dont cinq seuls hadiths authentifiés par Essayouti en définissent les attributs réels d'un véritable Mehdi. Quant aux références faites à l'astrologie, qui avait au début le mérite de ne pas être trop loin de l'astronomie, ont été faussées par une mythologie païenne.

 

120- QUESTION : Quelle est la position de l'islam sur l'existence des extraterrestres ?
120- REPONSE : Pour l'Islam, il n'y a guère de martiens ou d'extraterrestres. Il n'y a que deux éléments: les djinns et les anges, qui, non reconnus par certains athées, les confondent avec les pseudo extraterrestres.

 

121- QUESTION : L'astrologie est-elle reconnue par l'Islam ?
121- REPONSE : L'astrologie est ce qu'on appelle "attanjim", c'est à dire la science des astres. Elle diffère de l'astronomie, véritable science de la cosmologie spatiale. L'astrologie, qui, au début, était légitimée par l'Islam, s'y est détachée, en intégrant des éléments mythologiques comme la croyance que le soleil se trouve au quatrième ciel, où, selon le hadith de l'ascension du Prophète, demeure l'envoyé d'ALLAH DRISS appelé "Enokh", et lequel est, malheureusement, considéré, dans un contexte mythologique, comme le DIEU du Soleil. A côté de ces croyances intruses, la magie noire y a trouvé un terrain propice. Il y a deux versets du Coran qui annihilent toutes ces croyances anti- astrologiques, c'est le verset qui dit: "Nous avons embelli le ciel du monde, d'ici bas, par des planètes", et l'autre verset: "Toutes les planètes évoluent dans l'espace". C'est là, une allusion au système solaire, nié par les anti-astrologues qui incitaient à la croyance d’un monde sublunaire.

 

129- QUESTION : Quelles sont les motivations de la récitation dans le Coran, tantôt à voix haute, tantôt à voix basse dans les cinq prières de la journée ?
129- REPONSE : Dans les prières de la journée, le Coran est récité à voix basse, tandis que dans les deux prières du soir -notamment Al Maghrib et Al Isha-, la récitation est à voix haute. On ne connaît pas le mobile réel, mais, en pronostiquant, il semble que pour le soir, la récitation à haute voix, serait motivée par l'éventualité de somnoler ou de dormir, étant donné la lumière confuse du lieu de la prière du temps du Prophète (même avec des lampadaires rudimentaires, le prieur risque de somnoler s'il n'est pas astreint à écouter). Quant à la prière pratiquée au crépuscule du fajr, elle est faite à haute voix, car le risque est mitigé par la nécessité de l'effort que doit déployer le croyant, pour rester éveillé, jusqu'au lever du soleil. Une autre question est afférente à celle-là, à savoir que la récitation coranique, dans les prières surérogatoires du soir, est pratiquée à voix basse, étant individuelle, elle ne présente aucun danger provoqué par la somnolence. Là, aussi, la voix basse est motivée par la nécessité de tenir compte de ceux qui dorment aux alentours.

 

133- QUESTION : Un jour, avec des amis, on a voulu lire le Coran en groupe, comme on le faisait d'ailleurs au Maroc. Mais, certains se sont opposés, en disant que c'est une bid'a. Alors, il y a eu une discussion un peu désagréable et sans résultat. Pouvez-vous nous éclaircir sur ce sujet. Existe t-il dans le Coran et les hadiths des preuves qui interdisent ou autorisent la récitation du Coran en groupe ?
133- REPONSE : D'après un verset qui dit: "Si le Coran est récité (en votre présence), écoutez-en la lecture, et concentrez-vous dans son interprétation". Ce verset nous incite donc, à bien nous concentrer, dans une écoute bien appliquée, et c'est pourquoi dans la tradition Prophétique, la lecture en groupe était décommandée. Du temps du Prophète, seul un lecteur récitait des versets, tout le monde l'écoutait. A partir de cette tradition, l'imam Malik, promoteur du rite qui porte son nom, décommande la lecture en groupe. Mais, à partir du VIème siècle de l'hégire, les Almohades, tenant compte de la régression de toute récitation (faute de lecteurs qualifiés, appelés "Al Qorraa"), ont préféré en commander ce qu'on appelle "un hizb", c'est-à-dire la récitation d'une partie du Coran, chaque jour consistant en le 1/30 du Livre. Mais, on peut se demander pourquoi la récitation en groupe est décommandée. Elle l'est pour plusieurs raisons, qui toutes découlent de l'interprétation du verset. On doit d'abord se concentrer, et pour le faire, on doit se permettre de répéter le même verset plusieurs fois, ce qui n'est pas le cas dans une récitation en groupe. Aussi, toute rupture dans la lecture est décommandée; or ceux qui participent au groupe doivent parfois sentir le besoin de respirer, et en respirant ils provoquent la rupture.

 

135- QUESTION : Je suis à la recherche d'une preuve scientifique, démontrant la validité du hadith dans lequel notre Prophète Mohammed décrit la neutralisation des effets des deux ailes d'une mouche, tombée dans un liquide. Vous en avez parlé dans un de vos articles insérés dans votre site, et c'est pour cela que je m"adresse à vous. Plusieurs ont pris ce hadith pour se moquer de l'islam. Je cherche tout type d'information : nom du congrès médical qui a parlé de ce hadith, nom des bactéries...
135- REPONSE : Vous avez soulevé dans votre question, le cas du hadith du Prophète auquel vous faites allusion et qui dit: "Si une mouche chute dans un récipient, trempez-la entièrement, car le contenu d'une des ailes, neutralise celui de l'autre". Il s'agit en effet, d'un congrès qui a tenu ses assises en 1930 à Londres. Si je me rappelle bien, le fait a été signalé dans un des numéros de la revue "Attaqwa", publiée au Caire. Il est vrai que plusieurs personnes ont pris ce hadith pour se moquer de l'islam comme vous dites. Néanmoins, les congressistes, dont un grand nombre étaient des médecins occidentaux qualifiés, avaient pris ce hadith au sérieux, d'autant plus que le Prophète avait parlé dans son hadith de bactéries ou éléments thérapeutiques opposés qui existent dans l'une et l'autre aile de la mouche et qui se neutralisent. Ces grands experts ont même signalé les noms de ces éléments dans leurs noms scientifiques en latin, après avoir analysé organiquement une mouche disséquée.

 

136- QUESTION : Le soleil tourne t-il autour de la terre ? Et quelle est la réalité du système solaire, selon le Coran ?
136- REPONSE : L'astrologie, faussée par des perspectives mythiques, avait entrevu l'existence  d'un monde sublunaire. La lune ayant pour siège le premier ciel, et le soleil le quatrième où régit le Prophète Idriss (prétendu Hermès, Dieu du soleil). Or, le Coran redresse ce tort, dans un verset qui dit : "Nous avons embelli le Ciel Inférieur par la parure de planètes". Faisant ainsi, allusion au système solaire, le soleil n’était pas considéré selon l'ancienne  thèse scientifique comme le centre de son système solaire, et que c'étaient les planètes qui tournaient autour de lui. Mais, le Coran qui affirme, certes,  dans un deuxième verset, en parlant des planètes: "Qu'elles évoluent, toutes, dans l'espace". (Rappelle dans la sourate Yassine, verset 38), que: "le soleil court à un point de fixation à lui, assigné". Le soleil est ainsi, en perpétuel mouvement. C'est ce que les dernières découvertes de l'astronomie moderne ont montré, précisant que notre système solaire évolue à travers notre galaxie, suivant une spirale.

 

141- QUESTION : Qui est habilité, selon vous, à interpréter un rêve ?
141- REPONSE : Selon la tradition, seul un "siddiq" ou un saint pieux sont qualifiés pour émettre une interprétation authentique d'un rêve. Le Prophète Joseph est cité comme tel par le Coran, ainsi que, le compagnon du Prophète, Abou Bakr, (surnommé "As Siddiq") par le Messager d'ALLAH. Ibn Sirin, un des élus inspirés, l'était aussi. L'interprétation dépend, parfois, de certains caractères notamment psychiques du rêveur, ce qui réduit les marges d'une interprétation adéquate.

 

143- QUESTION : Je voudrai savoir durant quelle périodicité l'Islam dit qu'il n'y a plus mariage entre un couple qui reste longtemps, sans relation sexuelle surtout due à des querelles ?
143- REPONSE : En Islam, la séparation des corps pour une raison ou une autre, n'a aucun impact sur la légalité et la continuité du mariage.

 

145- QUESTION : Allah subhanahu wa ta'ala- a ordonné à Sa communauté de ne pas faire la da'wa sans science. Je vous conseille, de lire la sourate al 'asr, dont les salaf assalih ont tiré une grande bénédiction. On y découvre les 3 étapes du musulman dans son prêche : la science (''illa ladhina amanou''): connaître Allah, son Prophète, et sa religion, l'application (''wa 'amilou saalihaat''), le prêche (''wa tawasaw bilhaqq''), la patience (''wa tawasaw bisabr''). De plus, Allah -'azaouajal- a donné un ordre dans le Coran : "qoul atou bourhanakoum in kountoum saadiqin", dit: "donner vos preuves si vous êtes véridiques". "Or, je ne vois dans vos réponses aucun hadith, ni aucune sourate. Sachez aussi que le Prophète n'a jamais autorisé une tariqa, puisqu'il n'en existait pas à ce moment là, mais il a dit : " les musulmans de ma communauté se diviseront en 73 factions! Une d'entre elles entrera au paradis". Ceux qui l'écoutaient lui demandèrent : " qui est cette faction sauvée ?" et il dit: " ce sont ceux de ma communauté qui suivront ma sounna, et (les enseignements) de mes compagnons". Enfin, la base de l'Islam, la source la plus importante se trouve dans le tawhid. Tous les Prophètes ont été envoyés avec le tawhid (''la ilaha illa Allah''), et le Prophète Mohammed l'a enseigné pendant treize ans à ses compagnons ?
145- REPONSE : Une bonne partie de ce que vous avez dit est bien fondée. Mais une autorité islamique digne de cette appellation doit pouvoir faire un départ net entre ce qui parait contradictoire entre les hadiths qui sont ou authentiques ou apocryphes. J'ai eu l'occasion d'étudier ces problèmes avec sérénité, et à tête reposée dans un ouvrage qui vient d'être publié en langue arabe, et en trois volumes sous le titre: " Encyclopédie du Soufisme Islamique entre le Machreq et le Maghreb". Vous y trouverez tout ce qui confirme votre bonne foi, et votre conviction en tant que musulman véridique. Car, parfois, certains malentendus ne sont que l'effet d'un manque de documentation. Au cas où vous n'y trouveriez pas ce qui répond à vos soucis, n'hésitez pas à m'écrire.

 

146- QUESTION : Que pensez-vous du clonage ? Et quelle en est la position de l'islam ?
146- REPONSE : C'est une nouvelle initiative de recherche, dans le domaine de la génétique, dont les contours demeurent plus au moins vagues, à peine quelques résultats passagers. Le monde scientifique, économique et politique est divisé. Les chercheurs sont tiraillés: les uns pour, les autres contre. Nous avons soulevé au sein de notre Académie ce problème que nous désignons par "Istinsakh". Nous avons essayé de peser les éléments opposés, mais rien n'a pu poindre jusqu'ici, faute d'éléments justificatifs concrets. C'est pourquoi je me réserve d'élaborer toute option, en l'occurrence, actuellement, dans l'expectative d'une éclaircie constituante, qui renforcerait ma position d'un côté ou de l'autre. Ce qui parait évident dans les conjonctures actuelles, c'est mon opposition à cette initiative. Mais, il est possible que je changerais mon attitude, s'il s'avérait que cette nouvelle conception génétique aurait un impact bénéfique pour l'humanité. Lors d'un colloque organisé par l'Association Marocaine de Cardiologie, à l'hôpital El Mansour à Casablanca, le 4 juillet 2005, j'ai fait une communication sur l'histoire de la médecine au Maroc et ses perspectives vers l'avenir. Un professeur cardiologue me demanda, alors, l'avis de l'Islam sur le clonage. J'y ai répondu, en précisant que le clonage, dans ses options actuelles, n'est pas clairement défini ; il semble encore flou, tiraillé entre le plausible et l'invraisemblable. Quant à ses implications et amplifications sur l'être humain, il ne parait, donc guère, licite dans son contexte, étant mal défini. Mais, le jour où ce processus mieux défini comporterait certaines thérapies sûres, à des maladies considérées comme chroniques et incurables, je me raviserais, car il serait, ainsi, profitable à l'humanité, et légitimé comme tel. L'Islam, selon le deuxième khalife du Prophète (psl), Amir Al Mouminine, Omar Ibn Khattab, a pour assisse essentielle un principe immuable, à savoir que l'intérêt général bien entendu, est le critère de toute légitimité. Le clonage n'est qu'une des perspectives d'avenir pour la médecine, similaire à d'autres comme le système de transplantation, l'euthanasie, les bébés-éprouvette, la chirurgie esthétique etc...

 

147- QUESTION : J’aimerais savoir quand le nom « Islam » a-t-il été choisi, pour désigner notre religion, est-ce à l’avènement de la religion, dans le temps du Prophète (psl) ou bien après cela. Je vous pose cette question, car certains versets, notamment le 3.19 et le verset 3.85 (sourate Al Imran), affirment que la religion acceptée par Dieu c’est l’Islam, et, que quiconque désire une autre religion que l’Islam ne sera pas agréé. J’aimerais penser que cette compréhension est contradictoire avec le message, qui annonce que quiconque fera le bien sera agréé par Dieu, sans distinctions, un clair exemple de ce message se trouve dans la ayate 2.62 (Sourate Al Baqarah) : « Certes, ceux qui ont cru, ceux qui se sont judaïsés, les Nazaréens, et les Sabéens, quiconque d'entre eux a cru en Allah, au Jour dernier et accompli de bonnes oeuvres, sera récompensé par son Seigneur; il n'éprouvera aucune crainte et il ne sera jamais affligé ». J’aimerais, donc, penser que le mot « Islam » dans le Coran désigne « soumission » en général, plutôt que la religion elle-même, à laquelle on aurait attribué par la suite ce nom. D’une manière générale, lorsque le Coran s’adresse aux croyants (ayouha aladina amanou), est-on en droit de penser que le message s’adresse à tout croyant, sans distinction de confession plutôt qu’aux musulmans seulement ?
147- REPONSE : Certes, le mot "Islam" veut dire ethymologiquement soumission, mais l'Islam, canoniquement parlant,  est considéré par le Coran comme la religion d'Abraham, qui comporte outre les trois religions révélées: le judaïsme, le christianisme et le mohammadisme, celle des Mages, suivant Zoroastre, et des Sabéens, qui suivaient Noé. Ces monothéistes sont agréés par Allah, aussi bien dans le Coran que dans les hadiths. Le Messager d'Allah Sidna Mohammed (psl), n'a pas cessé de clamer, en toutes occasions, que la profession de foi témoin de la croyance  en l'unicité d'Allah, est le seul critère du monothéisme abrahamique. Donc, en réponse à votre deuxième question, tout croyant agréé par Allah, s'intègre dans le monothéisme.

 

148- QUESTION : Suite à votre dernière réponse, je comprends donc, que l’islam englobe les autres religions monothéistes, que vous avez citées. Donc, quand le Coran dit : « Et quiconque désire une religion autre que l'Islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l'au-delà, parmi les perdants » (3 :85), cela intègre les autres monothéismes. Ce verset est tout de même facilement interprétable de la manière suivante : seuls les musulmans iront au paradis. Que peut- on répondre à une personne qui, de bonne foi, cite ce verset et le comprend de la sorte ?
148- REPONSE : En réponse à votre question concernant la sourate 3.85 du Coran, je tiens à vous signaler que le Coran, en parlant de l'Islam qu'on définit souvent par soumission, intègre non seulement les trois religions révélées, mais, aussi les mouvements monothéistes: les mages de Zoroastre, et les sabéens de Noé. Certes, le véritable islam selon le Coran, est l'islam d'Abraham, deuxième père de l'humanité. En effet, un verset du Coran dit: "Abraham n'était ni juif, ni chrétien, mais pur musulman".

 

149- QUESTION : Je voudrais vous demander, comment il faut comprendre le verset suivant : « Si Nous abrogeons un verset quelconque, ou que Nous le fassions oublier, Nous en apportons un meilleur, ou un semblable.  Ne sais-tu pas qu'Allah est Omnipotent ? » (2 :106).
149- REPONSE : Dans le verset 2:106 du Coran afférent à l'abrogation d'un verset et sa substitution par un autre, il s'agit d'un signe de la caractéristique essentielle, qui doit imprimer toute législation, devant être souple et évolutive, tels les versets concernant l'illicéité du vin et de l'intérêt bancaire ; ce n'est, là, qu’un des atouts de ce concept, devant gérer le comportement de l'être humain croyant. L'attribut Omnipotence divine, ou plutôt Omni-connaissance, n'a rien à voir dans ce contexte, car le Prophète (psl), pourtant être humain susceptible d'être  victime d'un oubli quelconque, précise dans un hadith: "je n'oublie guère, mais on me fait oublier, pour légiférer".

 

150- QUESTION : Est- il pieux de jeûner avec irritabilité et mauvaise humeur ?
150- REPONSE : Le jeûne, et surtout durant le mois sacré de Ramadan, ne se limite guère à une  privation  de nourriture et de boisson. Bien plus, il requiert un comportement sain, une élévation des qualités morales, et doit, en principe, exacerber le penchant vers la spiritualité. Soulignons, ici, que le contraire, tel le  comportement amoral et l'agressivité gratuite, sont bannis, toute l'année, pas seulement durant le mois de ramadan, alors, pourquoi seraient-ils tolérés pendant le mois sacré?. "Le jeûne est un abri (contre le mal)";  celui qui  jeûne, doit  s'abstenir de tout  méfait, même s'il est agressé ou insulté", (hadith rapporté par Bokhari). Le jeûne ne doit, en aucun cas, être un prétexte pour les débordements de mauvaise humeur. Ainsi, à ce propos, Bokhari, Moslim et Sonan rapportent ce hadith: "Quand l'un de vous est dans son jour de Jeûne, qu'il s'abstienne de dire des grossièretés et d'élever la voix contre quiconque; quand il l'injure ou le provoque, qu'il dise: "Je suis en état de jeûne".  Il s'avère que le jeûne, l'un des cinq piliers de l'Islam, revêt une importance particulière, qui, dépassant le cultuel (c'est dire l'acte du culte), marque un impact indélébile sur le social, c'est-à-dire l'humain, quel que soit le côté confessionnel de l'être humain. On posa au Prophète (psl) la question suivante: quelle est la qualité jugée la meilleure chez le musulman? (Notons ici qu'en mentionnant "le musulman", les grandes qualités morales, sincérité, honnêteté, propreté, sont déjà justifiées dans ce terme). Le Prophète répond que la meilleure qualité chez le musulman est de "calmer la faim d'un miséreux et de saluer (le salut étant une expression de paix) toute personne connue ou inconnue". Le salut est considéré, dans ce hadith (rapporté par  Bokhari), comme un geste inspirant la sécurité; une  double  sécurité est donc  requise, à laquelle le Musulman doit participer: la sécurité alimentaire et la sécurité physique. Le jeûne n'est donc conçu que dans cette occurrence. Le sens profond du jeûne ne consiste, guère, en une simple privation individuelle, en tant que moyen  péremptoire mais, pour sentir, durant le  mois, la portée des privations, qui font souffrir une population déshéritée toute l'année. Tout mérite, dans l'acte religieux, est fonction de l'efficience sociale de l'acte accompli par le fidèle. Le sens profond de la religion ne se cantonne pas dans la pratique purement cultuelle de l'islam. L'esprit religieux est celui qui s'accompagne d'élans du coeur et de bonté de l'âme. L'individualisme du fidèle ne doit point émousser son humanisme, ni dégénérer en égoïsme.

 

151- QUESTION : Je voudrais savoir, concernant la prière de isha, (car j'ai des avis contradictoires), si on peut l'ccomplir après minuit ?
151- REPONSE : Dans un hadith, le temps optimal pour accomplir la prière du ishaa peut se prolonger jusqu'à  la fin de la nuit, c'est à dire avant le fajr, sauf au cas où le prieur préférerait  dormir avant l'avènement du fajr. Il doit, alors, faire sa prière avant de dormir, parce qu'il risque de ne pas se réveiller à temps.

 

152- QUESTION : Baraka Allahou fikoum pour avoir pris en compte le mail que je vous ai adressé. J'ai lu avec attention votre réponse et la chose qui me gêne se trouve dans le titre de l'ouvrage que vous avez cité : "Encyclopédie du Soufisme Islamique entre le Machreq et le Maghreb". Vous suivez, donc, la voie soufie, et la question que je vous pose, à présent, est la suivante : qu'est ce que le soufisme? Bien entendu, j'attends de votre part une réponse nourrie par des preuves tirées du Coran et/ou de la tradition prophétique (Sounna). J'espère que mon mail ne vous donnera pas l'impression d'une critique de ma part, mais bien d'une recherche d'éclaircissement. Pourriez-vous me fournir les coordonnées de l'université où vous avez étudié. J'aimerais également connaître votre parcours religieux pour (penser ?) avoir assez de science pour émettre des fatwa ?
152- REPONSE : En réponse à votre question pertinente, je tiens à souligner que la réponse exigerait un exposé substantiel que le mail ne permet guère. Dans ce cas, je vous demande de vous référer à mes ouvrages en français, sur le soufisme insérés dans mon site, ainsi que mon dernier ouvrage en arabe que vous citez, et qui compte 3 volumes, où vous aurez des réponses à toutes questions que vous pourrez éventuellement soulever. Quant à la deuxième question, je tiens à vous informer que je n'ai jamais émis de fatwa, mais simplement un avis sur des questions qui me sont posées, et que j'essaye d'étayer et d'appuyer par des preuves du Coran, des hadiths, ou par le consensus général. Quant au processus que j'ai dû accomplir, pour devenir professeur à l'université  Al Qaraouine à Fès, à Dar Al Hadith à Rabat, et à l'Université Mohammed V à Rabat, vous pourrez vous référer à mon CV, inséré dans mon site web.

 

153- QUESTION : Les athées dont les "dehryines", les naturalistes, nient l'existence de Dieu, et considèrent la nature comme la seule réalité existante, ou la seule valeur ou source de valeurs qui fait de la vie morale le prolongement de la  vie biologique. Que pense l'islam du naturalisme en général ?
153- REPONSE : Pour l'Islam, c'est Dieu qui a créé la nature, dotée de toute la perfection qui la caractérise, en l'assujettissant à des lois strictes, pérennes et adéquates ; ce sont des lois saines, auxquelles tout croyant doit se soumettre, en s'y abandonnant, sans réserve. C'est, là, un ordre parfait dont le bon fonctionnement est une condition sine qua none de la pérennité cosmique. L' Homme, quel qu'il soit,  quelles que soient sa confession et ses aptitudes, doit rester lui-même, loin de toute mutation factice qui perturbe et détériore son équilibre écologique ; son comportement, marqué par le naturel, dans sa pureté originelle, demeure le seul leitmotiv qui l'oriente, sous l'égide spontanée du rationnel. Mais, dans notre vie terrestre, la spontanéité risque d'être faussée et défigurée, tel le spontanéisme, option chère à ceux qui font essentiellement confiance à la spontanéité révolutionnaire des masses. La seule conviction qui symbolise, donc, l'acte cultuel, chez le bon croyant, est que, dans ce contexte cosmique, il se sent régi par la Providence et l'Omniprésence divines.

 

154- QUESTION : Le Coran précise que le bien provient d'Allah, et le mal perpétré par le délinquant, provient de lui-même. Comment expliquer ce contraste ?
154- REPONSE : En  effet, dans la sourate (La Femme, verset 79), Allah dit: " Tout ce qui t'atteint, comme bien, c'est de Dieu et tout ce qui t'atteint comme mal, c'est de toi-même ". Là, Allah détermine la responsabilité de l'homme, aussi bien que la source d'émanation du bien ou du mal, l'Islam étant l'abandon de soi, tout ordre divin est bénéfique, pour le bon pratiquant qui s'y prête absolument. Le croyant est convaincu qu'Allah n'a créé que le bien, le mal n'étant que le mauvais emploi du bien, sans respect pour les lois de la nature, qui régissent le monde. Ce bien, qui provient d'Allah, c'est l'élément positif des choses, tandis que la transgression de ce facteur bénéfique est son côté négatif. Dans tout processus humain, que ce soit dans le social ou l'économique, le dépassement des doses appropriées, est maléfique.

 

155- QUESTION : Le Coran a-t-il régi la démocratie et comment ?
155- REPONSE : La consultation entre les concitoyens de la communauté est un concept coranique. D'autre part, dans le verset 59, (Sourate de la Femme), Allah dit: "O vous qui avez cru ! Obéissez à Dieu, Obéissez au messager et à ceux  d'entre vous, qui détiennent le pouvoir". Là, le critère du pouvoir est bien précisé. L'obéissance à Allah et à son messager est répétée, tandis que le mot "obéir" n'est pas répété pour les détendeurs de l'autorité ; cela veut dire qu'ils ne font qu'exercer ce pouvoir, dans le contexte de la législation coranique et traditionnaire (prophétique); c'est-à-dire, en appliquant le Coran et la Tradition, toute désobéissance rejette le délinquant, en dehors de la communauté islamique (la oumma). C'est pourquoi, le seul critère qui démocratise le pouvoir, est la soumission à la législation islamique. Dans le verset précédent (58), Allah ordonne la restitution des dépôts à leurs ayant- droits, l'exercice du pouvoir est un dépôt confié par la communauté à ceux qui le détiennent.

 

156- QUESTION : Je reviens vers vous, car vous avez déjà eu la gentillesse de répondre à une de mes questions. Aujourd'hui j'ai deux questions. La première, qui est personnelle, est de savoir s'il faut que je refasse l'ablution complète ou pas, si j'embrasse ma femme. Ma deuxième question est de connaître la différence entre les musulmans sunnites et chiites, et qui dois-je suivre ?
156- REPONSE : Si l'acte auquel vous faites allusion est suivi d'éjection d'un liquide simple appelé "medhy", seule la petite ablution est nécessaire. Dans le cas de l'éjection de sperme appelé "many", la grande ablution est obligatoire. Dans le cas où il n'y aurait nulle éjection, la petite ablution ne serait guère nécessaire, sauf pour faire la prière. Pour différencier les deux sortes de liquide, les autorités canoniques musulmanes ont donné des qualifications spécifiques de chacun. Concernant la deuxième question, moi en tant que sunnite, qui avais eu l'occasion de comparer les deux en me basant sur le degré d'authenticité des traditions prophétiques, j'ai déjà opté pour le sunnisme, sans pour autant, minimiser l'apport chiite en l'occurrence.

 

157- QUESTION : Je ne suis affilié à aucune tariqa, et je voudrai recevoir une autorisation pour réciter, la istikhara, la basmala, al istighfar, (sourate 33, verset 55), allahumma salli ala sayyidina Muhammad wa sallim, le tahlil, (sourate 37, verset 181-182).
157- REPONSE : Le Messager d'Allah Sidna Mohammed (psl), en tant qu'Envoyé sublime de notre Seigneur, a déjà autorisé tout croyant à lire le Coran, en y intégrant tout ce qui s'y trouve pour réciter chacun à part. C'est là, une autorisation générale pour toute la communauté, qui peut être doublée d'une permission spéciale, au cas où il y aurait ambiguïté.

 

158- QUESTION : Le Coran parle de la science qui mène à la vérité. De quelle science  s’agit-il.
158- REPONSE : Allah dit dans le Coran (Sourate L’étoile, verset 28), à l’encontre de ceux qui ne croient pas à la véracité de la vie future : « ils ne se basent sur aucune science, car ils ne font que suivre les présomptions quand les simples présomptions ne peuvent nullement mener à la vérité ».En effet, les penseurs, notamment les helléniques d’Athènes, se basaient sur leurs conjectures, pour édifier leur conception de la nature, et mène du cosmos. Ce ne sont là, que des spéculations abstraites de l’esprit; or la science concrète s’appuie, dans ses élaborations conceptuelles, sur l’expérimentation et l'observation effective directe, seul facteur rationnel qui structure la réalité scientifique, que certains avaient appelé «  sciences exactes ». Ainsi, la physique, la chimie et les sciences naturelles, sont les véritables sciences exactes, car elles sont basées, essentiellement, sur l’observation, doublée d'un autre élément : le calcul. Claude Bernard (813 ap. J) a posé les fondements de la méthode expérimentale, sur laquelle s'édifie la science  expérimentale (par opposition aux sciences exactes); cette nouvelle méthodologie est le point de départ, à la physiologie, comme le formule le discours de la méthode de Claude Bernard, concernant notamment la biologie fondée sur l’hypothèse et la recherche. D’ailleurs, l’empirisme se fonde sur la seule expérience, sans recourir au raisonnement, à la théorie ; il est opposé au rationalisme classique et innéiste (l’innéisme est la doctrine qui soutient  l’existence d’idées, de structures mentales innées, comme l’innéisme de Platon et de Descartes) ; celui-ci  se fie ainsi, à la preuve ontologique,  l’idée de perfection, pour prouver l'existence de Dieu. Bacon (Roger) (1214), savant anglais est précurseur de la science expérimentale, un autre Bacon (Francis), savant et philosophe anglais (1561), était, déjà partisan de la méthode expérimentale et promoteur d’une nouvelle classification des sciences.

 

159- QUESTION : Comment expliquer scientifiquement le phénomène constaté  entre deux eaux marine et riveraine salée et douce, qui se touchent, sans qu’il y’ait aucun mélange entre elles ?
159- REPONSE : Le Coran dit (Sourate El Forqane, verset 53) : « C’est Lui qui donne libre cours aux deux mers : celle-ci  d'une douceur suave, celle-là d’une amertume écœurante ; et Il plaça entre elles une séparation et une barrière interdite ». En effet, ce phénomène est aisément visible entre autres, à Bassorah, en Irak, où les eaux douces du Tigre se déversent dans l’Océan Indien. Dans la haute marée, on voit l’eau salée, de couleur verte, côtoyer celle douce de teinte rougeâtre, l’une demeure indépendante de l’autre, sans nul mélange. Allah a, certes, créé entre les deux, une interface, limite commune, qui empêche toute osmose,  c’est-à-dire toute interpénétration ou influence mutuelle.  Le fait s’explique peut-être, par le phénomène naturel où chaque molécule conserve son individualité, sans rien  perdre de ses particularités.

 

160- QUESTION : Que veut dire l’expression : «  vent  fécondateur » dans le Coran ? Allah dit dans le Coran (Sourate Al Hijr, verset 22) : « Nous lâchâmes les vents comme facteurs de fécondation et Nous fîmes, alors, descendre du ciel une eau dont nous vous avons abreuvés ».
160- REPONSE : Ce verset peut signifier la fécondation des fleurs femelles par le vent qui leur transporte le pollen ; mais, d’après le contexte du verset,  il s’agit de féconder les nuages, qui constituent des amas  de gouttelettes d’eau ou de petits cristaux de glace en suspension, dans l’atmosphère. Les nuages sont ainsi associés, en de vastes ensembles, appelés systèmes nuageux. Les gouttelettes sont animées d’un faible mouvement de chute, de sorte que le moindre mouvement ascendant de l’air suffit à les maintenir en altitude. C’est,  là, où intervient le vent fécondateur ; les gouttelettes de charges électriques opposées (positive et négative) se repoussent mutuellement, étant trop petites, pour être activées, sous l’effet de la pesanteur. Le vent  les mélange, formant ainsi les gouttes de pluie.

 

161- QUESTION : A propos du Coran et de l’énergie cosmique, pouvez-vous nous citer un exemple de cette réalité transcendante du cosmos.
161- REPONSE : Le Coran n’est pas un «  codex de science »; c’est un compendium de réalités humaines où l’élément scientifique n’intervient qu’accidentellement. Les exemples profusent tels le système solaire, l’évolution astrale dans l’espace, dont le parcours de soleil etc.…. Nous pouvons en citer, notamment un, qui semble cadrer avec certaines des dernières phases de l’évolution de la science. Allah dit, dans le coran (Sourate les Bestiaux, verset 125), en parlant de l’âme, qui se resserre dans sa réception de certains des concepts de l’Islam : "Celui que Dieu veut égarer, dit le Coran, rend sa poitrine étroite et oppressée, comme s’il montait progressivement dans le ciel". La science cite, dans cette occurrence, ce qu’elle appelle "le mal de l’altitude" ou  "le mal des astronautes", ressenti, quand l’oxygène se raréfiant, la pesanteur, qui diminue, provoque un étouffement, auquel seul remédie un masque d’oxygène et la pressurisation,  qui est le maintien de la pression atmosphérique normale.

 

163- QUESTION : J'aurais voulu savoir s'il était mieux de dire a'oudhou billahi samii el-alim mina shaytani rajim, ou, a'oudhou billahi mina shaytani rajim. Laquelle des deux versions est la plus sounna.
163- REPONSE : La deuxième version est citée dans plusieurs propos du Prophète (psl). Elle est donc la plus recommandée, d'autant plus qu'elle est répétée dans un verset du Coran.

 

165- QUESTION : J'aurais voulu savoir s'il était possible de terminer un dikr par la sourate 37 versets 180-182, précédé du tahlil.
165- REPONSE : Oui, vous le pouvez, car ce dikr termine cette sourate elle-même.

 

166- QUESTION : Quelle est la traduction en français de "fa ‘lam annahu la illaha illa llah". J'aurais voulu savoir si elle vient du Coran.
166- REPONSE : Cette phrase du Coran, qui se trouve dans la sourate "Mohammed" verset 19, est traduite comme suit: " Sache, donc, qu'il n'y a de DIEU que DIEU, et implore l'absolution de tes péchés, et de ceux des croyants et croyantes".

 

175- QUESTION : Que pouvez-vous me dire sur le « mal des astronautes » en Islam ?
175- REPONSE : ALLAH dit dans le Coran : « Celui que DIEU veut mettre sur la bonne voie, Il rend sa poitrine détendue pour (recevoir) l’Islam et celui qu’Il veut égarer, Il rend sa poitrine étroite et oppressée, comme s’il montait progressivement dans le ciel » (sourate Les Bestiaux, verset 125). C’est là, une allusion au « mal des astronautes » appelé aussi « mal de l’altitude », senti à mesure qu’on transcende vers le ciel; lors de cette transcendance, l’astronaute s’essouffle, mis, ainsi, hors d’haleine, car, plus il monte, plus l’oxygène se raréfie et plus la pesanteur diminue. On sait que l’oxygène constitue le cinquième, environ, du volume de l’atmosphère terrestre. La respiration des êtres vivants entraîne une très importante consommation d’oxygène par la fonction chlorophyllienne, mise à contribution, le cas échéant, par l’astronaute, pour récupérer l’oxygène.

 

179- QUESTION : Ceci est une réaction à votre réponse à la question n ° 119. Une date de naissance du vrai Mehdi, délimitée entre le 11 avril et le 20 avril, n’a rien de mythologique. Astrologie ici, ne peut pas se traduire par « tanjime ». Elle n’est ici qu’une signification de l’aspect psychologique d’une astronomie personnifiée. Sinon, on dirait de la relation entre les 5 prières et le mouvement du soleil que c’est de l’astrologie. Ainsi que le rêve des 11 astres de la sourate Youssef. Quant à la prédiction génétique, citée à la fin de l’annonce, ce n’était que complémentaire, et n’a rien à voir avec notre recherche, puisqu’elle émane du hadith lui-même. Autre annonce : tous les gestes de la prière ne sont-ils pas l’imitation de la scolopendre rampante ? Preuve en est, son architecture aux façades de l’administration publique et des battisses du Habous, ainsi que le style du mihrab des mosquées. En dotant le chapelet de deux paires de pattes, Sidi Ahmed Tijani était beaucoup plus avisé qu’un respectueux Essayouty.
179- REPONSE : En réponse à votre réaction, toute date présumée du Mehdisme ne repose sur aucun fondement authentique, car 75 hadiths cités par le grand traditionniste Essayouty ont été considérés, par lui-même et par d’autres comme apocryphes. Quant à la traduction de l’astrologie par « tanjime », elle est motivée par le caractère mythologique d’une astrologie, se contredisant avec la véritable science astronomique. Je ne cite qu’un seul cas de confusion émanant d’une mauvaise interprétation du hadith concernant l’ascension nocturne du Prophète (psl) (au ciel), c’est le fait que les astrologues osent prétendre que le Prophète Idriss surnommé aussi « Enokh » et « Hermès » est considéré comme le dieu du soleil, parce que l’astrologie ose prétendre que le 4ème ciel est le siège du soleil et du Prophète Idriss. De là, une 3ème prétention est de confondre les 7 cieux avec les 7 planètes, ce qui aboutit à la croyance de l’existence de ce qu’on appelle le monde sublunaire, (c’est à dire sous le ciel), prétention contredite par la science astronomique, qui a défini le système solaire comme ensemble astrologique réel, voguant dans l’orbite spatiale. Mais, le Coran en avait défini la réalité, bien avant la découverte de ce système dans un verset qui dit : « Nous avons embelli le ciel inférieur (c'est-à-dire les dessous spatiaux du ciel) par les planètes ». Donc, toute prétention psychologique ou génétique ou autre liée au Mehdisme, n’a aucun fondement canonique. Vous avez parlé dans votre commentaire du « chapelet de 2 paires de pattes ». Si j’ai bien compris votre allusion, il me semble qu’il s’agit des 2 grains, pendants du chapelet comportant chacun 10 grains, pour compter les centaines et les milliers. Ce processus ne remonte guère à l’époque de Sidi Ahmad Tijani, il est bien antérieur.

 

183- QUESTION : L’enseignement soufi distingue sept degrés de l’âme : l’âme (nafs) est d’abord d’ordre enclin au mal (''ammâratu bi-ssou'y''), puis (''lawwâmatu''), puis inspirée du bien et du mal (''mulhamatu''), puis apaisée (''mutmayïnnatu''), puis agréante (''râdiyyatu''), puis agréée (''mardiyyatu''), puis enfin complète et totalement accomplie (''kâmila'') : dans cette dernière étape, il n’y a plus de séparation entre Dieu et son serviteur. J'ai fait des recherches dans le Coran, pour trouver les sourates qui parlent des sept degrés de l'âme, ci-dessous le résultat : Ma question est la suivante : dans la mesure du possible, cher professeur, est-ce que vous connaissez le verset (ayat) qui parle du « nafs kâmila » ?
183- REPONSE : Vous parlez des 7 degrés de l’âme dont 6 sont cités dans le Coran. Quant au septième degré qui est l’âme complète, comme vous l’appelez (âme complète ou totalitaire, ou al kamila), elle ne figure pas dans le Coran, mais dans plusieurs textes soufis. Quant à l’inexistence, dans cette dernière étape, de toute séparation entre DIEU et son serviteur, elle n’est pas tout à fait exacte, car le fait existe toujours, c’est son état sublime qui diffère.

 

200- QUESTION : Est-il vrai ou non que les gens de race noire sont damnés ?
200- REPONSE : Selon les sources classiques de l’islam, le Coran et la Sounna, nulle différence entre les diverses couches de la communauté. D’après le Coran :

’’ Åä ÃßÑãßã ÚäÏ Çááå ÃÊÞÇßã ’’

(sourate al-houjourat verset 13), « Le mieux côté parmi vous auprès d’ALLAH, est celui qui Le craint le plus. » Et d’après le hadith :

þ  
"íÇ ÃíåÇ ÇáäÇÓ Åä ÑÈßã æÇÍÏ æÅä ÃÈÇßã æÇÍÏ ¡ÃáÇ áÇ ÝÖá áÚÑÈí Úáì ÚÌãí æáÇ áÃÓæÏ Úáì ÃÍãÑ ÅáÇ ÈÇáÊÞæì ¡ ÎíÑßã ÚäÏ Çááå ÃÊÞÇßã "( ÝÊÍ ÇáÈÇÑí ÔÑÍ ÕÍíÍ ÇáÈÎÇÑí)

"O hommes , vôtre Dieu est Unique et vôtre père est Un , Je tiens à souligner  qu’un arabe n’a point de suprématie  sur un non arabe , ni un noir sur un métis, que par la piété , et le meilleur parmi vous auprès d’Allah  est celui qui le craint le plus."

202- QUESTION : Que pouvez-vous me dire sur le Coran et le génie agricole ?
202- REPONSE : Le Coran dit : « Cite-leur en parabole deux hommes à qui Nous avons fait à l’un d’eux, deux vergers de vignes, que Nous avons entourés de palmiers et entre lesquels Nous avons placé un champ » (Sourate La Caverne, verset 32, traduction et notes du Dr. Salah Eddine Kechrid, éditions Dar El Gharb Al Islami). Ce plan vraiment génial pour une exploitation agricole, dans un pays désertique tropical, le cercle de palmiers serrés les uns contre les autres, servant de brise-vent contre les autres desséchants de la canicule et donnant une ombre et une fraîcheur vivifiantes. A l’intérieur de ce cercle ombragé, il y a à droite et à gauche, deux vignobles entre les deux, un champ de céréales.

207- QUESTION : Allah dit dans le Coran : « C’est lui qui vous créa à partir d’un souffle vital (dont dériva ensuite), un endroit de fixation et un lieu de dépôt » (Sourate les Bestiaux, verset 98). Pouvez-vous m’expliquer ce verset ?
207- REPONSE :Le verset 98 de la Sourate 6 - les Bestiaux (Al-An’am) dit : 

’’æóåõæó ÇáøóÐöíó ÃóäÔóÃóßõã ãøöä äøóÝúÓò æóÇÍöÏóÉò ÝóãõÓúÊóÞóÑøñ æóãõÓúÊóæúÏóÚñ ’’

Adam et Eve sont créés d’un souffle vital, (insufflation divine) ; la femme est créée à partir de la côte d’Adam ; chacun du couple est formé d’un corps ou «soma» qui évolue et meurt, et d’un «germen» ou lignée héréditaire, souche des spermatozoïdes chez le mâle, laquelle se transmet de père en fils, en tant qu’élément fixe de la race, c’est-à-dire un lieu de fixation de la lignée ou du gène héréditaire. La femme a l’utérus et les ovaires qui fabriquent l’ovule, qui reçoit le spermatozoïde facteur de fécondation du germe, puis de l’embryon, et du fœtus, dans l’utérus ; l’acte fécondateur crée un «mouvement», qui  mue en germe vital, dès les premiers jours, selon un hadith  (propos prophétique) authentique rapporté par Tabarany et El-Bezzar, dans leurs Recueils Traditionnaires. Dès lors, tout avortement, provoqué à partir de ce délai péremptoire, équivaut à un véritable génocide. La science moderne confirme ce statut coranique de l’embryon humain.

208- QUESTION : Est-ce normal qu'une personne se convertisse à d’autres religions pour mettre fin à sa souffrance, et ainsi pouvoir continuer à vivre sa foi en paix et prier Dieu dans une chapelle ou une Eglise ?
208- REPONSE : La vie de tout un chacun est en principe, une suite de souffrances que le croyant doit supporter avec sérénité et quiétude. Un verset du Coran dit : «Nous avons créé l’homme dans le creuset de l’angoisse et la souffrance». L’homme, dans toute cette occurrence, est responsable de lui-même, il doit tester avec patience et aisance tous les méfaits dont il supporte le fardeau. Si une personne va à l’encontre des devoirs ou des droits du croyant, le fait, quelle que soit son ampleur ne saurait enfreindre ce concept idéal, car l’état d’âme serein et pur, n’est que le reflet de la Providence.

210- QUESTION : Est-il obligatoire de porter le voile en islam ? Merci d'avance.
210- REPONSE :
« O Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles, elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées.» (Sourate des Coalisés XXXIII, verset 59). Dans un autre verset (XXIV, 31) : « Dis aux croyantes de baisser les yeux et de contenir leur sexe, de ne pas faire montre de leurs agréments, sauf ce qui en émerge, de remettre leur voile sur l’échancrure de leur vêtement au niveau du collet…… ». Le voile appelé « khimar » est le vêtement qui couvre la tête sans atteindre le visage dont la couverture s’appelle « niqab ». Le Prophète (psl) a bien précisé que la femme ne doit pas porter de « niqab », ni de gant (hadith authentique rapporté par Al Boukhrari, dans son Recueil des Sahihs). L’expression coranique « sauf ce qui en émerge » concerne le visage et les mains jusqu’aux poignets, selon les compagnons du Prophète (psl), notamment Abdallah Ibn Abbas et Aicha, mère des croyants. Or, le Messager d’Allah, Sidna Mohammed (psl) a bien souligné dans deux hadiths authentiques, le rang sublime de ces deux personnages, sur le plan du savantissisme canonique, or l’un n’avait pas dépassé l’âge de 14 ans, à la mort du Prophète (psl), et Aicha avait alors juste 18 ans. L’un et l’autre représentaient la pensée mouvante de la jeunesse de l’époque. Le Prophète (psl) a cru devoir accorder une vivante émergence à toute nouvelle génération, mais dans le strict contexte de la vertu et de la chasteté, bien entendues. D’ailleurs, le Prophète (psl) avait dit à Asmaa, le fille d’Abou Bakr : « O Asmaa ! Quand la femme atteint l’âge où elle a ses règles, elle ne doit laisser voir d’elle que cette partie et celle-ci (en désignant le visage et les mains). D’autres part, l’Envoyé d’Allah a tenu à marquer la responsabilité de l’homme, en l’occurrence et ne pas faire supporter le fardeau par la femme seule. Dans un hadith dit de la femme de la tribu de Khatham, rapporté par Al Boukhrari et Mouslim : « Le Prophète (psl) fit monter derrière lui, sur sa chamelle, Al Fadl, fils de son oncle qui était d’une grande beauté, il s’arrêta devant les gens pour répondre aux questions religieuses qu’ils posaient. C’est  alors, qu’une femme séduisante vint s’enquérir auprès de lui, de quelques affaires. Al Fadl se mit à la regarder et fut séduit par sa beauté. Le Prophète (psl) saisit le menton d’Al Fadl, et le tourna de l’autre côté, pour l’empêcher de la regarder ». Le Prophète (psl) s’étant alors contenté de détourner son visage d’elle et n’a pas ordonné à celle-ci de faire descendre son voile sur son visage. Ce moment où le risque d’être tenté par elle existait effectivement. D’après Ibn Abbas, qui cite les propos de son frère d’Al Fadl, celui-ci s’était mis à regarder la fille, trois fois sans s’arrêter.

217- QUESTION : Quelle est la finalité du message coranique, tant d'un point de vue temporel et profane, que du point de vue spirituel et éternel ?
217- REPONSE : Dans son sublime message, le Coran s'adresse à l'homme, dépeignant sa finalité sur terre, d'où découlerait son issue, dans l'au-delà. Cette finalité tend à assurer à l'être humain, pieusement, sans égoïsme ni bigotisme, un double bonheur, marqué par une potentialité innée, qui lui permet de pourvoir légitimement aux exigences de la vie d'ici-bas, passagère et transitoire, pour mériter la félicité, but sublime et suprême, de la vie future. C'est dans ce contexte idéal que la recherche de l'équilibre social, doit évoluer. La communauté islamique, que le Coran qualifie de " médiane ", est la communauté optimale, car le terme " médian " a été interprété par El Boukhari, par le " juste, ce qui signifie que cet équilibre constitue une justice immanente. L'Islam se présente, ainsi, comme une religion évolutionnaire, tout en étant révolutionnaire. Le Prophète (psl) est cité comme le symbole magnanime du " plus grand révolutionnaire ". Cette finalité est donc, agissante, dans ses perspectives d'équilibre hautement humain, régie par les concepts rationnels de l'Islam. De la conception du finaliste, jaillit un homme sans but précis, tiraillé par divers processus, marquant son indécision, sa profane indécision. Pour les uns, la finalité serait un critère où " la fin justifie les moyens ", même pervers ; d'autres, en matérialisent le but, pour n'en voir que la partie d'une symphonie humaine, d'une sonate, d'une consonnance terminale. Mais, la définition rationnelle et scientifique de l'état final, c'est l'état d'équilibre que les physiciens entrevoient, à la fin d'une transformation thermodynamique. Néanmoins, il ne faut guère aller jusqu'à un certain "finalisme", qui explique les phénomènes et le système de l'Univers par la finalité. Cette doctrine risque de sombrer dans un pragmatisme qui considère uniquement la réalité pratique des choses. Cependant, l'Islam ordonne toute action, en vue d'assurer le bien, c'est-à-dire tout ce qui est bon, avantageux et profitable pour l'homme, sans se soucier d'un fatalisme dégénéré qui pense qu'il est vain de chercher à modifier le cours des évènements fixés par le Destin. Rien n'est voué, d'après l'Islam, à un destin inexorable ; la fatalité entraîne le mal, comme elle peut entraîner le bien ; rien n’est, ainsi , moins vrai que l'attitude fataliste de ceux qui préconisent le contraire. Le khalife Omar a évoqué la double possibilité pour un croyant, doté d'un sentiment irréversible, du pouvoir que possède l'homme, assisté de Dieu, de choisir un champ opérationnel où il peut éviter ce qui est inévitablement fatidique. Et Omar de remarquer : " Si deux bêtes sont, l'une dans un champ fertile et l'autre, dans un terrain stérile, inculte, les deux sont vouées au même Destin, bénéfique ou maléfique. L'homme est pourvu d'un potentiel qui lui permet de faire un choix judicieux, et de faire tout ce qui est apte à une reproduction bénéfiquement adéquate. Il faut, par conséquent, agir, avec l'aide de Dieu, sans se préoccuper de facteurs dont on ignore la nature ". Le critère du Livre Sacré proclame : " Quand tu auras décidé, fie-toi à Dieu ". L'acte planifié d'abord, la confiance en Dieu, ensuite. C'est la finalité du message coranique.

219- QUESTION : Quelle est la différence entre un Nabiy (Prophète) et un Rassoul (Messager d'Allah) ?
219- REPONSE : Le Prophète (psl) est un homme auquel Allah a inspiré une législation, sans lui en ordonner la promulgation. Le Rassoul, au contraire, est un Envoyé de Dieu, chargé de vulgariser les concepts qui lui sont révélés. Le nombre des Prophètes serait de cent vingt quatre mille (120.000 dans un autre hadith) et celui des Messagers trois cent treize , d'après un hadith cité par le Mousnad d'Ibn Hanbel et le Recueil d'Ibn Hibbân, rapporté par Abou Dharr el Ghifâry et Abou Oumâma. Le Coran cite les noms de vingt cinq Rassoul qui sont: Adam, Noé, Abraham, Ismail, Isaac, Jacob, David, Salomon, Joe, Joseph, Moïse, Aaron, Idriss, Jonas, Houd, Chouaïb, Sâleh, Loth, Iliâ, El Yasâa, Jésus, Mohammed et Dhouel Kifl – celui-ci serait, d'après les historiens, le fils de Job, qu'Allah aurait envoyé, après son père; il vivait en Syrie; un tombeau qui porte son nom se trouve sur la colline de " Qacioun ", à Damas–. L'avènement de certains Roussoul, comme Mohammed, " Le Messager-Prophète illettré qu'ils trouvent mentionné chez eux, dans la Thorah et l'Evangile " (Sourate 7, verset 157). Dis: " O gens ! Je suis le Messager de Dieu à vous tous. " (sourate 7I, verset 158) " Nous n'avons envoyé avant toi que des hommes parmi les habitants des cités" (Sourate 3, verset 109). L'Imâm Ahmed Ibn Hanbal cite, dans son Mousnad, les propos d'un compagnon du Prophète: Abdellah Ibn 'Amr Ibn El 'Ass, qui, lisant la Thorah, y découvre les caractères de Mohammed, tels qu'ils sont réellement. Annonçant le Messianisme, le Rassoul Issaïe proclame que " quand viendra le temps du Juge-Messie, la paix sera universelle; elle régnera parmi les hommes et les animaux " (Issaie, chap.XI, versets 4 à 9). Ezechiel rappelle les noms de trois Justes non-juifs: Noé, Daniel et Yob, envoyés à l'époque pré-israélite et proclame que "Toute violation de la loi morale est un crime contre Dieu " (Issaie chap.XIV du Psaume). Adam avait reçu, bien avant Noé, des préceptes, précédant toutes les Ecritures sacrées. Zoroastre était-il le Messager de Dieu aux Persans, pour leur annoncer le pur monothéisme d'Abraham? Sa religion aurait été déformée, prônant l'adoration du feu " symbole de la luminescence divine, " religion dualiste du bien représenté par " Ahuramazda ", et du mal et des ténèbres . Les Sabéens avaient pratiqué la religion de Noé, mais l'avait reniée, ensuite, pour adorer les étoiles. Les Pythagoriciens avançaient, dés le VIème siècle av. JC la théorie confirmée par Dieu de la rotation de la terre sur elle- même et du mouvement des planètes autour du soleil. Il ne s'agit guère,là, à notre sens, d'un des aspects de la production intellectuelle de ces génies du raisonnement philosophique, comme le pense notre ami et collègue Maurice Bucaille. Il s'agit, là ,d'une inspiration digne d'un prophète ou d'un adepte de prophète. Cette inspiration pythagoricienne en rejoint une autre, révélée par le Coran, et qui ne saurait émaner d'un génie discursif, quelle que soit sa nature.

220- QUESTION : Les Textes Sacrés n'ont-ils pas été faussés ?
220- REPONSE : Les Trois Religions Révélées, basées chacune sur un Livre d'Ecritures Sacrées, constituent un compendium de la foi, pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans. Les trois recueils révélés sont l'Ancien Testament, les Evangiles et le Coran. La Bible hébraïque est le Livre du Judaïsme, révélé à Moïse; quelques livres y ont été surajoutés, pour constituer l'Ancien Testament, découpé lui-même par l'Eglise catholique, pour élaborer le Nouveau Testament, comportant quelques écrits dont les quatre Evangiles, afférents à la vie de Jésus. Le Coran, renié par le Christianisme, prescrit, pourtant, aux Musulmans de croire à la Thorah et à L'Evangile (Sourate 4, verset 136). L'Eglise n'admet aucune révélation postérieure à Jésus, notamment l'Islam. Le Judaïsme rejette, à la fois, le Coran et l'Evangile, considérant la Bible, comme le Sceau exclusif de la Révélation, éliminant toute Ecriture postérieure à la sienne. L'Evangile,comportant selon l'Islam,des éléments authentiques, a été admis, en bloc, par le Coran, qui s'ingénie à esquisser une fresque sacrée, sur l'unicité du dogme et du credo, dans les Trois Religions. Pourtant, ces négations de l'Eglise constituent une amorce de critique indirecte, jalonnée de quelques faits et anecdotes de transgression, à la foi abrahamique commune. L'essentiel pour l'Islam est " l'unicité de croyance en Dieu " , sur laquelle le Vatican lui-même a mis l'accent, dans un document intitulé "Orientations pour un dialogue entre Chrétiens et Musulmans", publié en 1970. Le Concile du Vatican II, auteur de cet écrit, "reconnaît les injustices du passé dont l'Occident, d'éducation chrétienne, s'est rendu coupable à l'égard des Musulmans". Cette attitude d'objectivité bienveillante s'inscrit à l'actif du pape Paul VI "animé, comme il le reconnaît lui-même, d'une foi profonde dans l'unification des mondes islamique et chrétien, qui adorent un seul Dieu". Il faut, à notre sens, aller plus loin, en analysant le fond originel de cette unicité, en dressant un parallélisme critique adéquat. "Il apparaît, en effet, tout à fait légitime, lorsqu'on étudie tout aspect révélé d'une religion monothéiste, de l'aborder par comparaison avec ce que les deux autres offrent de ce même point de vue". Notre collègue et ami, Maurice Bucaille, qui émet ce vœu, se pose "une question préalable fondamentale ; à savoir, quelle est l'authenticité des textes (évangéliques) que nous possédons de nos jours ?"... Cette question implique – fait-il remarquer – un examen des circonstances qui ont présidé à la rédaction des textes et de leur transmission jusqu'à nous. Deux différences essentielles marquent l'Islam et le Christianisme : d'une part, "l'absence pour le Christianisme d'un texte révélé fixe" et stable, alors que "le Coran répond à cette définition"; d'autre part, " l'Islam, lui, possède dans les hadiths – pense M. Bucaille –, l'équivalent des Evangiles : les hadiths sont des recueils de propos et des narrations des actes de Mohammed", Messager de l'Islam, et les Evangiles qui "ne sont rien d'autre que cela, pour ce qui concerne Jésus". Certes, les hadiths et les Evangiles ont été écrits, tous deux, des décennies après Mohammed et Jésus. Mais, d'un million de hadiths recensés par l'Imam Ahmed Ibn Hanbal, chef du Rite qui porte son nom, il n'a pu retenir qu'une partie relativement minime qu'il intégra, dans son "Musnad", soit vingt quatre mille, alors que les deux célèbres traditionistes Boukhari et Mouslim n'avaient retenu, des trois cent mille qu'ils avaient réunis, que quelques milliers, se prévalant d'une méthodologie objective rigoureuse, appelée "Sanad" (chaîne de transmission). Le reste des hadiths a été rejeté comme apocryphes. Cette procédure d'authentification a duré des siècles, alors que l'Eglise a "tranché", dès le début, "d'une façon définitive, entre les multiples Evangiles, proclamant comme officiels ou canoniques, quatre seulement de ceux-ci, malgré les nombreuses contradictions entre eux, sur bien des points, et ordonnant que tous les autres soient cachés, d'où le nom qui leur a été donné d'apocryphes. La critique des traditions du Prophète se base sur l'analyse des chaînes de transmission, comportant entre autres, tous les éléments qui pourraient authentifier le "hadith" ou l'apocryphier. L'élément historique jouait éminemment, dans l'admission de tout rapport traditionnel. Ibn el Qayyim cite, comme exemple, l'erreur commise par Tirmidhy, dans son Recueil de hadiths, prétendant que, lors de l'entrée victorieuse du Prophète à la Mekke, il était accompagné du poète Ibn Rawâha, qui chanta, alors, quelques vers, à l'encontre des polythéistes qoreïchites. Ibn el Qayyim réfuta cette anecdote, démontrant que ce célèbre poète, était déjà décédé, lors de la bataille de "Mouta", en l'an huit de l'hégire. (au mois de Joumadâ II, c'est-à-dire quelques mois avant la victoire de la Mekke, le 10 Ramadan de la même année). Saint Augustin (354-430 ap. JC), évêque africain, père de l'Eglise, a bien noté que la concordance entre Ecritures et science est un élément nécessaire de l'authenticité du texte sacré. St Augustin a vu, dans la connaissance tout court, une participation à la connaissance divine et a fait des idées platoniciennes, les idées mêmes de la sagesse de Dieu. L'Islam, qui reconnaît l'apostolat de tous les Prophètes, dont il fait remonter le nombre à cent vingt quatre mille (le nombre des Messagers Envoyés – Roussoul – ne dépassant guère trois cent treize), ne saurait exclure de cette prophétie, tout être génial tels Confucius, Pythagore, Aristote, Platon et autres. Quelques uns, parmi eux, avaient un livre sacré, comme l'Avesta de Zoroastre (VIII ou VII avant JC) dont Nietzsche (1844-1900), philosophe allemand, a fait le porte-parole de ses idées sur le surhomme, et sur l'Etre, comme une donnée absolue et immuable. Confucius (VIème siècle av. JC) a instauré une morale sociale axée sur la vertu de l'humanité, l'équité et le respect des rites cultuels. Dans de longs chapitres, M. Bucaille démontre, des cas spécifiques à l'appui, l'incompatibilité entre le texte biblique et la science, mettant en exergue, les erreurs d'ordre historique et les diverses contradictions et invraisemblances. Le Révérend Père de Vaux, dans son introduction de la Genèse, admet le bien fondé de ces critiques, dû à la confection d'écritures "dont on prétend qu'elles sont sacrées et contiennent la parole de Dieu" et aux "ingérences humaines dans le divin", concrétisées par "les manipulations humaines des textes bibliques". Saint Augustin , parlant des Livres de l'Ecriture dans sa lettre n°82, dit : "quand, dans ces livres, je rencontre une affirmation qui semble contredire la vérité, alors je ne doute pas que, ou bien que le texte (de mon exemplaire) ne soit fautif, ou bien que le traducteur n'ait pas rendu correctement le texte original ou encore que mon intelligence ne soit déficiente". Ce malaise, régnant dans les milieux chrétiens, touchant la révélation, s'est accentué, lors du Concile de Vatican II (1962-1965) où il ne fallut pas moins de cinq rédactions, pour que l'on se mît d'accord sur le texte final, après trois ans de discussions, et qui prit fin par cette douloureuse situation qui menaçait d'enliser le Concile". Mais, dans une déclaration d'ensemble, le Concile admet que ces Livres, bien qu'ils contiennent de l'imparfait et du caduc, sont pourtant les témoins d'une véritable pédagogie divine. Nous avons la conviction que les Livres sacrés que sont la Bible, l'Evangile et le Coran ne sauraient se contredire, ni entre eux, ni avec le fond immuable de la sagesse humaine. Mais, des éléments nouveaux, intégrés dans l'Ancien et le Nouveau Testament, en font" une pluralité de textes et non un texte unique". Plusieurs versions furent élaborées, différentes les unes des autres; certains textes dits "moyens", ont été confectionnés, à titre de compromis, entre les diverses versions hébraïque, grecque, latine, syriaque, araméenne et arabe. "Ainsi, apparaît considérable la part humaine dans le texte de l'Ancien Testament. On réalise, sans peine, comment, de version en version, de traduction en traduction, avec toutes les corrections qui en résultent fatalement, le texte original a pu être transformé en plus de deux millénaires". Certes, la Bible elle-même, pourtant révélée et digne de toute confiance, n'est plus "un recueil de livres", mais "une tradition populaire". Il est vrai qu'à la fin du XIIIème siècle avant JC, l'écriture a été employée, pour transmettre et conserver la tradition, mais sans une entière rigueur, même quand il s'agissait des lois; les genres littéraires sont amalgamés, dans chaque livre, parmi les cinq premiers qui forment la Thorah ou la Bible. L'Ancien Testament en est devenu un ensemble disparate ; mais, malgré ce parallélisme, marqué de discordance, entre la Bible et la littérature profane des chansons de geste où le réel se mêle à la légende, nous continuons, nous Musulmans, à croire à la véracité des commandements de Moïse, qu'une synthèse rigoureuse pourrait réintégrer, dans leur contexte original sacré. Concernant les Evangiles notamment, le Révérend Père Roguet publia, en 1973, un livre dans lequel il nota les discordances, les invraisemblances et les erreurs flagrantes dans les diverses versions évangéliques. Dans leur "Synopse des Evangiles", les Révérends Pères Benoît et Boismard, professeurs à l'école biblique de Jérusalem citent "la contradiction, chez Luc, entre son Evangile et les Actes des Apôtres", l'expliquant par un "artifice littéraire". Pourtant Roguet, objectif et réaliste, ne manqua pas de constater la présence, dans ces Evangiles, "de passages obscurs, incompréhensibles, contradictoires, invraisemblables, pouvant aller jusqu'à l'absurdité". La réalité se fait, de plus en plus, jour. Les Evangiles n'ont pas été écrits, comme on le croyait, par les témoins directs de la vie de Jésus. "Après Jésus, le petit groupe des apôtres forma une secte juive fidèle aux observances et au culte du Temple". Le Christianisme paulinien s'ébranla ; pour les Judéo-chrétiens, Paul est un traître. Ce fut dans "cette ambiance de lutte entre communautés" qu'ont été écrits les Evangiles. De 70 (ap. JC) à une période que l'on situe avant (110), vont être produits les Evangiles de Marc, Matthieu, Luc et Jean... Apparus dans la période de lutte intense entre les deux communautés (paulinienne et judéo-chrétienne), ces "écrits de combat", comme les qualifie le Révérend Père Kannengiesser, ont émergé de la multitude des écrits, parus sur Jésus, lorsque le Christianisme constitua son Recueil de textes officiels : le "Canon" qui exclut, comme contraires à l'orthodoxie, tous les autres documents qui ne conviennent pas à la ligne suivie par l'Eglise. Parmi ces documents figure l'Evangile de Barnabé. Dans quelle mesure doit-on accepter l'affirmation du Révérend Père Kannengiesser selon laquelle : "il ne faut plus prendre au pied de la lettre les Evangiles , "écrits de circonstance" ou de "combat", dont les auteurs "consignent par écrit les traditions de leurs communautés sur Jésus? ". Pourtant, le Concile Vatican II précise "qu'on doit trouver dans les Evangiles une transmission fidèle des actes et paroles de Jésus ! Nous avons la conviction que l'Evangile de Matthieu a été réellement, sur plusieurs points, la prolongation de l'Ancien Testament, d'après lequel Jésus se comporte comme le Messie attendu par les Juifs. C'est conforme à la conception coranique, à propos, notamment, de l'apostolat universel du Message de Jésus et de la continuité de la tradition judéo-chrétienne. Mais, il semble, d'après le savant Tricot (dans son Commentaire de la traduction du Nouveau Testament, de 1960), que Matthieu a largement utilisé l'Evangile de Marc qui n'était guère, comme lui d'ailleurs, un disciple de Jésus. Matthieu a pris "de sérieuses libertés avec les textes, insérant des récits incroyables". Le facteur politique a joué pleinement dans ces "insertions" excentriques de Matthieu, soucieux – paraît-il – de demeurer dans la ligne de l'Ancien Testament, s'accommodant avec la communauté judéo-chrétienne, tout en rompant avec le Judaïsme. Quant à Luc, auteur d'une autre version de l'Evangile, il est taxé de "chroniqueur" par l'érudit Culmann et de "vrai romancier" par le Révérend Père Kannengiesser . Païen converti au Christianisme, il omit (comme le constate Culmann) de "reprendre les versets les plus judaïques de Marc, mettant en relief les paroles de Jésus contre l'incrédulité des Juifs : mais, pour certains épisodes, il est en contradiction, avec les autres Evangiles. Quant à l'Evangile de Jean, nettement différent des trois autres, il est qualifié par le Révérend Père Roguet comme "un autre monde" (Initiation à l'Evangile). Il y a, pour Culmann, différence en tout, même dans les perspectives théologiques. L'identité même de Jean est contestée; ce serait un autre Jean (selon Tricot et Roguet); Jean, fils de Zébédée et frère de l'Apôtre Jacques. Quoi qu'il en soit, des additions ultérieures sont manifestes, dans cet Evangile, tel le chapitre 21 (selon Culmann), qui marque maintes discordances avec les autres évangélistes. "L'aperçu général que l'on a donné des Evangiles, suite à l'examen critique des textes, fait ressortir du décousu", un "manque de continuité", et "le reflet de ce que les communautés chrétiennes primitives connaissaient de la vie et du ministère de Jésus et celui de leurs croyances et de leurs conceptions théologiques". Parlant de l'Evangile de Luc, Bucaille refuse d'accepter un texte "déclaré authentique et inspiré par Dieu" (chapitre 3, versets 23-28), précisant bien que "vingt générations seulement ont existé entre le premier homme et Abraham. Ce n'est là, au fond, que "le produit de l'imagination humaine", d'autant plus que toute généalogie masculine n'aura aucun sens pour Jésus, issu de Marie, sans père biologique. Dans un même ordre d'idées, le Prophète Mohammed, ne daigna guère admettre sa propre généalogie, au-dessus – précise-t-il – de l'ancêtre Adnân. Dans un tel domaine objectif, une "Révélation" effective est la seule attestation digne de confiance. Le Prophète Mohammed n'osa, donc, point proclamer ce qui ne lui a été guère révélé, quoique lui tenant bien à cœur. C'est l'inspiration imaginative qui incite Luc à placer 42 noms dans la généalogie de Jésus, entre lui et le Prophète David, alors que Matthieu n'en mentionne que 27. Ce qui frappe, d'autre part, dans l'Evangile de Jean, c'est l'absence du récit de l'institution de l'Eucharistie, pourtant capitale dans la conception catholique de la "consubstantialité", c'est-à-dire l'unité et l'identité de substance entre les trois personnes de la Trinité. Néanmoins, l'Evangile de Jean est le seul à parler du Paraclet. Un tel testament spirituel de Jésus fait défaut chez Matthieu, Marc et Luc. La traduction œcuménique de la Bible, Nouveau Testament, cite des passages sur le Parakletos : " Il (le père) vous donnera un autre Paraclet " (Sourate 14, versets 15-16), " le Paraclet, c'est l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom ". (Verset 26), "si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous, si au contraire je pars, je vous l'enverrai. Et lui, par sa venue, il confondra le monde en matière de péché, de justice et de jugement..." (Evangile selon St Jean ). Pourtant, Barnabas a révélé, dans sa version de la Bible, le nom de ce Paraclet. Né à Chypre, de son vrai nom Josés , Barnabas écrit : "Quel est le nom du Messie que tu mentionnas et comment comprendrons-nous qu'il est venu? Jésus a répondu : "Le nom du Messie est admirable. Quand Allah a créé son âme, Il lui a donné ce nom et Il l'a posé dans la splendeur céleste. Et Il a dit : "J'ai créé le Paradis, l'Univers et de nombreuses créatures en ton égard. Je te les donne comme présents. Celui qui te sanctifie retrouvera Mon bienfait. Celui qui te blasphème sera maudit par Moi. Je l'enverrai au monde, comme Mon Messager. Ta parole sera entièrement la vérité. La terre et le ciel peuvent être anéantis. Mais, ta foi restera toujours éternelle". Son nom sacré est Mohammed. Sur cela, le peuple réuni autour de Jésus, a dit à haute voix : "O Mohammed ! Viens vite pour sauver le monde". Barnabas a écrit une Bible comme les quatre autres Apôtres. Il a enregistré, dans cette Bible, sans faire aucune modification, ce qu'il a entendu ou appris de Jésus. Pendant les premières 300 années de la religion chrétienne, cette Bible était lue avec les autres Bibles. Quand le Concile Oecuménique de Nicée a décidé, en l'an 325 ap. JC, d'abolir toutes les Bibles écrites en langue hébraïque, la Bible de Barnabas aussi a été brûlée. Les autres Bibles ont été traduites en latin ; mais celle de Barnabas a disparu soudainement. Cependant, en 383 ap. JC, le Pape Damasus a gardé un exemplaire de la Bible de Barnabas, qu'il avait obtenu, par hasard, dans la bibliothèque de la papauté. Fra Marino, ami du Pape Sixtus (Fra signifie en italien le frère et le moine), a trouvé la Bible de Barnabas, dans la Bibliothèque où elle a été gardée, jusqu'à l'an 993 de l'hégire (1585 ap. JC). Saint Irénée (130-200), l'un des savants chrétiens, avait déclaré, vers l'an 160, "qu'il y avait un seul Allah et que Jésus n'était pas le fils d'Allah". Saint Paul a voulu introduire la Trinité, inspirée de l'habitude des Romains d'adorer plusieurs dieux. Et, en critiquant Saint Paul, Saint Irénée prenait à témoin la Bible de Barnabas, qui précise qu'il y a un Allah unique. Fra Marino, qui connaissait cette assertion, a lu attentivement cette Bible et l'a traduite en italien, entre les années 1585-1590. Ce manuscrit italien, après avoir maintes fois changé de mains, a été acheté par Cramer, l'un des conseillers du Roi de Prusse. Et, en 1125 de l'hégire (1713 ap. JC), Cramer a fait cadeau de ce précieux manuscrit au Prince Eugène de Savoie (1663-1736), qui jouissait d'une bonne réputation en Europe. Après sa mort, la Bible de Barnabas a été transportée, avec sa Bibliothèque Royale à Vienne (Hofbibliothek), en 1738. Deux Anglais, Mr et Mrs Ragg, ont trouvé, la version italienne de la Bible de Barnabas, dans cette bibliothèque, et l'ont traduite en anglais. Cette traduction anglaise a été imprimée à Oxford en 1325 de l'hégire (1907 ap. JC). Mais, cette traduction a disparu mystérieusement. Seulement, l'une de ces traductions existe au British Museum et une seconde à la Bibliothèque du Congrès Américain à Washington. Le "Concile coranique du Pakistan" a réussi à imprimer, de nouveau, son exemplaire anglais en 1973. Les passages suivants sont cités de ce livre : Dans le chapitre 7, de la Bible de Barnabas, il est dit : "Jésus est très fâché de Petrus qui lui a dit : "Tu es le fils d'Allah". Il l'a grondé. Il lui a dit : "éloigne-toi de moi !. Parce que tu penses aux mauvaises choses et tu veux me faire du mal". Puis, en se tournant vers ses Apôtres, il dit : "Malheur à ceux qui me disent ça ! Parce que Allah m'a ordonné de les maudire". Dans le même chapitre, il est écrit : "Je suis venu à ce monde, pour préparer la voie du Resûl (Messager) d'Allah, qui apportera le salut, la sécurité sur le monde. Mais, vous, soyez attentifs ! Plusieurs faux Prophètes peuvent apparaître, jusqu'à son arrivée. Ma Bible peut être corrompue". Sur la question des Apôtres : "Peux-tu nous indiquer quelques signes sur ce Resûl, que tu dis qu'il viendra?", il a dit : "Ce Resûl viendra après votre temps. Quand il viendra, ma Bible sera corrompue et les vrais Chrétiens ne dépasseront pas trente personnes. Et alors, Allah, ayant pitié des êtres humains, enverra le vrai Messie. Un nuage blanc se trouvera toujours au-dessus de sa tête. Il sera très puissant, il brisera les idoles et punira ceux qui adorent les idoles. Grâce à lui, les hommes connaîtront Allah et le glorifieront. Il se vengera de ceux qui disent que je suis divin...". (Dans le chapitre 136, après avoir présenté l'explication sur l'Enfer, on raconte comment Mohammed sauvera son peuple de l'Enfer). Du chapitre 163 : "Sur la question des Apôtres, quels sont les signes de ce personnage que tu as dit qu'il viendra?", Jésus, avec toute la joie de son cœur, a dit : " Son nom est Mohammed. Quand il viendra, les arbres s'élèveront de la terre, même s'il ne pleuvait pas depuis longtemps. Avec la grâce d'Allah, qu'il leur apportera, les hommes trouveront l'occasion de faire de bonnes choses. La grâce d'Allah tombera sur les hommes, comme de la pluie". Sur les derniers jours de Jésus, la Bible de Barnabas nous donne l'information suivante (chapitre 215-222) : quand les soldats Romains sont entrés dans la maison pour attraper Jésus, les chérubins (les quatre grands anges) : Djebraïl (Gabriel), Israphil (Séraphin), Mikaïl (Michel) et Azraïl (Azrael), en l'embrassant et sortant de la fenêtre, l'ont enlevé au ciel par le commandement d'Allah. Les soldats Romains ont attrapé, au lieu de Jésus, Judas qui les guidait, en lui disant : "Tu es Jésus ! " Malgré tout son refus, ses cris et son imploration, ils l'on emmené, en le traînant jusqu'à la croix et l'ont crucifié. Puis, Jésus est paru à sa mère et à ses Apôtres. Il a dit à Marie : " O mère ! Tu vois que je ne suis pas crucifié. Au lieu de moi, c'est le traître Judas qui a été crucifié et qui mourut ". Dans les encyclopédies européennes, il y a ce renseignement sur la Bible de Barnabas : un manuscrit défini sous le nom de la Bible de Barnabas, est un livre inventé, écrit par un Italien converti à l'Islam au XVéme siècle". Il faut noter que la Bible de Barnabas a été supprimée par excommunication, au 3ème siècle (A, JC), c'est-à-dire, 300 ans avant l'apparition de Mohammed. Il est impossible qu'il soit écrit par une personne qui ne peut pas être musulmane, avant l'avènement de l'Islam. Quant à Fra Marino, qui l'a traduite en italien, il était un moine catholique et nous n'avons aucun document qui suggère qu'il devint musulman. Pour cela, il n'y a pas de raison qu'il ait modifié la traduction. Il ne faut pas oublier, qu'entre les années 300 et 335 après JC, plusieurs personnages importants de religion chrétienne n'avaient pas admis que Jésus soit le fils d'Allah ; et ils avaient soutenu la Bible de Barnabas, pour démontrer que Jésus était un homme comme nous. Le plus important parmi eux est Lucien, Evêque d'Antioche. Mais, plus connu que Lucien, est Arius (250-336) qui est son disciple. Bien qu'Arius ait été excommunié par l'évêque d'Alexandrie, il avait réuni tant de partisans autour de lui, qu'il ne fût pas possible de l'attraper et l'emprisonner. Même la sœur de Constantin, l'Empereur de Byzance, s'est inscrite à la secte des "Arianes", qu'il avait fondée. Après lui, Honorius, qui était pape au temps de Mohammed, avait déclaré que Jésus est seulement un homme et qu'il n'est pas permis de croire à trois Allah. Le pape Honorius, mort en l'an 630, a subi l'anathème du Concile spirituel, réuni à Istanbul en l'an 638, soit huit ans après sa mort. Sozzini, influencé par Camillo qui était un savant mystique Sicilien, s'adressant, en 1547, à Calvin (1509-1564), l'un des plus grands savants français du Christianisme, lui porta un défi, en lui disant, " je ne crois pas à la Trinité " ; et il lui déclara qu'il préférait l'ordre d'Arius et refusait la théorie suivante, qui est un important dogme chrétien : "Le grand péché originel d'Adam que les êtres humains ont créé, pour le rachat de ce premier péché ". F.P. Sozzini, le neveu du précédent a nié définitivement la divinité de Jésus, en publiant un livre en 1562. Sozzini était allé à la ville de Klosterneuburg, en 1578, en Transylvanie, parce que Sigismond, le seigneur de cette contrée, était contre la Trinité. Et là, l'évêque Francis Davie (1510-1579) était aussi foncièrement opposé à la Trinité. Il avait fondé une secte qui la refusa. Ses adeptes étaient appelés "Racoviants", parce que cette secte avait été fondée à Racov, en Pologne.

221- QUESTION : Le bouddhisme est une doctrine contemplative. Quelle est la position de l'Islam ?
221- REPONSE : Le bouddhisme qui n'est pas une véritable religion, est effectivement une doctrine, prônée par Bouddha (560-480 av. JC); c'est une philosophie, basée sur l'Ethique, qui tend à la réalisation d'une sorte de béatitude contemplative où l'initié atteint, dans un stade ultime, l'extinction des illusions qui forment le fond de l'existence de l'individu. Diverses écoles se sont formées, à partir d'un ordre devenu monastique (le sangha), essaimées dans toute l'Asie, surtout au Tibet, en Chine et au Japon , comptant plus de 200 millions d'adeptes. Il semble que le sanskrit, une des langues du Bouddhisme, soit devenu le véhicule littéraire et sacré du Brahmanisme, à base aussi de béatitude et d'illumination contemplative. Il aurait, à notre sens , puisé lors de ses pérégrinations, à travers le soufisme de l'Inde musulmane, certaines motivations afférentes au principe de l'extinction, dans son aspect passif. Deux termes en usage dans le bouddhisme actuel, nous incitent à croire à cette interférence : le mot "nirvana" où la notion d'illumination devient une des motivations de l'extinction ;  il n'est, d'ailleurs, que la transposition de deux termes arabes nour (lumière) et fana (extinction), pour exprimer l'idée de la lumière de l'extinction. L'autre terme est "mahayana" (du mot arabe mo'ayana, c'est à dire vision contemplative). Même dans le soufisme, cette attitude contemplative n'est qu'un stade, dans la phase de l'extinction; le croyant, musulman ou autre, est un homme d'action. Ses actes cultuels, son comportement, sont marqués par l'action ; l'exercice d'un métier est le propre d'un initié idéal. " Dis (proclame le Coran) : agissez et Dieu verra votre action, de même que son Messager et les Croyants ". (Sourate 9, verset 105). L'Islam est donc une religion énergétique où tout élément statique est éliminé.

222- QUESTION : Pouvez-vous nous donner un exemple cultuel qui cristallise ce dynamisme de l'Islam ?
222- REPONSE : La circumambulation qui consiste à tourner sept fois autour de la Kaaba, à la Mecque. Dans cet acte cultuel, nous retrouvons les motivations du trio révélé que nous avons pris comme base du sacré, notamment les deux mobiles rationnel et scientifique. Il s'agit d'un mouvement de rotation, autour d'un centre de convergence de l'Islam universel, marqué par une double empreinte : l'énergétisme résidant entre autres, dans la gamme diatonique musicale et celle de l'arc-en-ciel, avec ses sept couleurs.

223- QUESTION : Y a-t-il en Islam des connaissances secrètes, non révélées par le Prophète (psl) ?
223- REPONSE : Le compagnon Ali, gendre du Prophète (psl) disait : " Mon for intérieur est submergé de connaissance ; je ne trouve personne pouvant en assumer le fardeau ". Ce grand savant, qualifié par le Messager d'Allah, comme le gardien de la " Cité de la science  prophétique ", ne cessait de répéter : " Ne dites aux gens que ce qu'ils peuvent comprendre ". Ainsi, Ali, dépositaire des secrets de la grande gnose de notre Apôtre vénéré, se prévalait d'un savoir infini dont il ne trouva guère un digne porteur. Abou Horéïra, compagnon intime du Prophète (psl), affirme avoir puisé, dans la source des sciences apostoliques, deux sortes de connaissances; il n'est autorisé à en révéler qu'une seule, l'autre demeure un apanage inaccessible, dont la divulgation expose le récalcitrant à la peine capitale. La philosophie rationalisée affirme constamment que les extrêmes se touchent, intimement rapprochés l'un de l'autre; seul un initié est apte à en saisir discursivement cette réalité à deux bouts. C'est dans ce contexte subtil, que le grand Imam Al-Jonéïd, promoteur d'un soufisme sunnite, basé sur une double source coranique et traditioniste , précisait bien que " nul ne pourra atteindre le grade sublime de la Réalité, sans être taxé d'hérésie, par un millier d'hommes véridiques ". Parfois, le relatif confine à l'absolu, répondant aux exigences d'une conformation psychosomatique où émerge le terre-à-terre de la norme humaine. Chaque insufflation divine peut susciter un état, soit de béatitude, soit d'aise et d'espoir, soit de crainte. Les Prophètes vénérés, Jean et Jésus se sont rencontrés un jour, chacun d'eux se trouvait sous l'emprise d'une haute communion appropriée. L'un, mû par l'Attribut de la Domination astucieuse de Dieu qui écrase et annihile, l'autre " actué " par la Généreuse Clémence. Chacun se prévalait de l'Attribut qui l'animait. Deux attitudes superficiellement disparates, mais suscitées, chacune, par l'instant extatique, propre à l'un et à l'autre. Apparemment opposés dans leurs options, les deux Prophètes évoluent, pourtant, dans une étroite corrélation. C'est le cas de Khadir (dit Khidr) avec l'éminent Messager Moïse, semblant, d'après le Coran, moins initié que son interlocuteur qui n'a point dépassé le grade de Saint. Pourtant, Moïse se vit octroyer par Dieu, durant les mille séances qu'il eut, de son vivant, avec Lui, des flots de cognition ineffables. Il ne faut donc guère se fier à certaines disparités externes. L'homme n'est pas toujours tel qu'il paraît l'être.

224- QUESTION : Les Anges sont-il immunisés contre la tentation démoniaque ?
224- REPONSE : Les hommes, quelles que soient leurs confessions, ne résistent guère à la tentation démoniaque. Les Anges, au contact de la perversité humaine, seraient-ils ébranlés ? Allah a voulu les tester, encore une fois, après le premier test où ils ont reçu l'ordre Divin, de se prosterner devant Adam, Satan s'étant seul refusé de le faire, par vanité et gloriole. Allah a donc envoyé, sur terre, Haroût et Maroût, pour les éprouver et démontrer leur immunité, sorte de protection divine contre le péché. Allah est seul infaillible ; mais Il met Ses Elus humains ou angéliques, à l'abri de toute infraction ou violation de Ses prescriptions. " Et quand un Messager leur est envoyé de la part de Dieu " - précise le Coran - confirmant ce qui était avec, voilà qu'un groupe de ceux qui ont reçu le Livre rejette le Livre de Dieu, derrière leur dos, comme s'ils ne savaient pas ". Les démons apprennent aux gens la sorcellerie, ainsi que ce qui a été descendu sur les deux Anges, Haroût et Maroût, à Babel. Ils n'instruisirent personne, sans lui dire auparavant : " Nous ne sommes qu'une tentation, ne deviens pas négateur " (Sourate 2, verset 102).

225- QUESTION : Y a-t-il une raison particulière à ce que Dieu révèle sa religion en langue arabe et spécialement dans le dialecte qoraïchite ?
225- REPONSE : Le Coran a été, certes, révélé en langue arabe, véhicule dialectal spécifiquement Quraychite. La grande fédération Quraychite même, accusait le Prophète d'avoir reçu d'un jeune armurier gréco-romain, l'enseignement de la Bible. A ce sujet, le Coran dit : "Nous savons parfaitement bien qu'ils disent : c'est un être humain et rien d'autre qui l'instruit. La langue de celui auquel ils font allusion est étrangère et celle-ci est une langue arabe, bien claire" (Sourate des Abeilles, verset 3). Le Livre Sacré spécifie, dans une autre Sourate, (Sourate Abraham, verset 4) : "Nous n'avons envoyé de Messager que dans la langue de son peuple, afin qu'il leur expose clairement les choses". La Bible, Ancien Testament, inspirée par Dieu au Peuple juif, est écrit en hébreu, nom donné par la Bible aux Araméens de Harran, qui traversèrent l'Euphrate et s'installèrent à Canaan. Certains prétendent que le véhicule de révélation mosaïque était le hiéroglyphe, signe scriptural de l'ancienne Egypte où vivait le peuple d'Israël, au temps de Moïse. Quant aux Evangiles, Livres de St Matthieu, St Marc, St Luc et St Jean, qui racontaient la vie de Jésus-fils-de-Marie et exposèrent sa doctrine, ils sont écrits en grec, sauf une version primitive où l'Evangile de St. Matthieu fut écrite en araméen. Les Araméens sont des sémitiques nomades de la Mésopotamie du Nord qui, au XIIIème siècle avant Jésus-Christ, formaient, en Syrie et au Liban, de petits Etats, ennemis des Hébreux. Les Araméens furent, alors, asservis par l'Assyrie (terre du Prophète Jonas) et les Achéens ; la langue reste celle de tout le Proche-Orient, au temps du Christ. Les Doriens de l'Asie Mineure, donnèrent à la Grèce ancienne son dialecte, dont le caractère propre à la littérature et au dialecte dorien, est connu sous le nom de " dorisme ", écrit, dit-on, de droite à gauche et portant la même nomenclature alphabétique cananéenne: alfa, bêta (alif, ba, ta). C'est dire qu'il s'agit, toujours, d'une même langue sémitique, comportant des dialectes araméen, cananéen, phénicien, hébreu et arabe, appelés les uns et les autres: groupe sémitique oriental ou nord-occidental. Le sémitique était, ainsi, le seul véhicule des Livres révélés. C'est là, une autre marque de l'union sacrée des Saintes Ecritures.

226- QUESTION : Qu'en est-il du voyage des âmes, au regard du verset 42 de la Sourate 39 ?
226- REPONSE : Le voyage des âmes est décrit dans le Coran (Sourate 39, verset 42), comme suit : " Dieu retire aux êtres leur âme, au moment de leur mort, ainsi qu'a ceux qui ne meurent pas, durant leur sommeil. Il retient l'âme de ceux dont il a arrêté la mort et Il relâche l'autre, pour un délai déterminé d'avance". Au moment de la mort, l'âme quitte le corps, pour rejoindre un monde intermédiaire, le Barzakh (ou isthme) que d'aucuns identifient faussement, au Purgatoire des Chrétiens. La rencontre des esprits des dormeurs avec ceux des morts, est une source du rêve (surtout celui appelé songe prémonitoire, durant lequel le cauchemar est éliminé). Ce voyage miraculeux des âmes dans l'esprit des soufis, lié au récit de l'Ascension Nocturne du Prophète, permet d'envisager un voyage similaire où le dormeur, de par son rang spirituel élevé, peut entrer en contact, non pas seulement avec les morts, mais aussi, avec les anges dans les sphères célestes. L'Ascension du Prophète (psl) est dépeinte également dans le Coran (Sourate 17, Verset 3). Ses péripéties sont décrites dans des hadiths cités par les Sahih de Boukhari, Mouslim et par d'autres, rapportés par les Sonan, plus ou moins authentiques, où abondent certains détails d'origine biblique. Abou Yazid Bistâmy (IIème siècle de l'ère hégirienne), déclare avoir effectué, en rêve, un voyage mystique surnaturel. Des textes chamaniques (magico-religieux), relatent le voyage du grand Chaman Gengis Khan, qui se vit monter au ciel, au XIIIème siècle, sur un cheval gris. La Divine Comédie, élaborée par Dante, entre 1307 et 1321 de l'ère chrétienne, est un poème sacré, récit épique de séjour fait par Dante, à travers les trois régions: l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis. On pense que le poète florentin (1265-1321) eut connaissance des récits concernant l'Ascension Nocturne du Prophète, à travers les traductions faites en 1264, en français et en latin, d'une version espagnole d'un texte arabe. (La version latine est conservée à la Bibliothèque Nationale de Paris  n° 6064). Ainsi, l'eschatologie musulmane, était déjà connue, à l'époque des grands soufis andalous tel Ibn Irabi de Murcie (1165-1240) dont on compare les récits paradisiaques élaborés, dans certains de ses ouvrages, avec ceux de la Divine Comédie.

227- QUESTION : Résidant en France et d'origine française, je suis régulièrement confronté à des offenses scientifiques et à des convictions motivées par un pur matérialisme. La principale étant celle sur laquelle s'oppose fréquemment foi et "science pure", à savoir celle sur les origines humaines. En effet, comme il est difficile, en faisant abstraction des données théologiques, de parler de nos parents Adam et Eve, comment répondre à l'argumentaire de l'évolution, ou tout au moins, des traces de vies (probablement ou non) humaines en Espagne et en France, il y a, à peine 20000 ans, ce qui en somme n'est pas excessivement lointain, sachant que les traces de la civilisation des Atlantes remonterait à 10000 ans avant l'ère chrétienne et que les civilisations nubienne, pré-égyptienne et indienne se situeraient, elles, vers -7000? Evidemment, certains d'entre les prophètes sont apparus à des dates beaucoup plus anciennes tels que Noé, mais cela reste des données religieuses et donc inadmissibles par quelqu'un qui les rejette. J'ai émi une réserve sur le fait qu'éventuellement les traces de vies d'hommes des cavernes ne soient pas humaines pour deux raisons: la première parce qu'il me semble peu probable que deux civilisations cohabitent côte à côte avec une telle différence d'intelligence et de comportement face au monde et à ses représentations symboliques. La deuxième parce que j'ai entendu en l'année 2007 tout à fait par hasard au journal télévisé qu'un anthropologue avait fait parler en Indonésie des habitants, qu'il y a encore peu de temps, des "genres de singes humains" qui descendaient de la montagne un court laps de temps et remontaient sans jamais se mélanger ou communiquer avec la population humaine. Cette espèce a disparu, si ma mémoire est bonne, au 18ème siècle. Voici mes interrogations : je fais confiance à votre érudition pour m'aider dans mon ascension intellectuelle et dans ma compréhension de nos origines. Merci et puisse Dieu vous récompenser par la grâce du Prophète (psl) et de Sidna Shaykh (Paix à eux).
227- REPONSE : La question soulevée constamment, depuis des siècles sur les origines humaines, ne trouve dans les traditions islamiques aucune référence claire. Il n’y a ni dans le Coran, ni dans les hadiths du Prophète (psl) une sérieuse allusion à cette problématique qui demeure ambiguë sous la double optique matérielle et spirituelle. C’est certes, un problème auquel avaient buté certains soufis mi-philosophes, mi-psychiques ; tel Ibn Arabi Al Hatimi qui émit une motivation à ce problème sans argumentation digne de l’envergure de la question. Ibn Arabi, a cru devoir répondre à la question en suggérant la possibilité d’existence avant Adam, notre propre générateur, d’une quarantaine d’Adam qui auraient vécu chacun 4000 ans, sans compter les espaces temporels qui les séparaient. C’est là, naturellement, une éventualité que nous serons censés de mettre de côté pour défaut d’argumentation. Néanmoins, le cheikh Sidi Ahmed Tijani a conforté les propos d’Ibn Arabi, en se référant au texte coranique lui-même, qui affirme qu’Allah avait décidé de faire d’Adam, son Khalife (régent) sur la terre (sourate La Vache, verset 30). Et le cheikh de souligner, pour expliquer le texte qu’avant Adam, les êtres terrestres perpétraient en tant que malfaits des injustices et des meurtres. ALLAH, a, donc, créé Adam, pour mettre fin comme Khalife à ces perturbations (Jawahir Al Maani, P.134). Quant à la solution de Darwin sur l’évolutionnisme, elle a soulevé en son temps beaucoup d’intérêt, mais, demeurant ambiguë et restreinte, elle finit par être repoussée parce que, d’une part elle manque d’authenticité, et d’autre part les raisons plausibles sur lesquelles elle reposait scientifiquement s’avéraient inadmissibles. Entre autres, le carbone 14, qui scientifiquement parlant, est loin de constituer la référence que Darwin et ses sympathisants lui accordaient. D’ailleurs, Darwin n’était pas le seul à émettre de telles options, bien avant lui, le célèbre Razès nous a parlé d’une série d’éléments inhumains, c'est-à-dire des animaux autres que le singe. Hanon, dans son périple a parlé de gorilles qui vivaient dans certaines parties de l’Afrique tel le Gabon, où on a pu détecter des spécimens en 1847. Or, certains au lieu des gorilles, ont parlé des chimpanzés, ou des orangs-outans sortes d’animaux intelligents et sociables considérés comme les plus proches de l’homme. De là, à se demander si les crânes fossilisés qu’on avait retrouvés au Maroc, entre autres, ne seraient pas des restes de gorilles, car rien d’essentiel ne peut les différer d’un véritable homme. En prenant le Maroc comme champs de recherche du premier homme, nous constatons que la plupart des découvertes commencent au début du 20ème siècle et se terminent à sa fin comme ceux du premier homme de Tafoughalt (au Maroc Oriental), et avant eux, ceux de Harhoura et de Sidi Abderrahmane à Anfa. En comparant ces données aux découvertes réalisées en Afrique, on constate qu’ils font remonter l’âge de ces hommes à 300.000 ans pour la région de l’Equateur, à 1 million d’années pour ceux découverts au Tchad, et à 5 millions d’années pour ceux du Kenya, sans parler des Iles du Pacifique où cet âge n’a pas dépassé 7000 ans. On a même comparé certaines spécificités de crânes découverts à Harhoura à celles de certaines régions de Palestine, et ce, pour conforter l’opinion émise par certains historiens à propos des origines orientales du premier homme africain.

243- QUESTION : Nombreux, ceux qui se posent la question, qui décidément est toujours d'actualité. Le don d'organes est il permis par l'Islam? Sachant que la vie tient une place importante  dans notre religion. Est-il permis à une autre personne, même si cette dernière se trouve  être un parent proche d'une personne décédée, de permettre aux médecins de disposer des   organes du défunt, même si le but est de sauver la vie d'une tierce personne? Doit-on considérer cela de la même façon qu'un don de sang? La personne malade et condamnée,  peut-elle faire don de ses organes une fois décédée?.
243- REPONSE : La transplantation d’organes entre les êtres humains a suscité  beaucoup de polémique eu égard à sa conformité au dogme islamique. En fait, toute prohibition  doit être fondée sur des conditions qui peuvent l’annihiler en tout ou partie, sous réserve des précautions à prendre, relatives au bien-fondé de la finalité de la charia à partir du Coran et de la Sunna , car il n’est point valable de s’en écarter en permettant l’illicite, que pour des raisons majeures autorisées par la charia. Et par  souci d’investigation et de certitude concernant le bien-fondé de la finalité de la charia, nous présentons ci-après des cas que peut rencontrer le croyant à notre époque, pouvant le rendre perplexe quant à la recherche de ce qui n’est point contraire à la charia. A priori, les intérêts des vivants prévalent sur  le respect des morts, et la question est de savoir s’il est permis de transplanter des organes à  des personnes vivantes ou mortes, vers des malades désespérés ou simplement incurables, sans cette transplantation,  surtout si nous considérons qu’il est du respect des finalités de la charia de lever la contrainte tout en conciliant l’intérêt général et la requête de la facilité en toutes choses, conformément à la tradition Mohammadienne stipulant que le Prophète (pssl), lorsqu’il avait le choix entre deux actions, il donnait sa préférence à la plus facile tant qu’elle n’est pas entachée de péché. Il va de soi que les organes d’un croyant ne peuvent faire l’objet de don, qu’avec son agrément, ou avec le consentement de ses proches après sa mort, s’il s’avère que l’opération est profitable au sujet receveur de la transplantation ; et on cite à ce sujet le cas du rein ou de la cornée de l’œil. Ainsi donc le don d’organes est tout à fait licite en cas de nécessité, sans qu’il y ait danger pour le donateur, et à condition qu’il y ait une forte  présomption médicale pour la réussite et l’efficacité de l’opération. Et à mon sens on ne devrait pas exiger que la personne destinataire du don d’organe  soit croyante ou des gens du livre, en raison de l’obligation de charité et de bienveillance pour tout mécréant non combattant et non en alliance ; ainsi s’il s’avère que la vie du mécréant peut être sauvée , sans qu’il y ait de danger pour le musulman donateur, il n’y a aucun mal à cela. Et comme aspects de la compassion du Prophète (pssl) à l’égard du mécréant, nous citons le cas de son opposition à l’extraction des incisives de Souhaïl Ibn-Amr, lorsqu’il fut prisonnier, alors qu’il faisait des satires à son encontre et soulevait les mécréants à le combattre, et ce en disant :« je crains que si je le défigure, Allah me fasse de même » ; et également lorsqu’il se leva , (pssl), au passage des funérailles d’un dhimmi (gens du Livre), et répondit à la remarque qu’on lui fit : c’est un juif, « n’est-ce pas un être humain ?».

Dans ce domaine, on doit observer les principes suivants: 

- Ce qui s’impose par nécessité, doit être appliqué à la juste mesure, sans débordement, comme dans les cas de licéité;

- Il est permis d’utiliser les prothèses  de la main, du pied, ou des dents;

- La transfusion sanguine est autorisée pour les besoins de guérison, en dépit de l’impureté du sang;

- L’usage de l’anesthésie est autorisé pour les opérations chirurgicales, de même que celui des analgésiques pour apaiser les douleurs occasionnelles ou chroniques, tout en essayant toutefois dans la mesure du possible, de ne pas s’y adonner, et de ne pas tomber dans l’accoutumance.

244- QUESTION : En Occident, pour pouvoir acheter une maison ou une voiture par exemple, vous êtes appelés à faire des prêts, ou de payer par traites. Ces paiements échelonnés se font avec en plus, un intérêt dont bénéficie le prêteur, que ce soit un individu ou un organisme. Ces opérations ne sont possibles qu'en échange d'un taux d'intérêt. Hélas le système bancaire est ainsi structuré.  Que peut-on faire pour éviter la Riba?.
244- REPONSE : En ce qui concerne les emprunts avec intérêt auprès des banques, la prohibition est indiscutable, conformément aux textes coraniques : « O vous qui croyez ! Craignez votre Seigneur et renoncez à tout reliquat d’intérêt usuraire, si vous êtes des croyants sincères ! [279] Et si vous ne le faites pas, attendez-vous à une guerre de la part de Dieu et de Son Prophète. Mais si vous vous repentez, vos capitaux vous resteront acquis. Ainsi, vous ne léserez personne et vous ne serez point lésés ». Quant au pseudo-emprunt s’intégrant dans la vente à paiements échelonnés avec majoration du prix de vente au comptant, du fait que la livraison est anticipée sur le règlement, qu’on désigne par le terme « as-salam » , il est tout à fait licite par référence au verset : " Dieu a permis la vente et a interdit l’usure "  (sourate al-baqara v.275) , à moins que la vente ne comporte des conditions  non autorisées par la charia. De même que le cas où le vendeur cède sa marchandise au comptant à un prix inférieur à celui de la vente dite par  « as-salam », du fait que la livraison est reportée et le règlement immédiat. Ces cas de figure sont autorisés à l’unanimité.

A titre d’exemple, la vente à paiements échelonnés, pour l’acquisition d’une voiture ou d’un logement, à un prix supérieur au prix au comptant, est licite, sans recours à l’usure. La pratique de la vente tout à fait licite à un prix majoré,  était chose courante chez nous au Maroc, sous le rite malékite, et avait  l’apparence d’un prêt à intérêt, du fait que le croyant achetait d’un commerçant une marchandise à un prix supérieur à son prix courant, en prenait livraison pour la revendre sur le marché à un prix inférieur ; l’intérêt pour l’acheteur était de disposer immédiatement d’une somme d’argent, en dépit de la différence des prix de la marchandise entre l’achat et la vente ; mais ce type de transaction est conditionné essentiellement par la vente de la marchandise à une personne autre que le premier vendeur, autrement il y aurait une usure dissimulée, sans qu’il y ait réellement opération de vente, et surtout si le vendeur achète sa marchandise à un prix inférieur ; c’est qu’on appelle la « ‘ïna », tel que cité par le hadith rapporté par Ibn-Omar dans les sounan d’Ibn-Daoud :j’ai entendu le Prophète (pssl) dire : « si vous pratiquez la vente par la « ‘ïna », si vous vous préoccupez des labours et des plantations au détriment de la guerre sainte, Allah déversera son opprobre inaliénable jusqu’à vous réintégriez votre religion’’.

Une autre transaction analogue est le leasing, qui est une sorte de location assortie d’une option d’achat au terme du contrat. Exemple en est l’achat d’une voiture ou d’un magasin ou autre, par l’intermédiaire d’une société de leasing qui procède à l’achat de la marchandise , et engage avec le client un contrat de location à un prix déterminé et pendant une période déterminée au terme de laquelle l’emprunteur a le choix entre l’appropriation de la marchandise moyennant un montant fixé à l’avance, et sa restitution à l’entreprise après son exploitation durant le contrat. Ce type de convention incluant la majoration du prix d’origine est analogue au cas précédent et ne présente aucune gêne.

Il y a un certain temps, le leasing était encouragé chez nous au Maroc, soit par la remise de l’intérêt par les banques, soit par la remise de la taxe sur la valeur ajoutée par l’autorité financière.  Un hadith authentique rapporté par Ahmed et Abi-Daoud, que le Prophète ayant  ordonné à Abdallah ibn Amr ibn Al’âss AASE d’équiper une armée, et il achetait le chameau au prix de deux avec délai ; et il est clair que ce cas fait partie des situations obligées,  surtout qu’il s’agit d’armement pour le jihad. La majoration du prix peut être également  à titre de geste de générosité, tel qu’il est rapporté dans plusieurs traditions sunnites mohammadiennes. Dans tout cela  il y a prise en compte des objectifs islamiques, stipulés par la charia en termes de fixation du prix, du délai, des versements, à l’exclusion de toute pénalité prohibée par le Coran, et la disposition de la marchandise chez le vendeur, par référence au hadith : « ne vends pas ce que tu n’as pas », tel que rapporté dans la sounanes de Abi-Daoud. Quant à la pénalité découlant du retard de règlement , ou de la rétraction à appliquer le contrat, il n’est permis d’appliquer que la réparation du préjudice réel subi par le vendeur dans ces cas. Pour ce qui est des banques à caractère islamique, on retrouve plusieurs types de transactions dont la moudaraba, la mousharaka, la mourabaha, et l’ijara : la moudaraba est un partenariat où une partie apporte les fonds et supporte entièrement les pertes, tandis que l’autre (moudarib) l’expérience et la gestion, et ne perd éventuellement que le fruit de leur travail; la mousharaka diffère de la moudaraba par le fait que les deux partenaires apportent les fonds, et l’un d’eux supporte la gestion ; la mourabaha est analogue au cas vu précédemment de vente à paiements échelonnés avec majoration du prix de vente au comptant ; l’ijara est analogue au leasing.   Ces banques trouvent plein succès dans leurs prestations et transactions avec les organisations économiques , à l’exemple de ce qu’on trouve dans des pays européens tels l’Angleterre où  s’est installé tout un groupe de banques islamiques dans la capitale et en région. Et certaines chaines audiovisuelles ont pu établir que ces aptitudes à caractère islamique, ont préservé ces banques de l’impact de la crise économique qui a touché le monde entier. La réaction des Etats unis, après l’effondrement d’un certain nombre de banques américaines, fut de rechercher des solutions conciliant le système bancaire islamique et les systèmes euro-américains. De même que certains pays ont recouru à la réduction du taux d’intérêt  qui entrave le développement de l’activité économique, et plus encore certains pays comme le Japon, qui, avec son poids économique au niveau international, a décidé de réduire carrément à zéro le taux d’intérêt, sur le constat de l’intensification de l’activité économique, même au détriment des revenus bancaires.

245- QUESTION : Dans une société non musulmane, manger halal n'est pas aisé. En Europe, il y a plus de produits alléchants mais illicites que de produits licites. Il y a plus de produits contenant de la graisse animale que de produits n'en contenant pas, bien plus de gâteaux contenant l'alcool et la gélatine de porc que de produits n'en contenant pas, sans compter les produits laitiers contenants des additifs douteux ou illicites (haram).
Certains oulémas se référant à Al Albani soutiennent que tout aliment à base d'alcool ou de graisse d'animal (porc) ou tout autre élément illicite qui n'altère ni son goût ni son odeur, reste licite à consommer. Personnellement je ne partage pas leur avis car la personne qui sait que tel produit est à base d'une substance illicite, doit- il le consommer après avoir constaté  l'absence d'odorat et de goût? Eclairez nous par votre science et savoir ainsi que votre sagesse.

Certains médicaments ont un taux d'alcool de 10 voir 15 % d'alcool. Certains oulémas appelés salafi, affirment qu'il est permis de les consommer, de les vendre, et de les acheter à ceux qu'ils appellent mécréants, mais qu'il est interdit de les fabriquer dans un pays musulman. Je vous demanderai de m'excuser si je vous fais part de cette bêtise humaine, ce n'est point un manque de respect mais un signe de révolte contre ceux qui ternissent l'image de l'Islam. L'islam est une religion qui favorise la science, le progrès, et n'est point un frein au développement.

245- REPONSE : En ce qui concerne l’emploi de l’alcool dans certains médicaments liquides, il n’est point moins prohibé que ce qui est stipulé par le hadith maudissant les dix intervenants dans les boissons alcooliques, tels le consommateur, le producteur, et le serveur…ainsi que d’autres hadith tels que : « Allah , Gloire à Lui, a créé la maladie et le remède, et a assigné un remède à toute maladie ; ne vous faites pas soigner avec des produits illicites » et « Allah n’a point  fait de l’illicite votre guérison». Pour ce qui est de la licéité de la consommation du vinaigre, selon le hadith « le vinaigre est une bonne sauce », elle est due au fait qu’il provient de la fermentation de glucides contenus dans des fruits ou autres, qui a donné d’abord de l’alcool éthylique, lequel s’est transformé en acide acétique qui est le vinaigre ; la consommation d’une quantité même importante de vinaigre, ne fait pas enivrer, mais cause des brulures dans l’estomac par l’acide qu’il contient ; d’autre part nous trouvons dans un autre hadith que le Prophète a interdit de produire du vinaigre à partir du vin ; les deux hadith sont authentiques dans sahih mouslim.  La charia exempte de toute souillure, n’admet pas des interprétations comme celle émanant de certains oulémas ayant autorisé la boisson des médicaments contenant des quantités très faibles d’alcool, ou n’ayant pas le gout ou l’odeur de l’alcool qu’ils incorporent ; cependant il n’y a pas d’inconvénient dans l’utilisation de médicaments contenant de l’alcool pour des soins externes, tels l’aseptisation des blessures. En alternative à ces remèdes alcoolisés, on a recouru dans plusieurs pays à utiliser des substituts à base de plantes médicinales ; et dans ce domaine plusieurs grands médecins ont élaboré des ouvrages, comme Avicenne qui a publié un livre où il a sélectionné les substituts utiles, permettant de ne pas utiliser l’alcool comme remède à l’inverse de Razi. D’autre part l’ouvrage « attebb-annabawi » (médication du Prophète) regroupe un ensemble de plantes médicinales qui étaient d’usage à l’époque préislamique (jahiliya), et que le Prophète SSASL recueillait auprès des délégations bédouines qui lui rendaient visite, tel que rapporté par son épouse Aïcha (mère des croyants) ; c’est à partir de là qu’a été constitué cet agrégat médicinal dit prophétique, exempt de tout élément prohibé.

Puis les écrits se sont succédés dans ce domaine, et parmi les plus récents, on trouve « tadhkirat al-antaki » auquel le médecin marocain Moulay Abdeslam Ben-Mchich a ajouté des annotations dans son livre « diyae annibrâss fi tadhkirat al-antaki » dans le langage des habitants de Fès. Et notre Cheikh Sidi Ahmed Tijani était vivement intéressé par cet ouvrage qui était parmi ce qu’il avait de plus important dans sa bibliothèque avec les livres d’exégèse du Coran, et du hadith. On décompte prés de trois cent hadith se rapportant aux maladies et remèdes, et Hajji Khalifa a cité dans son livre  « kachf adhounoun » six ouvrages sur la médication dite prophétique, au sujet de laquelle ont écrit également des européens comme Kamby Whisk et Néron ; on peut citer également l’ouvrage « assirr almostafawi fi attebbi annabawi » de Noureddine Abi-Alhassan Ali ibn Aljazzar l’égyptien qui a été traduit au français par Mr Péron depuis un ouvrage d’Ibn Al-Baytar ; l’imam Assouyouty avait également un ouvrage sur le même thème. On retrouve également deux traités anonymes sur la médication prophétique, dont une a été analysée par Risk dans ses lettres médicales, et l’autre par Kamby dans « la vie de Mohammed » où il a mis en évidence une conception transcendante du savoir du Prophète SSASL, et Leclair en a fait l’éloge dans son ouvrage sur la médecine chez les arabes (chap.2 p.215). D’autre part les compagnons du Prophète AASE, lorsqu’ils butaient sur la compréhension de ce que signifie le hadith chérif : « ce qui enivre par la quantité, son peu est prohibé », recouraient à d’autres moyens , à l’exemple de ce qu’a fait Sidna Omar Ibn Al-Khattab lorsque les habitants de la Syrie se sont plaints à lui de leur obligation de prendre certaines boissons à cause du froid rigoureux : il s’est appuyé non sur l’analyse du produit, mais seulement sur la spécificité de son aspect pour conclure qu’il s’agit d’une simple matière visqueuse. Il est rapporté dans le Recueil de Sahih Mouslim  que le Prophète (pssl),   questionné le à propos de la confection du vin par  Tarek ibn Ziyad Al-Johfy,   a marqué sa prohibition voire sa répugnance ; et sur la réponse du compagnon : je ne la fabrique que pour la médication, le Prophète répondit : il n’est point un remède , c’est  plutôt un mal ; et dans un autre hadith , on faisait macérer pour le Prophète le raisin sec, et il le buvait le premier jour, puis le second , jusqu’à la soirée du troisième jour, et ensuite il ordonnait soit de le prendre soit de le déverser. Comme preuve de l’effet d’un tel sens médical chez le Prophète , l’ordonnance qu’il spécifiait  pour en déterminer  le mode d’emploi et la dose - Bokhary rapporte dans son Recueil des hadiths du Prophète (propos authentiques) que Sidna Mohammed s’ingéniait à en définir toutes les coordonnées de médication , et Bokhary en cite un cas où le Prophète (pssl) n’a pas manqué d’indiquer que la dose de nielle doit s’échelonner entre 5 et 7 grains mouillés d’huile d’olive, avant d’en introduire la moitié dans chaque narine; et un grand laboratoire médical de Rabat a eu l’amabilité de nous communiquer qu’il en a pu tester l’efficacité.

En ce qui concerne l’obligation qu’ont les musulmans d’Europe, d’utiliser des produits incorporant des éléments prohibés, comme la gélatine de porc ou d’autres éléments dans les boissons, il est de leur devoir de s’en écarter et de rechercher des produits de substitution, d’autant plus que l’Islam recommande la poursuite de la recherche et de la prospection dans les voies inexplorées des remèdes, autrement la renonce aux investigations serait en contradiction avec les objectifs islamiques préconisant la recherche du substitut commode pour toute chose. En ce qui concerne les eaux de toilette très courantes sur le marché, incorporant un pourcentage d’alcool, nous disons seulement qu’il est préférable de ne pas s’en appliquer sur les mains ou le visage ou autre partie du corps, sans l’interdire, car ce qui est prohibé, comme l’indique le Coran : «  "O vous qui croyez ! Les boissons alcoolisées, les jeux de hasard, les bétyles et les flèches divinatoires ne sont autre chose qu’une souillure diabolique. Fuyez-les ! Vous n’en serez que plus heureux ! Le démon n’a d’autre but que de semer, par le vin et le jeu de hasard, la haine et la discorde parmi vous, et de vous éloigner du souvenir de Dieu et de la salât. Allez-vous enfin renoncer à ces pratiques? ». C’est la consommation des boissons alcoolisées.